Plongée au cœur de l’enfer : « The Impossible » réalisé par Juan Antonio Bayona revient sur le tsunami qui a balayé l’ouest de la Thaïlande en Décembre 2004.
« Dans un film comme celui-là, tu dois voir le monstre en face, et plonger ta caméra à l’intérieur, pour faire vraiment ressentir au public ce que c’était d’être là-bas » confie Juan Antonio Bayona. [[Propos recueillis par l’AFP.]]
Le scénario reprend l’histoire vraie, d’une famille espagnole partie passer les vacances de Noël dans un complexe hôtelier luxueux. La nature ne fera aucune distinction entre les touristes et les locaux. Ravageant tout sur son passage, un raz de marée s’abat sur les côtes thaïlandaises.
Immersion totale pour le spectateur pris au piège d’un film sans faille, qui nous fait vibrer d’émotions du début à la fin : on y retrouve la peur bien sûr et la surprise face à l’inimaginable qui se produit. Cette vague qui fracasse tout sur son chemin et emporte hommes, femmes, enfants. Les scènes sous-marines nous emportent avec elles, nous tourmentent aussi. Les cris insupportables d’une mère cherchant son enfant, la torture infâme des blessures qui lui sont infligées, très vite nous plongent dans l’horreur absolue de la situation. C’est ce réalisme qui est le plus poignant. Le spectateur est transporté au cœur de la tempête.
« C’est le réalisme de l’émotion que je cherchais » explique le réalisateur.[[Propos recueillis par l’AFP.]]
A la peur et l’angoisse de l’instant présent, succède l’impossible organisation de l’après tsunami. Des côtes entières dévastées, des champs de ruine où s’amoncellent des corps sans vie. L’insupportable souffrance des milliers de blessés, Juan Antonio Bayona ne nous épargne aucun détails sordides. Certaines scènes restent intolérables à voir, mais l’œil se détourne malgré lui : impuissant, on voudrait que cesse l’enfer.
Puis vient l’attente et l’espoir impérissable d’un père à la recherche de sa femme et de son fils aîné. Une famille séparée, déchirée, qui se croise sans se trouver, se perd dans une souffrance infinie sinon désarmante. L’innocence des enfants et le courage d’un fils, mais aussi l’extrême solidarité humaine : ; face à l’horreur la plus intégrale, face à l’acharnement d’une nature qui massacre sans distinction.
Une jolie surprise donc pour cette superproduction au casting américain : Ewan Mac Gregor et Naomi Watts subliment ce que la bande-annonce présentait comme un énième navet. Loin du compte, c’est un panel d’émotions des plus poignantes qui attend les spectateurs de « The Impossible ».
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