Le logement, une préoccupation pour tout étudiant. À Montpellier, ceux en situation de handicap ont deux possibilités : le foyer d’accueil médicalisé du Groupement pour l’Insertion des Personnes Handicapées Physiques (GIHP), ou encore les logements adaptés du centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous).
Le logement adapté : deux solutions
Andis, 24 ans, étudiant en licence administration économique et social (AES) est paraplégique. Il a trouvé une place au foyer du GIHP à Montpellier : « Une assistante sociale m’a parlé de ce centre-là. Il vient aussi en aide à des jeunes qui ont un projet d’étude ». Selon Andis, qui sort tout juste d’un centre de rééducation, les commodités sont nombreuses : « Ici tout est aménagé pour nous et il y a du personnel vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». Comme lui, six étudiants y vivent. Toutefois, le foyer ne dispose que de treize places.
Alors pour d’autres, il reste les chambres adaptées du Crous. Des aménagements particuliers sont possibles. Teddy, 30 ans, est atteint d’une forme de myopathie[[Maladie neuromusculaire qui touche les tissus musculaires]]. Il a notamment pu y faire installer un lit médicalisé et une téléalarme[[Dispositif qui se branche à une prise téléphonique et qui permet de se mettre en contact avec les secours]]. Pour les handicapés sensoriels, la structure prévoit également des systèmes de guidage ou de flash.
« Plus d’offre que de demande » au Crous
Jacques Duchamps, assistant social au Crous, explique qu’il existe soixante-treize logements adaptés. Dix-neuf d’entre eux sont vacants. L’organisme n’établit pas de critères sélectifs, ni d’âge, ni de revenus. L’étudiant en situation de handicap, physique ou psychique, souhaitant s’y loger, doit suivre trois démarches : faire reconnaître son handicap auprès de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH); remplir le dossier de demande de logement adapté via le site du Crous et présenter un certificat scolaire pour l’année en cours. Yannick, 34 ans, est également paraplégique. Il a intégré en septembre un master d’histoire médiévale. Malgré son retard, il a pu bénéficier d’une chambre rapidement. Teddy a aussi profité d’un traitement rapide en 2006 : « Ca faisait un souci en moins ! ». Cet étudiant en master de sciences du langage, insiste sur l’aspect « pratique » et la serviabilité du personnel du Crous.
L’accessibilité : éternel talon d’Achille
Si ces résidents trouvent leur chambre assez bien aménagées, Yannick mentionne un obstacle de taille : les portes d’entrée, bien trop lourdes. « Elles sont infranchissables. Pour un handicapé comme moi c’est impossible ! Alors j’attends que quelqu’un passe ». Une entrave pour ceux qui manquent de force musculaire, comme pour ceux qui ne peuvent se servir de leurs mains. Jacques Duchamps garantit que le nécessaire est fait pour « trouver des financements afin de faire des aménagements ». Mais, « quand ce sont des aménagements lourds de structures, comme les portes d’entrées, c’est vrai que c’est compliqué ». Teddy souligne que les bureaux administratifs de sa cité « ne sont pas du tout accessibles ». De même, si dans sa chambre les « volets sont électriques, la fenêtre elle, est difficile d’accès ».
Autant d’éléments qui doivent encore être repensés et travaillés.
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