Depuis l’avènement de l’ère open, en 1968, Yannick Noah est le seul Français a avoir remporté un tournoi du grand chelem. C’était il y a vingt-cinq ans. Henri Leconte, Cédric Pioline par deux fois et Arnaud Clément ont joué le dernier match sans jamais toucher le graal. Après la finale, Jo-Wilfried Tsonga relativise son exploit : « maintenant, d’accord, j’ai réussi à faire ça, mais je n’ai toujours pas gagné de titre sur le circuit ATP, alors des objectifs, j’en ai encore plein ». Espérons que la performance du jeune champion en appelle d’autres, contrairement par exemple au Néerlandais Martin Verkerk, finaliste inconnu à Roland-Garros en 2003, pour une prouesse jamais renouvelée.
Avant chaque début de tournoi du grand chelem, le public français s’adonne à ses traditionnels favoris et espère que ses champions aillent le plus loin possible. Jo-Wilfried Tsonga n’y croit pas, il avoue même après la demi-finale s’être « fait rêver ». Car cette année, pas grand monde n’aurait parié un kopek sur une finale du Manceau, malgré un premier tour tonitruant où il se paye le luxe de sortir une tête de série, Andy Murray. L’an dernier, à pareil époque, il végète au-delà du 200ème rang mondial après avoir lutté contre de nombreuses blessures au dos et à l’épaule. Sa saison ATP ne débute vraiment qu’au Queen’s, tournoi sur gazon préparatif à Wimbledon, où il sort Lleyton Hewitt. Son huitième de finale à Londres puis un troisième tour à l’US Open le propulse au 60ème rang mondial. Sa constante progression, jusqu’à la finale de Melbourne, permet à Tsonga d’être dans le top 20 international et numéro 2 français derrière son ami Richard Gasquet. Dans quelques jours, ils seront chef de file de la délégation française en coupe Davis. Guy Forget, le sélectionneur national, a voulu « rendre hommage à ceux qui ont le mieux réussit dans ce tournoi ». Il compte d’ailleurs sur les finalistes du double, Arnaud Clément et Michaël Llodra, défaits en finale face à la paire Israélienne Jonathan Erlich/Andy Ram. La saison de Coupe Davis se manifeste palpitante mais la concurrence s’annonce rude, en particulier de l’Espagne avec deux représentants dans le top 5, Rafael Nadal et David Ferrer. Sans compter la Suisse emmenée par le toujours n°1 mondial, Roger Federer, ou alors la Serbie qui compte dans ses rangs Novak Djokovic, en progrès évidents depuis deux ans, et certainement futur numéro 1 mondial.
Comme Tsonga, Amélie Mauresmo a perdu une finale en Australie dans sa jeunesse, en 1999 face à Martina Hingis. Elle a dû attendre 2006 pour enfin soulever le trophée. Même si chez les dames, le tennis français va mieux, cet hiver, à Melbourne, le tableau a été marqué par la nouvelle réussite des joueuses de l’Est. La Russe contre la… Serbe ! La blonde Maria Sharapova gagne son troisième grand chelem contre la brune Ana Ivanovic dans la « finale la plus glamour » depuis des années, comme l’annonce le site internet de l’open. Les françaises n’ont pas brillé en Australie, trois d’entre elles ont perdu en seizième de finale, aucun n’a franchit ce cap. Amélie Mauresmo -toujours pas revenue à son meilleur niveau après une saison de blessure- et Aravane Rezaï ont sombré contre des joueuses moins bien classées et Virginie Razzano n’a rien pu faire face à la future demi-finaliste Serbe (encore) Elena Jankovic. La meilleure française au classement mondial, Marion Bartoli, n’a même pas passé le premier tour et a cédé contre une Suédoise inconnue. Comme Mauresmo, elle a choisit de ne pas participer au prochain tour de Fed Cup dans un match piège en Chine. Le capitaine de l’équipe, Georges Goven, a choisit les expérimentées Virginie Razzano et Nathalie Dechy avec deux novices, Alizé Cornet et Pauline Parmentier, toutes deux sorties au deuxième tour à Melbourne. Pauline Parmentier a d’ailleurs subit la loi d’Agnieszka Radwanska, première Polonaise qualifiée pour un quart de finale de grand chelem. Une preuve de plus de la puissance des filles de l’Est !
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