Un pays stratégique
L’Azerbaïdjan est la première nation musulmane à donner le droit de vote aux femmes et à se rapprocher de la démocratie. Devenu réellement indépendant le 30 août 1991, après l’effondrement du bloc communiste, le pays est depuis en pleine confusion politique. En 1992, l’Azerbaïdjan entre à l’ONU et deux ans plus tard, Heydar Aliyev devient président et ce jusqu’à sa mort en 2003.
Parmi les principaux pays du Caucase, sa position géostratégique lui confère un statut primordial pour l’Europe, l’Asie centrale mais également la Russie. Entrée au Conseil de l’Europe en 2001, Bakou (capitale de l‘Azerbaïdjan) accentue sa politique pro-occidentale. Le pays regorge de pétrole et se sait en position de force face à l’Occident qui lui fait les yeux doux.
Ilham Aliyev, fils de l’ancien président Haydar Aliyev, jongle entre l’Occident et la Russie afin de garder des alliés des deux côtés. Membre du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie) depuis sa création en 2007 afin d’établir la démocratie et le développement économique, les pays de la région ont orienté leurs politiques dans le but de se rapprocher de l’OTAN (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) et de l’Union Européenne.
Une démocratie qui se fait attendre
L’Azerbaïdjan est devenue indépendante en 1991. Alors que Haydar Aliyev, le père de l‘actuel président, avait octroyé une once de liberté d’expression, de défense des droits de l’homme et de lutte pour la paix, son fils a resserré les rangs et dégradé la situation.
Cette situation se traduit notamment par la fermeture de l’un des principaux journal d’opposition azerbaïdjanais appelé « Yeni Musavat ». Isa Gambar, fondateur du journal et leader du parti Musavat dénonce le harcèlement de l’administration du président Ilham Aliev.
Les médias ne sont pas les seules victimes de la politique d’Aliev, la minorité Lezgine d’Azerbaïdjan s’interroge sur la réduction du nombre de sièges au Parlement. L’unique place qui leur a été accordée, entraîne une concurrence féroce entre les députés Lezgines qui s’évertuent pour certains à conserver la langue et la culture Lezgine. Majoritairement proche du gouvernement, ces dernière années, les politiciens Lezgines se sont tournés vers l’opposition, tels Abdulhalim Ahmedov représentant le bloc Azadig (liberté), Nizami Sultanov pour l’Adalat (justice) et Shakir Magomedov représentant le Parti démocratique du peuple d’Azerbaïdjan.
Second groupe ethnique du pays, avec plus de 2% de la population, les Lezgines ne croient plus en la démocratie dans leur pays. « Il est connu de tout le monde que les droits des minorités sont bafoués, mais on parle là de problèmes sociaux qui sont communs à tous » déclare Vladimir Timoshenko, député russe.
Considéré comme un homme politique affable par Reporter Sans Frontière, « Ilham Aliev est le digne fils de son père en traitant l‘opposition avec brutalité». Vu comme un homme sans carrure, il prouve par la force et la répression qu’il peut également diriger son pays avec poigne et contrôler les médias en emprisonnant les journalistes et les opposants.
Une élection sur fond de dissidence
Les opposants au régime ont rejeté le résultat du scrutin donnant 88,73% des voix à Ilham Aliyev. Ils ont également refusé de participer aux élections comme protestation contre les persécutions commises à leur encontre lors des précédentes élections.
Des observateurs de L’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE) s’étaient montré réticents à l’élection de 2003 car deux personnes ont été tués et des centaines de protestataires arrêtés par la police lors d‘une manifestation réprimée par les forces de l‘ordre. Une controverse tourne autour des élections de 2003 mais aucune preuve n’a été apportée au dossier. Toutefois, la communauté internationale s’est penchée que cette affaire. L’élection de 2008 n’a rien changé de plus : Ilham Aliev a été élu à 88,64%. De leur côté, les partis d’oppositions récoltent en tout et pour tout 8,16%.
L’opposition n’espère plus et attend que le vent tourne mais reste à savoir quand car l’Occident soutient le gouvernement d’Ilham Aliyev en raison de ses richesses pétrolières.
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