Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

Par le 15 mars 2010

A l’UMP, on le sait maintenant, ils sont toujours à la pointe des nouvelles tendances du web.
Après le lipdub des jeunes de l’UMP, voilà que leurs aînés , Xavier Bertrand en tête, proposent une vidéo personnalisée baptisée « mobilisez un ami.com ». Après les scores décevants dans la plupart des régions et un taux d’abstention très élevé, pas sûr que cette vidéo suffise à rassembler et mobiliser les électeurs UMP et leurs « amis ».

 » Xavier Bertrand parle de vous « . C’est le mail que vous pourriez recevoir dans votre boîte, surtout si vous avez des amis UMP ou farceurs, à l’affût des dernières perles du net.

A croire qu’à l’UMP, on aime se mettre en scène, jouer à faire l’acteur. A n’en pas douter, les équipe de communication de l’UMP surfe sur le pouvoir du net. Peut-être pour créer le buzz?
En tout cas la qualité et la technique utilisées dans cette vidéo sont irréprochables. On ne peut s’empêcher de sourire, peu importe ses opinions politiques, (On aurait aimé à haut courant être une petite souris pour voir le tournage de la vidéo…combien de prises a t-il fallu à Xavier Bertrand pour mimer si bien la surprise, au moment où il se rend compte de notre absence!)

La vidéo ne dure que quelques minutes. Dès le début, gros plan sur le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand qui est en meeting. Un homme qui n’ a rien à voir, soit dit en passant, avec le Xavier Bertrand du 19 janvier dernier , sur la chaîne de Public Sénat qui avait hargneusement descendu en flamme Nicolas Totet, journaliste au Courrier Picard.

Ici , c’est un homme affable, convaincu et le sourire aux lèvres, qui rappelle l’importance pour tout un chacun d’être acteur de la vie politique, d’aller voter. Avant d’ajouter « Nous comptons sur vous Michel, sur vous Nathalie, sur vous… Mais il est où M. X?» s’arrête-t-il soudain, surpris, en prononçant votre nom. Aussitôt la caméra zoome sur un fauteuil vide qui vous était réservé , une étiquette nominative en témoigne. Puis votre nom est scandé par le public. D’autres petits détails suivent (à découvrir dans cet exemple vidéo).

Une belle occasion pour les internautes de tenter des alliances improbables…
Xavier Bertrand apostrophe Ségolène Royal venue assister à un meeting UMP pour les régionales… Ou encore Martine Aubry ou Patrick Sébastien. C’est à vous de jouer! Pour faire votre propre vidéo, rien de plus simple, il suffit d’aller sur le site officiel de l’UMP et de cliquer à droite de la page d’accueil su site, vous ne pouvez pas la manquer.

Si des vidéos loufoques, ridicules ou absurdes ont fleuri, de plus sordides ont également fait leur apparition sur la toile comme une vidéo avec Hitler (celle-ci n’est plus disponible actuellement, mais n’a été modéré que très tardivement par l’UMP.).

Une belle occasion aussi pour l’UMP, de montrer que décidément, ils ont tout compris à la stratégie internet et savent investir la toile. (ndlr.la stratégie internet utilisée dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, a servi de modèle aux candidats républicains comme démocrates avant les élections présidentielles américaines.)

Du côté du site officiel du PS, point de vidéo personnalisée pour le parti en rénovation. Plus sobre, le PS propose une vidéo du discours de Martine Aubry au soir du premier tour, une carte interactive pour suivre la campagne en région, et un slogan tous azimuts  » Mobilisons-nous pour les régions qu’on aime! ».

Après le premier tour, où même pas un électeur sur deux ne s’est déplacé aux urnes, tous les efforts se destinent donc à cette « réserve de voix», selon l’expression de Frédéric Lefèbvre, porte-parole de l’UMP. Avec 27 points soit 4 de moins qu’au premier tour des élections présidentielles de 2007, l’UMP a intérêt à mobiliser toutes les voix, si il veut garder quelques bastions face au triomphe des socialistes ( 30%). Pour l’instant il est en tête dans neuf régions mais avec peu de voix de réserves. Alors le parti de la majorité fourbit ses arguments pour rallier les abstentionnistes de droite, et séduire les centristes qui ont déserté le MoDem, les électeurs de droite qui ont voté FN et les écologistes «qui ne veulent pas d’alliance avec le PS», selon les termes du porte-parole de l’UMP.

Xavier Bertrand le reconnaît : « Ce n’est pas le moment de faire du triomphalisme quand il y a autant d’abstention dans notre pays. « Il y a une nouvelle élection qui commence ce soir et il y a une mobilisation nouvelle qui va se faire. ». Et chez l’UMP, la mobilisation passe par internet et une video du secrétaire général. Après un taux d’abstention record de 53,63 %, pas sûr que cela suffise à mobiliser les électeurs entre les deux tours.

Retour au dossier spécial Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

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à propos de l'auteur

Auteur : Camille Garcia

« Avec le temps va tout s’en va », disait le grand Ferré... Tout, sauf cette envie de journalisme qui me tiraille déjà depuis longtemps. Le chemin fut sinueux et peu conventionnel avant d’intégrer ce master métiers du journalisme. Cinq longues années à errer entre une première année de droit, puis un master 1 LEA Europe qui aura eut le mérite de me faire franchir les frontières du territoire français pendant deux ans. Après un passage à Liverpool chez les quatre garçons dans le vent que sont les Beatles ou une épopée andalouse chez le roi Boabdil et sa divine Alhambra de Granada, me voilà en territoire Héraultais. « L e journalisme, c’est bouché » me disait déjà à l’époque Mme François la conseillère d’orientation en troisième. « Les journalistes, tous des fouineurs » ajoutait Mr Chabrier mon cher et tendre voisin. C’est dire si journaliste est une vocation, un sacerdoce qui demande avant même de pouvoir l’exercer une grande ténacité et une grande volonté pour s’opposer aux nombreux pessimistes voire détracteurs de la profession. Et pour continuer avec la morosité ambiante, maintenant, c’est la crise de la presse, la mort des journaux, le lecteur n’achète plus, ne fait plus confiance aux journalistes... Mais alors pourquoi vouloir se lancer dans une bataille déjà perdue ? Ma réponse est simple et courte : je ne me vois pas faire autre chose et c’est une histoire de passion et de passionnés. Je crois que c’est à nous futurs journalistes de reconquérir nos lecteurs, de revaloriser l’information, de la diversifier, de la rendre originale et pluraliste en répondant aux besoins du lectorat sans oublier de susciter chez eux l’envie de s’informer, d’en savoir plus. Alors même si les journalistes précaires se ramassent à la pelle comme les feuilles mortes du grand Prévert, tant pis! Je reste convaincue qu’après l’automne vient le printemps et qu’une nouvelle génération de journalistes, la nôtre, aura sa place. Satanée optimisme quand tu nous tiens !