Le couvent est habité par des frères dominicains depuis 1954. Ceux-ci proposent à des étudiants – exclusivement des garçons – huit chambres. Le loyer mensuel s’élève à 268€ pour six d’entre elles et 290€ pour les autres. Trois studios (dont un est partagé) sont également proposés à la location. Situés dans le bâtiment Lacordaire, dans la partie Est du couvent, ces studios peuvent être loués sans distinction de sexe.
On entre dans le bâtiment par la porterie. Derrière les deux grands battants rouges de l’entrée, un escalier mène aux différentes parties du couvent. Au rez-de-chaussée, un réfectoire est réservé aux treize frères de la congrégation qui y partagent leur repas chaque jour. Les grandes fenêtres de la cuisine laissent filtrer la lumière de la cour arborée, située au centre du couvent. Au premier et deuxième étage, deux couloirs desservent les chambres. A droite, celle des frères, plus spacieuses, et à gauche, celles des étudiants. Étudiants et frères partagent les sanitaires. Ils se croisent, discutent parfois. Chaque mois, un repas est organisé entre les étudiants et les frères. On dresse une table, autour de laquelle ces colocataires atypiques se placent en quinconce. Frère Éric, responsable des étudiants locataires, explique que les relations sont cordiales. L’important est de respecter quelques règles de savoir vivre et le silence imposé à partir de 22h30. Il doit parfois faire des remontrances à certains locataires bruyants ou peu soucieux du ménage. Mais dans l’ensemble, la cohabitation se fait dans le respect. « La sélection se fait en amont, nos locataires sont en général sérieux. Il n’y a pas de contraintes confessionnelles, les jeunes sont invités à participer aux offices mais peu d’entre eux le font » ajoute frère Éric.
Libres d’aller et venir, les étudiants disposent de leur propre cuisine, unique espace où ils sont autorisés à convier leurs invités. Les chambres sont quant à elles interdites à toute personne extérieure. Florian Énaud, étudiant en classe préparatoire au lycée Joffre et locataire au couvent des dominicains, apprécie de pouvoir étudier au calme au couvent tout en disposant d’une liberté totale : « c’est un logement comme un autre » conclut-il.
Le cadre est agréable et les loyers attractifs pour ces jeunes qui subissent de plein fouet la crise du logement. Les spéculations immobilières ont tendu le marché au point de transformer la location en véritable parcours du combattant. Garanties de plus en plus contraignantes, loyers de plus en plus chers, ces logements alternatifs s’avèrent être une solution. Mais comme le souligne frère Eric, les étudiants prêt à adopter ce mode de logement sont encore rares.
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