« France Inter a une liberté éditoriale totale »

Par le 5 mars 2009

Frédéric Schlesinger, le directeur délégué de France Inter, s’est rendu à Montpellier le 6 février dernier. A cette occasion, il nous a fait partager sa vision personnelle du rôle d’un média public. Il a également tenté de nous convaincre : « France Inter n’est pas une radio d’État, c’est une radio publique, et on est absolument indépendant ».

Arrivé il y a trois ans à la direction de cette station, Frédéric Schlesinger est à l’origine du fameux : « France Inter, la différence ». Pour lui, cette radio se distingue par son rôle d’alternative, et par son détachement vis-à-vis de la logique de l’audimat… Le groupe Radio France tire ses principales ressources de la redevance, contrairement aux radios privées, dépendantes de la publicité. Et la publicité, pour la radio, « ce n’est rien d’autre que vendre des paires d’oreilles » résume-t-il.

Selon l’enquête Médiamétrie, France Inter est la deuxième station généraliste la plus écoutée. Un « programme de qualité », un « socle d’audience solide », et la voilà prête à contrer toutes les difficultés, y compris celles de la réforme de l’audiovisuel public… Mais pour F. Schlesinger, le problème de France Télévisions, c’est qu’elle ne s’inscrit pas dans ce modèle.


France inter, un média public réussi

Du côté de Radio France, la réforme « ne change pas grand chose » affirme le directeur de France Inter. Selon F. Schlesinger, le CSA et le Président de la République ont toujours décidé ensemble pour la nomination des présidents de Radio France… Jean-Paul Cluzel y
compris, du temps de Jacques Chirac.


La réforme ne change rien pour France Inter

Pourtant, la dernière apparition de J.-P. Cluzel, torse nu et affublé d’un masque de cuir, dans le calendrier de Act up, n’a pas plu à Nicolas Sarkozy. Le ton de Stéphane Guillon, à la matinale de France Inter, non plus. Le Président de la République a récemment jugé « inadmissibles » les propos tenus par l’humoriste sur Dominique Strauss-Kahn et ses mœurs. Ces deux événements pourraient coûter cher à l’actuel président de Radio France et restreindre ses ambitions… Ces faits auraient-ils pris la même ampleur sans la réforme ? Lors de sa visite à Montpellier, F. Schlesinger n’avait pas encore à faire face à ces affaires. Mais il apportait déjà un soutien inconditionnel au « cas Stéphane Guillon »…


Stéphane Guillon selon F. Schlesinger

L’affaire DSK a fait grand bruit. Pourtant, ce n’était pas la première fois que Stéphane Guillon faisait parler de lui. Ses petits billets au vitriol lui ont valu son succès. Mais F. Schlesinger nous l’assure, la seule fois où l’humoriste a été convoqué dans son bureau, c’était pour lui donner le job. Et jamais le directeur n’a cédé à une quelconque pression venue des milieux politiques…