Le tour du monde de l’info #1 : Les infos internationales de la semaine à ne pas manquer

Si vous n’avez pas suivi l’actualité, voici un récapitulatif des événements internationaux qui ont marqué cette semaine.

L’échec de la coalition « jamaïcaine » plonge l’Allemagne dans une profonde crise politique

Dimanche 19 novembre, un mois après les élections législatives, Angela Merkel n’est pas parvenue à trouver un accord avec les libéraux démocrates (FDP) et les Verts, dans le but de former un nouveau gouvernement. La cause principale des désaccords ? L’immigration. Mais d’autres sujets comme la transition énergétique, l’éducation ou encore l’Europe ont été source de tensions.

C’est, depuis 1949, la première fois que le pays n’a pas de majorité pour gouverner. Ce qui plonge le pays dans une instabilité profonde. La chancelière qui ne voulait pas s’avouer vaincue n’a pas écarté la tenue de prochaines élections. Mais lundi, le président Frank-Walter Steinmeier a rejeté cette alternative, qui risquerait de donner un écho favorable au parti d’extrême droite (AfD). Il a déclaré qu’il allait consulter les dirigeants des partis au Bundestag et a appelé les partis politiques à reprendre les négociations en vue d’un consensus.

Le président du SPD Martin Schulz, quant à lui, s’est une nouvelle fois opposé lundi à la construction d’une grande coalition avec les conservateurs. Mais tous les sociaux-démocrates ne sont pas tous du même avis et la question risque de remuer le parti.

Zimbabwe : démission du président Mugabe et retour d’exil de Mnangagwa, son successeur

Mardi 21 novembre, Robert Mugabe, 93 ans, président du Zimbabwe depuis l’indépendance du pays a démissionné. Une décision qui n’était pas évidente pour le dirigeant au pouvoir depuis 37 ans. Mais suite à la révocation du vice-président Emmerson Mnangagwa, l’armée a opéré un coup de force. Des manifestations sans précédent ont pu être observées, demandant la démission de Robert Mugabe. Dimanche 19 novembre, le président du Zimbabwe avait réaffirmé son pouvoir à la surprise de tous, pour ensuite démissionner le mardi, alors qu’une procédure de destitution à son encontre était en cours.

Vendredi 24 novembre, Emmerson Mnangagwa, après être rentré d’exil, a prêté serment et est officiellement devenu le nouveau président du Zimbabwe.

Saad Hariri de retour au Liban

Le premier ministre libanais, après avoir annoncé sa démission le 4 novembre depuis Riyad, est revenu au Liban pour la célébration de l’indépendance du pays. Il avait renoncé à ses fonctions, accusant le Hezbollah (force politique et militaire musulmane chiite, dominante au Liban) et son allié iranien de « mainmise » sur le Liban. A la suite de cette déclaration, l’Arabie saoudite avait été accusée de pressions sur Saad Hariri, qui aurait été contraint de démissionner.

Après être passé en France le samedi 18 novembre, suite à l’invitation d’Emmanuel Macron, il s’est rendu au Caire trois jours après pour rencontrer le président égyptien Fatah Al-Sissi. Le mercredi 22 novembre, Saad Hariri est revenu au Liban et a suspendu sa démission. Il profite de l’indignation et émotion que son séjour en Arabie saoudite a suscité, pour négocier un nouvel accord de gouvernement avec le Hezbollah.

« Marchés aux esclaves » en Libye

Lundi 13 novembre, CNN révélait dans un reportage l’existence de « marchés aux esclaves » dans une ville proche de Tripoli, en Libye. Suite à l’indignation internationale, le gouvernement libyen a décidé d’ouvrir une enquête dimanche 19 novembre. Le président du Niger, quant à lui, a interpellé la Cour pénale internationale à « se saisir du dossier ». Emmanuel Macron, mercredi 22 novembre, a condamné cette vente aux enchères d’esclaves en la qualifiant de « crime contre l’humanité ». Puis il a exprimé son souhait de réunir le Conseil de sécurité des Nations unies afin de débattre sur ce sujet.

Ces pratiques d’esclavagisme ne sont pas nouvelles. En avril, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait déjà fait part de ces procédés et dénoncé ces « marchés aux esclaves ». Mais le reportage de la chaine américaine reste le premier a apporter des preuves en image de ces ventes aux enchères de migrants.

Ces révélations mettent la Libye et l’Union européenne face à leurs responsabilités. Les enquêtes ont démontré que les victimes d’esclavagisme seraient des migrants venus d’Afrique subsaharienne qui cherchent à rejoindre l’Europe. Cela pose la question de la responsabilité de l’Union européenne. En raison de ses politiques migratoires qui visent à empêcher la progression du flux migratoire vers l’Europe, le nombre de migrants bloqués en Libye ne cesse d’augmenter. Dans des centres de détentions ils sont passés de 7 000 à 20 000 en quelques mois.

L’opposition en Syrie cherche à s’unir

En vue des négociations de Genève mardi 28 novembre, 140 opposants syriens se sont réunis durant deux jours à Riyad. Cette réunion visait à constituer une liste unique, d’une cinquantaine de représentants qui se rendront à Genève pour négocier une transition de pouvoir à Damas. Ils ont déclaré qu’aucune transition ne pourrait se faire sans le départ de Bachar el-Assad et dénoncent le rôle « déstabilisateur » de l’Iran. Jusqu’à présent trois groupes refusaient de s’entendre et fusionner : le groupe du Caire, le Haut Comité pour les négociations (HCN) soutenu par l’Arabie saoudite, et un dernier, proche de la Russie, le groupe de Moscou. S’ils réussissent à s’entendre, cela serait une première dans ces négociations.

Egypte : une attaque fait au moins 305 morts et 128 blessés

Vendredi 24 novembre, des hommes armés ont fait sauter une bombe devant une mosquée du Sinaï, pour ensuite ouvrir le feu sur les fidèles qui tentaient de fuir. L’attentat a eu lieu pendant la prière, dans la mosquée Al-Rawdah à Bir Al-Abed, au nord du Sinaï.

Egypte : l’anniversaire de la révolution du 25 janvier en vidéo

Le 25 janvier 2013, les Égyptiens ont fêté le second anniversaire de la révolution. Cette journée de rassemblement a été l’occasion pour des dizaines de milliers d’opposants de manifester contre le régime des Frères musulmans, sur la place Tahrir.

Le lendemain, après les violences qui ont frappé Port Saïd, les premiers affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité ont débuté sur la Corniche, au Caire.

Le vendredi 1er février, les manifestants envahissent de nouveau la place Tahrir.

xxcd0m

xxce0e

xxceoe

Matinale du jeudi 31 janvier

Tous les jeudis, les membres de l’équipe d’Haut Courant animent la matinale sur Radio Campus Montpellier.

Au programme du 31 janvier :

 Les titres de l’actualité internationale et nationale – Coline Chavaroche

 Interview de Camille Martin, envoyée spéciale de Haut Courant en Egypte – Jordane Burnot / Alix Moréteau

 Journal d’informations locales – Météo – Pauline Chabanis

 Chronique : Les zones humides – Simon Robert

 Reportage sur la première dauphine de Miss Ronde – Mathilde Roux / Coralie Pierre

 Interview de Philippe Lermine, responsable de la sécurité routière à la Direction départementale des territoires et de la mer de l’Hérault – Lucie Lecherbonnier

Animation : Alix Moréteau

Egypte : un anniversaire en images

Pour les deux ans de la révolution égyptienne du 25 janvier 2011, la place Tahrir est devenue une nouvelle fois le centre de la contestation. Commémoration des martyrs et manifestation contre le régime des Frères musulmans, ils étaient plusieurs milliers, vendredi dernier, à rejoindre la fameuse place de la Libération pour exprimer leur mécontentement.

Egypte : deux ans après, la révolution continue

Hier, les Égyptiens ont rejoint une nouvelle fois la place Tahrir, là où tout avait commencé deux ans plus tôt. Sur un fond de tension, les revendications ont été émises haut et fort. Rares ont été les véritables commémorations de la révolution du 25 janvier 2011, l’heure était aux accusations.

Les restes de gaz lacrymogènes de la veille restent en suspend et le nez piquotte. En ce vendredi matin, jour de prière, ils ne sont pas nombreux à se recueillir sur la place Tahrir. Quelques milliers certes, mais on est loin des grands rassemblements euphoriques de l’année précédente, pour le premier anniversaire de la révolution. Sur le terre-plein central, le « Musée de la révolution » a ouvert ses portes. Photos et textes mettent à l’honneur les jeunes martyrs de la révolution. La commémoration s’arrête là.

Les partisans des Frères ne sont pas très nombreux et se font discrets. Aux contraire, les opposants à Mohamed Morsi et aux Frères sont présents en masse et le font savoir. Plusieurs slogans se partagent l’affiche entre les lampadaires : « A bas le guide Suprême », « Non à la Constitution des Frères » et le célèbre « Le peuple veut casser le régime » du 25 janvier 2011. Dans un coin, un portrait géant de Gamal Abdel Nasser sert de point de ralliement aux nasséristes nostalgiques.

Il est 13 h, la prière est terminée, la foule commence à prendre la place Tahrir d’assaut. Les shebab jeunes] de la révolution sont là. « La révolution continue. Je suis là pour manifester contre les Frères. », explique Hisham, « Ils nous ont pris notre révolution. ». Les Ultras Ahlawy avec leur drapeaux sont présents et mènent des cortèges à travers Tahrir. Tous demandent, expressément, le jugement des accusés pour le massacre de Port Saïd, où 72 de leurs amis ont perdu la vie le [1er février 2012.

Des milices civiles surveillent la place pour prévenir les harcèlements sexuels. Les femmes, peu nombreuses, restent en groupe. Dans un coin, une dizaine d’entre elles enchaînent les « Dégage » et autres slogans vindicatifs. Parfois un homme tente de placer un slogan mais c’est peine perdue, les femmes sont plus nombreuses et leur voix portent loin. Il se déclare vaincu le sourire aux lèvres.

« On vous voit »

Dans l’après-midi, les manifestants se font plus nombreux. La nuit tombe et les rues du centre-ville sont noires de monde. Bilal et ses amis affichent fièrement à leur bras un auto-collant « Shayfeenkom » on vous voit], avec un numéro à composer en cas d’urgence et l’adresse d’un site internet pour toute information [(shayfeencom.org). Cette organisation souhaite assurer, avant tout, la sécurité des manifestants. « Je ne suis pas ici aujourd’hui pour manifester contre Morsi. », explique Bilal, 25 ans, employé dans une agence de sécurité. « C’est notre président, il a été élu démocratiquement. Je suis venu demander une remaniement du gouvernement et une séparation claire entre le pouvoir et les Frères. Ils s’impliquent trop dans le nouveau régime, ils doivent rester à leur place, c’est tout. ». « Mais je ne suis pas d’accord avec les gens qui demandent la chute de Morsi. C’est ridicule. Aujourd’hui, on doit reconstruire l’Egypte et une nouvelle révolution n’apportera que des problèmes. », ajoute-il avant e rejoindre ses amis dans un café de Bab El-Louk.

Affrontements mortels

Avec la nuit, les tensions resurgissent. De la place Bab El-Louk à Qasr El Aïni, en passant par Zaad Zaghloul et sharia Falaky, des centaines de policiers sont déployés. Les barrages de fil barbelé empêchent tous les véhicules de circuler dans la zone du Parlement et du ministère de l’Intérieur. En train de dormir dans de vieux bus, des policiers en civils attendent de passer à l’action. Peu à peu, les familles quittent la place Tahrir et les jeunes tentent de s’attaquer aux murs. Les bombes de gaz et les pierres volent à nouveau. A quelques centaines de mètres, les Ultras Ahlawy manifeste près du pont du 6 Octobre. Ils déclarent haut et fort que le jugement du lendemain, pour les responsables du massacre de Port Saïd, devra répondre à leurs attente, sinon leur colère sera fatale. Les affrontements ne se font pas attendre. A Suez, la situation est plus violente. Dans la soirée, tous les gouvernorats connaissent des troubles. A 22 h, le Ministère de la Santé fait état de 5 morts et de plusieurs centaines de blessés.

Comme le 25 janvier 2011, les gaz lacrymogène se répandent dans le centre-ville du Caire et les pierres volent sur la place Tahrir. La révolution continue certes, mais personne ne sait vraiment dans quel direction. Il y a deux ans, les Égyptiens ont découvert le pouvoir de la rue et ils ne sont pas prêts de le lâcher.

La révolution égyptienne du 25 janvier 2011 en images

Portés par la révolution tunisienne, ils sont des milliers d’Égyptiens a être descendus dans les rues, le 25 janvier 2011, pour demander la chute de Hosni Moubarak. Durant 18 jours, la place Tahrir et le centre-ville du Caire sont devenus le théâtre d’un mouvement de contestation sans précédent. Manifestations, affrontements, moments de joie et de peine, voici un petit retour en image sur la révolution du 25 janvier.

[Pour voir la Révolution égyptienne du 25 janvier en vidéo (du 25 janvier au 2 février 2011).

 >http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3zd2uCQPSZI]

Égypte : Deux ans après la révolution, la tension est à son comble

À la veille du second anniversaire de la révolution du 25 janvier, la tension en Égypte est à son comble. Alors que les Frères musulmans souhaitent célébrer dignement la chute du régime de Hosni Moubarak, les opposants libéraux et laïcs appellent à manifester contre la mainmise des Frères sur le pouvoir et leur impuissance face aux problèmes économiques et sociaux.

« 25 janvier 2013, la nouvelle révolution. », cette vidéo Youtube, postée le 10 janvier dernier par un activiste, donne le ton. Après un 25 janvier 2011 contre Hosni Moubarak et un 25 janvier 2012 contre le Maréchal Tantawi, le 25 janvier 2013 sera marqué par la lutte active des opposants au Frère Mohamed Morsi.

Depuis le référendum pour la nouvelle Constitution, la situation s’est apaisée au Caire. Les grandes figures de l’opposition s’organisent. L’anniversaire de la révolution sera, symboliquement, un jour clef dans leur lutte contre le régime des Frères musulmans. Chaque jour, les activistes, les shebab [jeunes] de la révolution, postent sur les réseaux sociaux des images et des vidéos appelant à descendre le 25 janvier prochain pour manifester contre la main mise des Frères sur le pouvoir. « Pour le second anniversaire de la révolution, Mohamed El-Baradei et Hamden Sabahi préparent de grosses manifestations, ils veulent battre Morsi et lui faire quitter le pouvoir mais ils n’y arriveront pas. », explique Hossam, 35 ans, réalisateur de reportage vidéo. « Morsi à beaucoup de partisans, pas comme Moubarak ! Ça va probablement être une journée très violente. »

Rien n’a changé

Le mécontentement n’est pas uniquement politique ou idéologique. Certes, les Frères sont accusés de vouloir s’approprier le pouvoir et d’imposer leur vision d’un État religieux, répondant aux principes de l’Islam. Mais c’est également leur piètre performance sur les questions économiques et sociales qui est montrée du doigt.

« Pour moi, l’Égypte est en bonne voie pour devenir une démocratie : les élections présidentielles, l’éjection du Conseil Suprême des Forces Armées du pouvoir, le projet constitutionnel et bientôt, peut-être, de nouvelles élections parlementaires. » Ahmed, 26 ans, agent de sécurité dans un aéroport, a voté Mohamed Morsi à l’élection présidentielle de juin 2012 et il a longtemps soutenu le Frère dans ses décisions. Pourtant, aujourd’hui, l’optimisme du départ laisse place au doute et à l’inquiétude : « Ce qui me rend triste ce sont les médias, qui font n’importe quoi, et la corruption dans le système judiciaire. De même, notre gouvernement n’est pas performant, le Premier ministre est faible pour les questions économiques. L’environnement politique ne permet aucun progrès. ».

Depuis la chute de l’ancien raïs, la fuite des touristes enlise l’Egypte dans une situation économique des plus précaires. À cela s’ajoutent des catastrophes sanitaires meurtrières. La semaine dernière, à Alexandrie, un immeuble qui ne répondait pas aux normes d’urbanisme s’est écroulé faisant plus d’une vingtaine de victimes. Quelques jours auparavant, le déraillement d’un train, dans les environs de la capitale, a fait 19 morts et plus de 100 blessés. C’est exactement ce type d’évènements qui a fragilisé le pouvoir de Hosni Moubarak. Et « parce que rien n’a changé », la révolution continuera le 25 janvier 2013.

Une nouvelle Constitution pour un avenir incertain

L’adoption de la nouvelle Constitution, votée par référendum le mois dernier, marque une nouvelle étape dans la prise du pouvoir par les Frères musulmans. Malgré les nombreuses manifestations en faveur du non et la création du Front de Salut National (FSN), la lutte est rude pour les opposants aux Frères. À cela s’ajoutent des difficultés économiques et sécuritaires qui plongent l’Égypte dans un avenir sombre et incertain.

« Tu connais la situation en Égypte maintenant. C’est très dur ». Mohamed, professeur d’arabe au lycée français du Caire, était dans la rue le 25 janvier 2011 pour dénoncer le régime autoritaire de Hosni Moubarak. Aujourd’hui, presque deux ans après la chute du raïs, le quadragénaire est très inquiet pour l’avenir de son pays.

Approuvée par 64 % des votants, la nouvelle Constitution renforce les islamistes au pouvoir qui, de façon démocratique, espèrent faire élire un nouveau Parlement à majorité barbue. Pourtant, les méthodes utilisées par le président Mohamed Morsi depuis son élection, le 24 juin 2012, sont loin de faire l’unanimité auprès des Égyptiens. Après s’être attaqué aux médias et à la justice, le Frère a émis dans une « Déclaration constitutionnelle » que les décrets et les lois promulgués sous son autorité seraient exemptés de tout contrôle judiciaire, même en cas de violation des droits humains. Suite à cette annonce, en novembre dernier, Mohamed Morsi a dû faire face à une crise sans précédent. Actuellement le gouvernement travaille sur une loi portant atteinte au droit de manifester et au droit de faire grève (voir Restrictive draft law on right to protest incites fear, anger de Jano Charbel).

« Par des méthodes démocratiques, les Frères ont réussi à s’engouffrer dans une brèche vacante du pouvoir. », explique un diplomate français, basé en Égypte. « Mais la situation est des plus critiques, car les Frères sont incapables de proposer un projet gouvernemental. Et il faut ajouter à cela la chute catastrophique du tourisme, l’insécurité, aucune présence étatique dans les rues. ». Le tourisme, l’un des piliers de l’économie du pays, peine à se remettre en marche. Si ce n’est l’instabilité politique et la peur des islamistes au pouvoir, l’insécurité permanente dans la capitale et la région du Sinaï fait fuir les touristes. « L’Égypte est une poudrière économique. », souligne le diplomate avant d’ajouter « La liberté est une chose, mais la sécurité en est une autre. » Régulièrement, les manifestations finissent en affrontements mortels entre deux groupes rivaux et les rares présences policières n’arrivent plus à imposer leur autorité (voir Affrontements sanglants au Caire entre opposants et Frères musulmans de Christophe Ayad).

Une opposition impuissante

La formation d’une nouvelle coalition, le FSN, coordonnée par l’ancien prix Nobel de la paix Mohamed El-Baradei, et les manifestations des opposants n’ont pas réussi à lutter contre le vote de cette nouvelle Constitution. Après le référendum, le FSN a tenté de dénoncer les nombreuses fraudes recensées durant les votes, mais sans aucun résultat. À présent, l’adoption de cette Constitution ouvre la voie à une islamisation plus poussée de la législation. Elle représente une réelle menace pour les femmes et la communauté copte, premières victimes des islamistes qui souhaitent imposer scrupuleusement les principes de la charia (loi islamique).

Dans un discours devant le Sénat, le 29 décembre 2012, Mohamed Morsi a voulu se montrer rassurant, en garantissant l’égalité pour tous, et il a de nouveau invité « tous les partis au dialogue ». Le FSN refuse toujours cette proposition qui serait synonyme de collaboration. À présent, les figures politiques de l’opposition préfèrent se concentrer sur les prochaines élections parlementaires, qui devraient avoir lieu au printemps selon le Président. Cependant entre instabilité politique, crise économique et insécurité permanente, les Égyptiens se désolidarisent peu à peu de la scène politique. Seuls 33 % de la population ont participé au dernier référendum. Parfois la nostalgie du régime Moubarak se fait sentir et le regret de ne pas avoir fait le bon vote à la dernière présidentielle traverse les esprits. (voir Égypte: une opposition vaincue ou prête à remonter la pente ? de Sophie Anmuth)

Dans trois semaines, les Égyptiens fêteront les deux ans de la révolution du 25 janvier. Anniversaire, rassemblements ou nouveaux affrontements, l’avenir reste incertain mais une chose est certaine : la place Tahrir n’a pas fini de faire parler d’elle.

Egypte : Les Frères jettent la première pierre.

Vendredi dernier des affrontements entre pro et anti-Morsi ont éclaté dans le centre-ville du Caire. Alors que l’heure du bilan des « 100 premiers jours » sonne pour le nouveau président égyptien, les inquiétudes se font de plus en plus vives parmi les forces politiques laïques du pays.

L’Algérie, prochain pays contestataire ?

L’Algérie, comme son voisin tunisien, a été secouée au début du mois de janvier par des émeutes populaires. Le mouvement n’a cependant pas pris l’ampleur du soulèvement tunisien, à l’origine du changement de régime.