Deux Jean-Claude ont partagé leur avis sur la question. Le premier, retraité de la fonction publique, se sent solidaire « car les retraites ont diminué en quinze ans. On est vieux et tous dans la même galère ». Quant au second, réalisateur indépendant, il en a « marre de cet Etat bling-bling ! On tire toujours sur le lampiste et on ne prend pas l’argent où il est ».
Et même si le Sénat a adopté, ce lundi, l’article concernant le report à 67 ans de l’âge de départ à la retraite sans décote, la mobilisation n’a pas faibli. Bien au contraire. La jeunesse a rejoint ses aînés pour gonfler les rangs du cortège. «Avec les jeunes, on est plus nombreux, estime Mario Feral, coresponsable de la CGT Construction. Ça les concerne et si eux ne manifestent pas, c’est la fin du monde ». Faustine, élève du lycée Clémenceau, est descendue dans la rue pour la première fois depuis le début du conflit. « Je me sens concernée par la réforme des retraites car c’est maintenant que notre avenir se joue ». La présence des lycéens et étudiants héraultais n’a pas été la seule à être remarquée. Les salariés du public mais aussi du privé ont répondu à l’appel des principaux syndicats. Radio France, la TAM, le corps enseignant, les cheminots, ou encore Peugeot, le Crédit Agricole, IKEA et la Fnac brandissaient leur banderole en signe de mécontentement.
Un mécontentement qui dépasse les frontières montpelliéraines. Certains sont, par exemple, venus de Bédarieux (« non pas avec un, ni deux,… mais cinq bus ! »), de Pézenas, Sète et Lunel. A 17h30, la CGT annonçait pas moins de 70 000 participants tandis que la police n’en dénombrait que 12 000. La guerre des chiffres fait rage… mais n’a en aucun cas altéré l’ambiance festive du défilé. Pas question de laisser les enfants et les chiens à la maison. Chacun portait une pancarte qui amusait les badauds : « Je veux profiter de mes grands-parents » pour les uns, et « de la retraite de mes maîtres » pour les autres. Côté insolite, les syndicalistes n’étaient pas en reste. La CFTC avait ramené son super-héros, tout de bleu vêtu, afin d’amuser la galerie. Mais il a dû partager la vedette avec les pirates du NPA qui, face au sérieux du PS et du Front de Gauche, prêtait à sourire. En matière de musique, les animateurs ont décidé de mêler tradition et modernité. Renaud, Cali, Mickey 3D et « L’Internationale », entre autres, ont accompagné une marche d’environ deux heures.
Et si les manifestants se sont quittés vers 17h30 sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, ce n’est que pour mieux se retrouver samedi 16 octobre, date de la prochaine journée de mobilisation. L’exécutif ne comptant pas céder à la pression de la rue, ce ne sera sans doute pas la dernière.
Catégorie(s) :
Étiquettes : Manifestation, réforme des retraites