« 25 janvier 2013, la nouvelle révolution. », cette vidéo Youtube, postée le 10 janvier dernier par un activiste, donne le ton. Après un 25 janvier 2011 contre Hosni Moubarak et un 25 janvier 2012 contre le Maréchal Tantawi, le 25 janvier 2013 sera marqué par la lutte active des opposants au Frère Mohamed Morsi.
Depuis le référendum pour la nouvelle Constitution, la situation s’est apaisée au Caire. Les grandes figures de l’opposition s’organisent. L’anniversaire de la révolution sera, symboliquement, un jour clef dans leur lutte contre le régime des Frères musulmans. Chaque jour, les activistes, les shebab [jeunes] de la révolution, postent sur les réseaux sociaux des images et des vidéos appelant à descendre le 25 janvier prochain pour manifester contre la main mise des Frères sur le pouvoir. « Pour le second anniversaire de la révolution, Mohamed El-Baradei et Hamden Sabahi préparent de grosses manifestations, ils veulent battre Morsi et lui faire quitter le pouvoir mais ils n’y arriveront pas. », explique Hossam, 35 ans, réalisateur de reportage vidéo. « Morsi à beaucoup de partisans, pas comme Moubarak ! Ça va probablement être une journée très violente. »
Rien n’a changé
Le mécontentement n’est pas uniquement politique ou idéologique. Certes, les Frères sont accusés de vouloir s’approprier le pouvoir et d’imposer leur vision d’un État religieux, répondant aux principes de l’Islam. Mais c’est également leur piètre performance sur les questions économiques et sociales qui est montrée du doigt.
« Pour moi, l’Égypte est en bonne voie pour devenir une démocratie : les élections présidentielles, l’éjection du Conseil Suprême des Forces Armées du pouvoir, le projet constitutionnel et bientôt, peut-être, de nouvelles élections parlementaires. » Ahmed, 26 ans, agent de sécurité dans un aéroport, a voté Mohamed Morsi à l’élection présidentielle de juin 2012 et il a longtemps soutenu le Frère dans ses décisions. Pourtant, aujourd’hui, l’optimisme du départ laisse place au doute et à l’inquiétude : « Ce qui me rend triste ce sont les médias, qui font n’importe quoi, et la corruption dans le système judiciaire. De même, notre gouvernement n’est pas performant, le Premier ministre est faible pour les questions économiques. L’environnement politique ne permet aucun progrès. ».
Depuis la chute de l’ancien raïs, la fuite des touristes enlise l’Egypte dans une situation économique des plus précaires. À cela s’ajoutent des catastrophes sanitaires meurtrières. La semaine dernière, à Alexandrie, un immeuble qui ne répondait pas aux normes d’urbanisme s’est écroulé faisant plus d’une vingtaine de victimes. Quelques jours auparavant, le déraillement d’un train, dans les environs de la capitale, a fait 19 morts et plus de 100 blessés. C’est exactement ce type d’évènements qui a fragilisé le pouvoir de Hosni Moubarak. Et « parce que rien n’a changé », la révolution continuera le 25 janvier 2013.
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