« La vie se transmet comme un bâton de relais, elle s’accroche irrémédiablement dans la merditude des choses » Voici la réflexion de Gunther Strobbe à la trentaine, alors qu’il vient d’expérimenter la paternité à son tour.
Elevé dans une famille à problèmes, Günther jongle avec un père alcoolique, une grande mère qui essaie de tenir le coup, et une multitude d’oncles fournisseurs d’un environnement bien particulier. Les beuveries, les plans drague, les chansons politiquement incorrectes sont les éléments du quotidien d’une famille dont le salon se situe dans le bar, où les Strobbe sont connus comme les champions absolus de tous les jeux à boire.
Gunther passe sa jeunesse entre la compréhension des problèmes, la patience et l’attachement au clan Strobbe et le désir de fuite d’eux, et de son petit village, nommé Trouduc-les-Oyes. L’arrivée d’une assistante sociale à la maison marquera un basculement dans leurs vies.
La Merditude des Choses alterne passé et présent. Dans la narration, le propre Gunther retrace ses expériences : sa jeunesse, et un début de la vie adulte marqué par les évènements passés, vers un dénouement étonnant.
La poésie de la gueule de bois, l’amour paternel d’un père hors de contrôle, la
brutalité et la tendresse se relaient dans un récit simple, où le directeur ne recherche pas les grands effets de style. Il nous ramène au noyau de la vie de Gunther et trace un portrait comique des personnages, sans pousser les traits et sans un gramme de condescendance.
Cette ambiance nous renvoie à la phrase de l’auteur indienne Arundhati Roy « Le vrai mérite c’est de trouver de la beauté là où on n’aurait jamais pensé à chercher. »
Étiquettes : Amphore d'Or, Cannes, Dimitri Verhulst, Felix Van Groeningen, Film, Günther, La merditude des choses, Strobbe