L’éclatement du centre lors de la campagne 2012
En novembre 2011, Jean-Louis Borloo renonçait à une candidature pour les présidentielles. Dominique de Villepin, candidat avec son parti République solidaire, n’obtenait pas les 500 signatures. Hervé Morin, au Nouveau Centre, se retirait dès février 2012. Il ne restait plus dans la course que François Bayrou, à la tête du Modem. Son score, de 18,57% aux présidentielles de 2007, laissait présager de bons résultats. De plus, le revirement de l’UMP vers une droite « décomplexée » offrait une place de choix au centre de l’échiquier politique.
Pourtant, Bayrou arrive en cinquième position au premier tour derrière le Front de gauche et surtout derrière le Front National. L’entre-deux tour est fatal pour le Modem. François Bayrou promet qu’il donnera une consigne de vote mais les ténors du parti s’expriment avant lui en apportant leur soutien à François Hollande. François Bayrou est-il encore un leader politique ? Sa position pro-Hollande lui joue des tours. Aux législatives, il est battu dans une triangulaire par la candidate PS, Nathalie Chabanne.
La chute du leader du Modem et le désamour des militants orange semblent laisser une place libre au centre. Un appel d’air dans lequel s’engouffre Jean-Louis Borloo, avec, dans son sillage, Jean Arthuis (président de l’Alliance centriste), Jean-Marie Bockel (président de la Gauche moderne) mais aussi Chantal Jouanno, ancienne sarkozyste. L’ex ministre des transports et de l’écologie se paie même le luxe de rallier à sa cause des parrains prestigieux et charismatiques : Simone Weil et Valery Giscard d’Estaing. L’ancien leader de l’UDF s’est désolidarisé d’un Modem à l’identité floue pour adouber une UDI qui revendique la filiation droitière du centre.
L’importance que prendra l’UDI dépend à présent de la place que lui laissera la droite au centre de l’échiquier politique.
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