Ils étaient une petite centaine vers quatorze heures pour manifester leur opposition à la nouvelle loi sur les sans-papiers. Au milieu des banderoles, des militants distribuent des tracts parmi les badauds, les réactions sont tantôt amicales, tantôt froides mais beaucoup n’hésitent pas à engager la conversation. Certains chantent, et une dame, face aux trois grâces, entonne plusieurs fois un slogan équivoque: « arrêt des rafles, arrêt des expulsions, régularisation de tous les sans-papiers! ». À mesure que les minutes s’égrènent, la foule se fait de plus en plus nombreuse. Un des meneurs, Benoît, membre de la Confédération Nationale du Travail (CNT) est catégorique sur leurs revendications: « le retrait de la loi Besson, la régularisation de tous les sans-papiers et l’application réelle du droit d’asile ». Pour ce responsable, les immigrés seraient victimes du contexte: « Il y a un lien important entre la crise et le durcissement de la politique d’expulsion du gouvernement, on fait des immigrés des boucs-émissaires alors qu’ils ne sont pas responsables de la crise ».
«Jospin a expulsé autant que Sarkozy»
Mais selon Benoît, le gouvernement ne serait pas l’unique responsable de la situation actuelle des sans-papiers, c’est toute la classe politique gouvernante que le collectif remet en cause: « Nous ne sommes pas anti-sarkozystes. Il y a eu cinq lois en sept ans sur le sujet, par tous les dirigeants successifs. La gauche en premier a agi dans ce sens, Jospin a expulsé autant que Sarkozy, mais en faisant beaucoup moins de communication et de loi là dessus. De toute façon, c’est toujours la même rengaine, le gouvernement expulse vingt mille sans-papiers pendant que trente mille autres arrivent ».
Une demi-heure plus tard, le cortège se met en marche pour rejoindre les rives du Lez et la manifestation contre la réforme des retraites. C’est alors plusieurs centaines de personnes qui s’apprêtent à prolonger la protestation.
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