Un rassemblement symbolique
Comme chaque dernier mardi du mois, la Cimade, le Réseau Education Sans Frontière (RESF), et autres associations humanistes s’unissent auprès d’un ensemble de citoyens avertis. Ils dénoncent les conditions de vie des sans papiers dans les centres de rétentions. Au départ, l’appel était issu des Franciscains, de Toulouse. Mais depuis, laïques comme religieux se sentent concernés. Marie est là en tant que simple citoyenne. « Je n’appartiens à aucune organisation. Je suis là par pur humanisme » tient-elle à préciser.
Avec un cercle sans parole pour tout moyen de protestation, l’efficacité semble relative. « C’est une façon de protester contre la traque de ces travailleurs « indésirables ». Depuis 2006, leur sort s’aggrave » reprend Charles Lilin, agronome, membre de RESF. « C’est symbolique… C’est une façon de dire « non, ça suffit », sans entrer dans des manifestations violentes« .
Comme une odeur de souffre
Ce soir, c’est la police nationale qui débarque en premier. Le mois dernier, les Jeunesses Identitaires[[Groupuscule d’extrême droite]] avaient déjà brisé le silence. « Aujourd’hui, nous sommes un peu plus nombreux » concède Barbara Wolfram, de la Cimade (près de cent cinquante personnes). Les manifestants restent sur leurs gardes. Le risque de récidive est élevé. Sur Internet, ces groupuscules xénophobes promettent de revenir. Dès 18h, la consigne est claire. « Si les Jeunesses Identitaires reviennent, nous devons leur tourner le dos, et ne pas répondre à leurs provocations » rappelle Jean-Paul Nunez, délégué régional de la Cimade en Languedoc Roussillon.
Transits de froid, les militants s’épient les uns les autres. Comme si les provocateurs du mois dernier allaient surgir d’un moment à l’autre.
19h : l’impatience se fait sentir. L’air est glacial. L’action est achevée. La dispersion, immédiate. Rien à signaler.
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