Budget 2014 de l’Agglo : l’utilité des dépenses fait débat

Le projet du budget 2014 de l’Agglomération de Montpellier prévoit une accélération des dépenses d’investissements, financée sans toucher aux taux des impôts locaux. Cette orientation a suscité des réactions lors du dernier conseil du 27 novembre 2013.

« Je trouve votre document trop optimiste, quand vous soulignez une accélération des dépenses d’investissement. Je prône la plus grande prudence. Chaque investissement prévu doit être pesé soigneusement en terme d’utilité. L’utilité doit être essentielle. De nombreux investissements sont proposés. Au regard de leur valeur ajoutée, certains peuvent et doivent être repoussés ou écartés ». Max Lévita, membre de la commission de finances représentant la ville de Montpellier conclut ainsi sa critique d’un projet qui « ne lui paraît pas adapté à la situation actuelle.»

L’utilité de la Cité du corps humain remise en question

« Nous assistons à la mutation des collectivités locales. Pour la première fois depuis 1945, les dotations de l’État à l’égard des collectivités locales vont baisser. Il est nécessaire de prévoir des efforts sérieux », fait-il noter à l’assemblée qui vient d’entendre sa longue synthèse des analyses sur les prévisions économiques d’experts avec un rappel des 15 milliards d’économies nécessaires en 2014 pour la remise à flot des finances publiques à laquelle les collectivités locales vont contribuer.
La mise en avant de l’utilité incitant à regarder à deux fois avant d’approuver toute dépense fait mouche. Une réaction se fait entendre dans la salle : « Comme la cité du corps humain ». Pas d’emballement. Max Lévita encaisse le coup . Il répond à la provocation en rappelant que ce sujet ne relève pas de cette assemblée. Toutefois, il précise qu’à ce jour, « ce projet n’est pas inscrit dans les réalisations mais dans l’autorisation de programme. Nous en discuterons en temps utile, à la mairie de Montpellier ». L’incident est clos.
René Revol, maire de Grabels, prend la parole à son tour. Il partage l’analyse faite par Max Lévita et conteste les hypothèses macro-économiques sur lesquelles le projet de budget est basé : « La reprise n’est pas là », affirme-t-il. Soucieux de ne pas alourdir la pression fiscale sur les concitoyens, il appelle à revoir la priorité des investissements pour favoriser davantage ceux consacrés aux logements qu’il qualifie de « levier de croissance possible ».

Le logement, une priorité à revoir

Le niveau prévu des mises en chantier est de 1250 logements par an selon le PLH (Programme local d’habitat). Il estime que l’agglomération pourrait faire preuve de plus d’ambition pour combler le déficit existant au niveau du parc global.
Pour lui, le caractère prioritaire de certaines autres dépenses mérite réflexion. Il relève : « On va dépenser 10 fois plus pour la gare TGV que pour le logement. Et les dépenses autour d’un stade sont supérieures à celles consacrées annuellement au logement». Il suggère également de faire l’économie de « dépenses ostentatoires », prenant pour exemple les subventions allouées aux grands clubs de sport.
Sans parler d’utilité, Michelle Cassar, maire de Pignan et membre de la commission des finances, propose de créer une police intercommunale pour répondre à l’une des principales préoccupations des concitoyens face à l’insécurité dans les transports en commun.
Le débat sur l’orientation budgétaire s’est achevé en laissant matière à réflexion. Le projet de budget sera soumis à approbation lors du prochain Conseil, le 20 décembre.

Conseil d’Agglo : quand l’Equipe de France 98 s’invite dans les débats

Mercredi soir, le conseil d’Agglomération a approuvé une subvention de 15 000 euros pour l’organisation d’un match de football en présence de l’Equipe de France 1998. En plein débat sur le budget, le conseiller Michel Lenthéric s’est insurgé en dénonçant une dépense inutile.

Le projet d’orientation budgétaire pour l’année 2013 était le principal dossier de l’avant dernier conseil d’agglomération de l’année qui s’est tenu ce mercredi. S’il a été adopté à la quasi unanimité, une voix a enflammé le débat. Celle du conseiller de Saint-Jean-de-Védas Michel Lenthéric, qui s’en est pris aux dépenses trop généreuses de l’Agglomération en matière sportive. Pour lui, ces choix budgétaires se font au détriment d’autres secteurs d’activités en grandes difficultés comme l’agriculture.

Parmi ces dépenses, il a notamment épinglé les frais liés à l’organisation du match de football entre le Montpellier Hérault Sport Club et l’équipe de France 1998. En effet, l’événement qui s’est déroulé à la Park&Suites Arena a coûté 15 000 euros à l’Agglomération, le tout reversé à l’association des anciens internationaux de l’équipe de France de football. « Je pose la question sur la nécessité de verser de l’argent à une association regroupant d’anciennes gloires du football qui sont déjà très riches. » s’est plaint M. Lenthéric. Cette subvention pourrait, selon lui, être mal vue par les montpelliérains en cette période de réduction budgétaire. « Cela peut être relevé. J’appelle donc à la prudence en matière de subventionnement de ce type d’événement » a-t’-il ajouté à l’attention de ses collègues.

Des critiques injustifiées pour Jean Pierre Moure

De son côté, Jean Pierre Moure a assumé cet usage de l’argent public qui a, selon lui, « permis d’effectuer une politique d’entrée pour les jeunes.» Si les jeunes ont bien été au rendez-vous afin d’admirer la bande à Zidane, le prix des places, compris entre 11,50 et 32 euros, est l’un des problèmes soulignés par Michel Lenthéric. Un scepticisme que n’a pas semblé partager la majorité des membres du conseil. En réponse cette attaque certains ont défendu « un moment de fête » et accusé l’écologiste de lancer des fausses polémiques.

Visiblement agacé, le président de l’agglomération a également pointé l’impact social de ce type d’événement. « Dans l’état où nous sommes il est important de contribuer à la joie de beaucoup de jeunes » a-t’-il ajouté avec fierté. Décrivant l’émotion d’un enfant qui a pu rencontrer Zidane, Jean Pierre Moure a vanté les valeurs éducatives du sport.
« Ce petit est désormais calé sur un axe de vie » a-t-’il expliqué comme pour démontrer les effets positifs du football sur l’intégration sociale. Le vice président délégué aux sports, Jacques Martin, a, quand à lui, tenu à souligner l’état d’esprit irréprochable des participants, faisant de ce match « une manifestation sportive et humaine exceptionnelle. »

Des réponses jugées néanmoins insuffisantes pour Michel Lenthéric qui a préféré s’abstenir d’approuver la subvention. Un geste immédiatement qualifié de « fair-play » par Jean-Pierre Moure, satisfait de pouvoir ainsi siffler la fin de ce débat.

Sup de Co reçoit une enveloppe de 100 000 euros de l’Agglo de Montpellier

Le Conseil d’Agglo de ce mercredi 27 novembre a alloué 100 000 euros pour 2014 à l’école de commerce de Montpellier. Cette somme est une aide pour le nouveau campus de la business school de la CCI, au moment même où l’université Montpellier 3 Paul-Valéry lutte pour conserver son centre à Béziers.

Les représentants des communes de l’Agglomération de Montpellier, réunis ce mercredi 27 novembre en conseil, ont voté le budget 2014.

Si peu de points ont suscité discussion, un débat a éclaté concernant les subventions de l’Agglo à l’école Sup de Co. Celle-ci doit établir son nouveau campus en 2017 sur le site d’OZ Montpellier Nature urbaine, près du quartier Boirargues à Lattes, où est déjà prévue la future gare TGV. L’école de commerce, qui dépend de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), percevra une enveloppe de 100 000€ en 2014 pour aide à l’installation. Ce déménagement depuis le site du Mas d’Alco tient à la volonté de la direction de Sup de Co de se développer afin de s’adapter aux standards internationaux.

Michel Lenthéric, élu écologiste à Saint-Jean-de-Védas, a réagi: «Vous ne trouvez pas ce montant excessif alors même que le site de Béziers de l’université Paul Valéry (Montpellier 3) est sur la sellette, faute de finance?»

Sup de Co, une école qui s’autofinance largement

Michel Aslanian (majorité), représentant du Conseil d’Agglo auprès de l’école de commerce, lui a répondu: «Il faut beaucoup d’argent pour embaucher, pour monter un fond bibliothécaire». Le député centriste et la majorité voient en Sup de Co un moyen pour relancer le secteur économique d’une région qui compte plus de 243 000 chômeurs. L’école sera «à vocation internationale», selon les mots de M. Aslanian, qui ne semble ainsi pas craindre l’émigration économique des futurs diplômés…

Les financements de Sup de Co proviennent de fonds publics, par la CCI et les collectivités locales, mais aussi d’entreprises partenaires. Surtout, l’école se finance par le coût des études qui peut y atteindre 10 500 euros par an pour un étudiant. Accessibilité limitée aussi par un concours d’entrée, alors même que la qualité de l’enseignement y est critiquée.
Face à une université sur le déclin accueillant 19000 étudiants et étant un lieu de travail pour plus de 1200 personnes, les débats sur l’apport supplémentaire de l’Agglo en sont pourtant restés là.

La proposition a donc été adoptée à la quasi unanimité: Seuls messieurs Michel Lenthéric, René Revol (maire de Grabels, Parti de Gauche) et Thierry Aufranc (conseiller finance à Grabels) ont voté contre.

Georges Frêche, le lion et le renard…

Le Conseil d’agglomération a bien eu lieu ce mardi 27 octobre. Mais cette fois, pas de joute verbale ni de pique lancée à ses adversaires. La faible opposition présente à cette assemblée pourrait suffire à l’expliquer ; mais la raison tient plutôt en ce que Georges Frêche sait voir au loin, et prépare déjà le terrain pour les prochaines échéances électorales… Analyse en cinq points.