La recherche montpelliéraine se porte bien. Elle est bien au-dessus de la moyenne nationale. La délégation Languedoc-Roussillon du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique) a ainsi déposé cette année soixante brevets, soit deux fois plus que les prévisions au vu de leurs effectifs. Les 1500 chercheurs répartis sur 50 laboratoires travaillent dur et se sont vus particulièrement récompensé cette année.
Un traitement possible de l’anorexie a été découvert par l’équipe de Valérie Compan(Institut de Génomique Fonctionnelle). Point de mouche qui pette mais des souris qui planent. Les petits rongeurs sont d’abord privés de nourriture avant d’absorber de l’ecstasy. Alors qu’on leur donne accès à la nourriture, ils font la fine bouche, refusant toujours de s’alimenter. La raison ? Un peptide (molécule composée d’acides aminés) produit par les récepteurs 5-HT4 situés dans le noyau Accumbens. Cette structure cérébrale, proche de l’Hypothalamus, commande la sensation de plaisir et de récompense. La drogue active la sécrétion de ce peptide et déclenche l’effet coupe-faim. Inversement, si on réduit la sensibilité des récepteurs 5-HT4, l’appétit revient et les souris se régalent.
Cette découverte pourrait déboucher sur le traitement de l’anorexie humaine grâce à une action sur les récepteurs 5-HT4. Concernant l’ecstasy utilisé, il provient d’un catalogue de produits et son utilisation est très contrôlée. Dommage, cela aurait pu en réconcilier plus d’un avec la recherche scientifique.
La deuxième importante découverte va également ramener beaucoup d’espoirs. L’enjeu est plus grave car il concerne le V.I.H., le virus responsable du SIDA. Jusqu’à maintenant la trithérapie (combinaison de trois molécules différentes) était la meilleure réponse pour lutter contre la propagation des cellules infectées. L’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier a pris le problème sous un autre angle. Au lieu de lutter contre les cellules qui finissent par développer des résistances au traitement, le groupe du chercheur Jamal Tazi a décidé de concentrer son effort sur le mécanisme de propagation de ces cellules infectées. Ils ont élaboré une molécule chimique (IDC16) qui agit sur la réplication cellulaire du virus. Le virus ne disparaît pas, il se retrouve stoppé et ne peut plus se propager.
De grands laboratoires nord-américains se sont déclarés intéressés par cette découverte. Ils vont participer au financement et au développement de l’utilisation de la molécule. IDC16 pourrait être une réponse au SIDA mais aussi à d’autres maladies comportant le même mode de reproduction cellulaire.
Dernière bonne nouvelle pour la recherche, trois chercheurs de la délégation Languedoc-Roussillon font partie des 559 jeunes chercheurs en lice pour obtenir un financement par l’ERC (European Research Consult). Le nom des lauréats sera connu courant décembre. Ce financement peut aller de 100 000 à 400 000 euros par an sur une durée de cinq années.
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