Dans les cœurs et sur les murs, Zoka reste présent.

Par le 13 février 2008

Un rassemblement devant le palais de justice a eu lieu ce samedi 9 février 2008 en hommage à Jonathan, alias Zoka. Ce graffeur Montpelliérain âgé de 24 ans, est mort le 9 février 2007 suite à une chute du toit du cinéma, Le diagonal Capitole. Il tentait d’échapper à la police.

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« Poursuivi par la police, Jonathan Gicquel, est tombé. Il est décédé vendredi 9 février ». Voilà l’acte de décès paru dans Le Monde daté du mercredi 14 février 2007.
Un an après la mort de Zoka, une trentaine de personnes s’est réunie, rue de Verdun, devant le cinéma Le diagonal à Montpellier. Une marche les a conduits au palais de justice où un drap blanc avec l’inscription « Une enquête pour Jonathan », a été accroché aux grilles.
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Jonathan, alias Zoka, figure emblématique du graffiti à Montpellier reconnue par ses pairs, appartenait au Crew SMB. Dans la nuit, du 26 au 27 janvier 2007, avec trois amis, il pose son blaze à plusieurs reprises sur les murs de Montpellier. Il est une heure du matin. Soudain, Jonathan marque un temps d’arrêt. Ses copains ont à peine le temps de le voir escalader qu’il est déjà sur le toit du cinéma. Il est rejoint par un de ses amis, un autre fait le guet tandis que le dernier s’éclipse. Probablement repérés par des passants ou par une des caméras de surveillance de la ville, la police se rend sur place. Zoka dessine les contours des lettres SMB, son assistant les remplit de peinture verte. Mais la bombe de ce dernier se vide. Il doit redescendre. C’est à ce moment que la police intervient. Jonathan voit la scène, ses deux amis sont plaqués au sol puis menottés.

 http://zokasmb.free.fr/

La suite de l’histoire est floue. Déjà condamné à neuf mois de prison avec sursis et dix-huit mois de mise à l’épreuve, Zoka sait que cette fois, le risque d’être incarcéré est élevé, voire inévitable. Les policiers appellent les pompiers et à l’aide d’une échelle montent sur le toit. Ils ne trouveront personne.

« La police tue les artistes, qui sont les terroristes ? »

Le lendemain, vers 13h, Jonathan est retrouvé, inanimé et ensanglanté, sur le balcon d’un riverain du cinéma. Transporté à l’hôpital dans le coma, Zoka décédera douze jours plus tard, le 9 février 2007. Le rapport de police conclue à une « chute accidentelle ».
Depuis la mort de Jonathan, ses proches demandent l’ouverture d’une enquête notamment par l’IGPN. Amis et parents regrettent les zones d’ombre qui entourent les circonstances du drame. Des questions ne trouvent pas de réponses. Comment Jonathan a pu chuter ? Pourquoi a-t-il été découvert seulement onze heures plus tard ? «Ces heures-là lui ont été fatales. J’ai lu le rapport de police. Il n’y a que deux lignes et demi sur la partie qui concerne le toit. Il y avait deux équipages de la Bac sur place, pourquoi n’ont-ils pas plus cherché ? Beaucoup d’efforts avaient pourtant été déployés pour l’attraper. C’est un point contradictoire », estime le beau-père de la victime.

Quelques jours avant sa chute, Jonathan avait fait une toile « La police tue les artistes, qui sont les terroristes ? ».

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à propos de l'auteur

Auteur : Julien Ginoux

Diplômé de Sciences-Po Grenoble en 2007, j’ai intégré le master Métiers du Journalisme à Montpellier en 2008. Fraichement diplômé, j’ai signé un contrat avec le Dauphiné Libéré. Mission : participer au lancement du tri-média Avignews.com. Un hebdo gratuit, un site internet et des vidéos. Deux ans après sa mise en orbite, la fusée avignews poursuit son envol et atteint des sommets inespérés. En 2010, je quitte l’équipe d’Avignews pour rejoindre celle du quotidien Vaucluse matin appartenant lui-aussi au groupe du Dauphiné Libéré. Mon quotidien ? Faits divers, dossiers, actualité locale, animateur de zone de vie.