Tout est parti d’une boutade lancée par des étudiants de la promo, alors en pleine préparation du dossier sur le vin bio. L’objet du délire ? Une interrogation pas vraiment existentielle mais assurément tendancielle : une cuite au vin bio a-t-elle les mêmes effets qu’une cuite au vin conventionnel ? La question intrigue, passionne, démange même. Et si on comparait ? Le projet suscite immédiatement l’adhésion. On veut faire ça bien. Il faut que ce soit léger mais sérieux quand même. « Une véritable expérience journalistique » selon la formule d’un membre de la rédaction. Rapidement, l’organisation de l’évènement se précise.
Au programme, deux soirées : l’une consacrée au vin bio, l’autre au vin conventionnel. Les étudiants de la promo joueront les testeurs. Pour garantir sa fiabilité, l’expérience se fait à l’aveugle. Seule une poignée de participants, les organisateurs, savent si la soirée est bio ou « traditionnelle ». Pas question de fausser les perceptions en dévoilant à l’avance la nature des bouteilles, préalablement recouvertes de papier journal pour dissimuler les étiquettes. Obnubilée par la réussite du projet, la rédaction déploie toute son énergie durant la phase de préparation. En témoigne cette liste de douze symptômes typiques de la gueule de bois, dressée en concertation avec les plus éminents spécialistes de la gueule de bois.
Un document soigneusement rempli par les participants au lendemain des deux soirées, sur lequel chacun consigne avec application son ressenti émotionnel, physique et moral et évalue sur une échelle de 0 à 10 la prégnance des symptômes sur son organisme. Restait à comparer les notes de ces deux soirées distinctes. Dernier détail, et non des moindres, chaque verre bu pendant l’expérience est soigneusement comptabilisé afin d’obtenir un ratio équivalent entre les deux soirées. Hasard ou pas, on a commencé par la soirée « conventionnelle ».
Moyennes du tableau :
Globalement, les résultats montrent que tous les symptômes ont été plus importants avec le vin conventionnel (sauf sueur et tachycardie). De plus, les écarts entre les deux moyennes d’un même symptôme sont significatifs (excepté pour la fatigue qui est sensiblement similaire d’une soirée à l’autre). Les chiffres laissent donc croire que la gueule de bois au vin conventionnel est plus difficile à encaisser pour le corps qu’une cuite au vin bio…. Enfin, si on ne fait pas du cas par cas.
Crédits infographie : Mathilde Belin
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