Le torchon brule entre le personnel et la direction des pompiers de l’Hérault

Par le 23 novembre 2011

La tension est à son comble chez les pompiers professionnels de l’Hérault. Lundi après-midi, la manifestation qui s’est déroulée à Vailhauquès s’est soldée par l’incendie de la voiture du colonel Christophe Risdorfer, principale cible des critiques. Malgré une entrevue avec le préfet et le président du conseil général André Vezhinet, la grève illimitée lancée le 18 novembre perdure.

Un problème de management de longue date

En 2009, le conflit opposant le personnel et la direction avait déjà abouti à la démission du colonel Cassar, accusé de mauvaise gestion des services, de mépris, et de favoritisme. « Il n’embauchait quasiment que des personnes de sa ville, Pignan », explique Didier Bosch, représentant syndical à la fédération autonome. Deux ans plus tard et après la nomination du colonel Risdorfer, la situation ne semble guère meilleure. Les grévistes dénoncent son autoritarisme en matière de management, ainsi que le harcèlement et le chantage dont ils se déclarent victimes.

La première manifestation, qui s’est déroulée vendredi dernier en centre de Montpellier, a permis d’entamer les négociations. Grâce à la mobilisation remarquée d’environ 200 salariés, qui ont défilé en uniforme avec fumigènes et pétards assourdissants, les représentant syndicaux ont obtenu une entrevue avec le préfet Claude Baland.

Désireux de porter leurs revendications auprès du président du conseil général André Vezhinet, ils n’ont finalement obtenu ce rendez-vous qu’après l’occupation des voies de la gare St. Roch. « Nous lui avons demandé la démission du colonel et également celle de monsieur Gaudy, président du conseil d’administration des pompiers de l’Hérault. La situation ne peut changer sans le départ de ce dernier, qui est à l’origine de la nomination de Risdorfer et de son prédécesseur Cassar », ajoute monsieur Bosch. André Vezhinet a assuré quant à lui avoir entendu l’appel, même s’il ne le comprend pas. Exigeant un peu de temps pour analyser la situation en profondeur, ce dernier a fixé un rendez-vous vendredi prochain pour répondre au cahier des négociations.

Maintenir la pression pour un service de qualité

Lundi après-midi, une réunion du comité technique paritaire et du comité d’hygiène et de sécurité était prévue à Vailhauquès au sein de la direction départementale d’incendie et de secours (DDSIS). Elle a cependant été boycottée par les grévistes qui se sont rassemblés devant le bâtiment. A l’issue de la manifestation, certains pompiers auraient inondé avec une lance à mousse une partie des locaux du siège de la DDSIS, saccagés le bureau de Christophe Risdorfer et brulés sa voiture de service.

Des actes injustifiables pour le colonel, qui a d’ores et déjà affirmé qu’il portera plainte. D’après le communiqué de son secrétariat, il condamne fermement ces agissements « contraires aux principes républicains » en soulignant que la majorité des sapeurs pompiers ne se reconnait pas dans ces « méthodes inciviles ».

Pourtant le mouvement semble vouloir maintenir la pression et ne pas transiger sur les revendications. «un changement vers une vraie collaboration entre personnel et direction en matière d’organisation des interventions est plus que nécessaire . Il en va de la qualité des services et de l’efficacité des interventions », affirme Didier Bosch.

La réunion prévue pour le 25 novembre entre les syndicats et les autorités départementales sera décisive pour résoudre le conflit. Mais au vue de la fermeté des positions on peut craindre un enlisement de la situation.

Catégorie(s) :
Étiquettes : , , , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Florian Cornu

« Je croirais vraiment à la liberté de la presse quand un journaliste pourra écrire ce qu'il pense vraiment de son journal. Dans son journal! » [Guy Bedos] Voilà ma première motivation, une presse libre et indépendante! Peut-être cliché mais assurément sincère! Né à Lille le 1er Février 1988 (non je n'aime pas particulièrement Bienvenue chez les chti!) j'ai obtenu un bac Littéraire spécialité Musique avant de partir pour Montpellier. Passionné par la Littérature et le Chinois j'ai obtenu une double licence dans les deux domaines. L'étude de ces disciplines a fait naître en moi un intérêt profond pour la Géopolitique mais aussi pour toute les réalités quotidiennes du terrain, du bas dl'échelle, de la mouise! Le journalisme pour moi est tout sauf un objet déconnecté de la réalité de ceux qu'il doit servir: les lecteurs! Les voyages que j'ai effectué n'ont fait que renforcer cette envie de décrire ce qui se passe ici et ailleurs, sur le terrain ou dans la tête. C'est pour mieux comprendre le monde qui nous entoure que j'ai poursuivi mes études en Science-politique. Les sujets qui m'intéressent sont nombreux: politique, Chine et Asie-orientale, mouvements sociaux et expériences démocratiques mais aussi Musique et son.