« Je trouve votre document trop optimiste, quand vous soulignez une accélération des dépenses d’investissement. Je prône la plus grande prudence. Chaque investissement prévu doit être pesé soigneusement en terme d’utilité. L’utilité doit être essentielle. De nombreux investissements sont proposés. Au regard de leur valeur ajoutée, certains peuvent et doivent être repoussés ou écartés ». Max Lévita, membre de la commission de finances représentant la ville de Montpellier conclut ainsi sa critique d’un projet qui « ne lui paraît pas adapté à la situation actuelle.»
L’utilité de la Cité du corps humain remise en question
« Nous assistons à la mutation des collectivités locales. Pour la première fois depuis 1945, les dotations de l’État à l’égard des collectivités locales vont baisser. Il est nécessaire de prévoir des efforts sérieux », fait-il noter à l’assemblée qui vient d’entendre sa longue synthèse des analyses sur les prévisions économiques d’experts avec un rappel des 15 milliards d’économies nécessaires en 2014 pour la remise à flot des finances publiques à laquelle les collectivités locales vont contribuer.
La mise en avant de l’utilité incitant à regarder à deux fois avant d’approuver toute dépense fait mouche. Une réaction se fait entendre dans la salle : « Comme la cité du corps humain ». Pas d’emballement. Max Lévita encaisse le coup . Il répond à la provocation en rappelant que ce sujet ne relève pas de cette assemblée. Toutefois, il précise qu’à ce jour, « ce projet n’est pas inscrit dans les réalisations mais dans l’autorisation de programme. Nous en discuterons en temps utile, à la mairie de Montpellier ». L’incident est clos.
René Revol, maire de Grabels, prend la parole à son tour. Il partage l’analyse faite par Max Lévita et conteste les hypothèses macro-économiques sur lesquelles le projet de budget est basé : « La reprise n’est pas là », affirme-t-il. Soucieux de ne pas alourdir la pression fiscale sur les concitoyens, il appelle à revoir la priorité des investissements pour favoriser davantage ceux consacrés aux logements qu’il qualifie de « levier de croissance possible ».
Le logement, une priorité à revoir
Le niveau prévu des mises en chantier est de 1250 logements par an selon le PLH (Programme local d’habitat). Il estime que l’agglomération pourrait faire preuve de plus d’ambition pour combler le déficit existant au niveau du parc global.
Pour lui, le caractère prioritaire de certaines autres dépenses mérite réflexion. Il relève : « On va dépenser 10 fois plus pour la gare TGV que pour le logement. Et les dépenses autour d’un stade sont supérieures à celles consacrées annuellement au logement». Il suggère également de faire l’économie de « dépenses ostentatoires », prenant pour exemple les subventions allouées aux grands clubs de sport.
Sans parler d’utilité, Michelle Cassar, maire de Pignan et membre de la commission des finances, propose de créer une police intercommunale pour répondre à l’une des principales préoccupations des concitoyens face à l’insécurité dans les transports en commun.
Le débat sur l’orientation budgétaire s’est achevé en laissant matière à réflexion. Le projet de budget sera soumis à approbation lors du prochain Conseil, le 20 décembre.
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