Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Vendredi, samedi et dimanche. Trois jours par semaine pour le maximum d’infos, enquêtes et reportages sur les élections Régionales qui se préparent en Languedoc-Roussillon. La rédaction de Haut Courant va se plier en quatre pour vous… Nous attendons vos réactions !

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++++Tous nos articles

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===================[Les clefs pour comprendre :]

 15/03 Premier tour des Régionales : Le pouls des QG de campagne

 12/03 Elections Régionales : les tracts en revue

 10/03 Voter : « il y a une application pour ça »

 7/03 Des candidats qui ne croient pas vraiment aux sondages ( sondage du 7 mars, Midi Libre )

 17/02 La Région, un cimetière pour les élites ( par William Genieys )

 10/02 Peut-on croire le sondage vérité ? ( Sondage du 9 février )

 7/02 Jacques Molénat, retour sur « la » phrase qui a fait basculer les régionales

 4/02 Le Conseil régional : mode d’emploi

 31/01 « L’extrême droite est historiquement ancrée dans le Midi »

 30/01 2004-2010 : Quel bilan pour Georges Frêche ?

 24/01 Les règles du jeu

 20/01 Le chômage au cœur des régionales

>>>Les programmes liste par liste ( Montpellier Journal )<<<

>>>Nos articles liste par liste<<<

>>>Les articles à la Une<<<

========================[Les infos pour réagir :]

 15/03 Georges Frêche à son apogée

 15/03 France Jamet : « Face à Frêche, le Front National doit former une grande opposition »

 15/03 Europe Ecologie : une soirée électorale « aux airs de 21 avril 2002 »

 15/03 Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

 12/03 Une semaine avec Europe Ecologie

 12/03 Jean-Claude Martinez : « depuis 35 ans j’élève le peuple. Je leur fais croire qu’ils sont intelligents. »

 12/03 « Mais qu’est-ce qu’il a ce Georges ? »

 9/03 Dominique Voynet : « Il faut choisir sa Gauche »

 8/03 Pour la Journée de la femme, Martine Aubry vient au secours de son « amie » Hélène Mandroux

 8/03 Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

 6/03 « A Gauche Maintenant » marche contre Agrexco

 19/02 Le Languedoc-Roussillon devient un enjeu national pour Europe Ecologie

 19/02 « A Gauche Maintenant » : Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

 18/02 Daniel Cohn-Bendit : « Je suis un utopiste réaliste »

 17/02 Mandroux, « maire courage » selon Montebourg
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 15/02 Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

 15/02 Christian Jeanjean : « Couderc ne tient pas Frêche à distance »

 15/02 Jeanjean roule sur les terres de Frêche

 15/02 Le MoDem jette l’éponge

 14/02 MoDem : Alerte orange en Languedoc Roussillon

 14/02 Le dépôt des listes du MoDem en Languedoc-Roussillon est repoussé à lundi

 14/02 Georges Fandos : « Il faut éviter la concentration sur Montpellier »

 14/02 Christian Jeanjean en route pour les Régionales

 13/02 Martine Aubry, cible privilégiée des attaques de Georges Frêche

 12/02 Romain Ferrara : « Pour moi, Raymond Couderc est le meilleur »

 12/02 Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

 10/02 François Liberti : « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

 8/02 Extrême-Gauche : l’union fera t-elle la force ?

 8/02 Christian Jeanjean 100% gagnant sur Facebook

 7/02 Georges Frêche : l’anti-parisianisme comme thème de campagne

 6/02 MoDem : Marc Dufour présente sa propre liste

 6/02 Europe Ecologie au centre de toutes les attentions

 5/02 Emmêlé dans ses contradictions, le MoDem va tenter de se mettre en marche

 5/02 Régionales en Languedoc-Roussillon : Bienvenue chez les fous !
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 4/02 Gauche anti-frêchiste : « coup d’Etat » du PS?

 4/02 Rencontre avec un militant : une autre idée du socialisme

 3/02 L’engagement écolo vu par les militants d’Europe Ecologie

 2/02 Raymond Courderc lance la tournée des « Oubliés » en Languedoc-Roussillon

 1/02 J-L Roumégas : « les socialistes ne peuvent pas se poser en rassembleurs de la Gauche alors qu’ils sont divisés »

 30/01 Christian Jeanjean lance sa campagne au Mas-Drevon

 29/01 Déclaration d’Hélène Mandroux, jeudi 28 janvier

 29/01 Hélène Mandroux appelle au rassemblement de la gauche anti-Frêche

 29/01 Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.
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 28/01 Georges Frêche a-t-il vraiment dérapé ?

 26/01 Europe Ecologie peaufine sa stratégie

 24/01 L’écologie au sein de la politique du Conseil Régional

 24/01 Georges Frêche controversé mais soutenu

 24/01 Julien Sanchez : « Le FN n’a jamais été un parti raciste »

 23/01 La candidature de Georges Frêche : « un aveu d’impuissance » de la direction du Parti socialiste

 21/01 Sondages mi-janvier

==========================[Ailleurs sur le Net :]

 Rue89 : Régions en campagne (en partenariat)

 Régions 2010 (en partenariat)

 Midi-Libre

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++++Crédits Photos

 Igor Gauquelin

 http://languedocroussillon.free.fr/Region_languedoc_roussillon/Region.php

 http://www.bsi-informatique.fr/lasource/index.php?option=com_content&view=article&id=71&Itemid=72

 http://www.julesguesde.fr/new_site/spip.php?article245

 http://www.midilibre.com/articles/2009/12/18/A-LA-UNE-Dernier-budget-avant-le-reglement-des-comptes-1041442.php5

 http://www.sports-sante.com/index.php/tag/oeuvre-artistique-a-la-maniere-de

 http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=454:armoiries-du-languedoc-roussillon&catid=61:languedoc-roussillon&Itemid=111

Mis à jour le 15 mars à 23h30

Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

A l’UMP, on le sait maintenant, ils sont toujours à la pointe des nouvelles tendances du web.
Après le lipdub des jeunes de l’UMP, voilà que leurs aînés , Xavier Bertrand en tête, proposent une vidéo personnalisée baptisée « mobilisez un ami.com ». Après les scores décevants dans la plupart des régions et un taux d’abstention très élevé, pas sûr que cette vidéo suffise à rassembler et mobiliser les électeurs UMP et leurs « amis ».

 » Xavier Bertrand parle de vous « . C’est le mail que vous pourriez recevoir dans votre boîte, surtout si vous avez des amis UMP ou farceurs, à l’affût des dernières perles du net.

A croire qu’à l’UMP, on aime se mettre en scène, jouer à faire l’acteur. A n’en pas douter, les équipe de communication de l’UMP surfe sur le pouvoir du net. Peut-être pour créer le buzz?
En tout cas la qualité et la technique utilisées dans cette vidéo sont irréprochables. On ne peut s’empêcher de sourire, peu importe ses opinions politiques, (On aurait aimé à haut courant être une petite souris pour voir le tournage de la vidéo…combien de prises a t-il fallu à Xavier Bertrand pour mimer si bien la surprise, au moment où il se rend compte de notre absence!)

La vidéo ne dure que quelques minutes. Dès le début, gros plan sur le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand qui est en meeting. Un homme qui n’ a rien à voir, soit dit en passant, avec le Xavier Bertrand du 19 janvier dernier , sur la chaîne de Public Sénat qui avait hargneusement descendu en flamme Nicolas Totet, journaliste au Courrier Picard.

Ici , c’est un homme affable, convaincu et le sourire aux lèvres, qui rappelle l’importance pour tout un chacun d’être acteur de la vie politique, d’aller voter. Avant d’ajouter « Nous comptons sur vous Michel, sur vous Nathalie, sur vous… Mais il est où M. X?» s’arrête-t-il soudain, surpris, en prononçant votre nom. Aussitôt la caméra zoome sur un fauteuil vide qui vous était réservé , une étiquette nominative en témoigne. Puis votre nom est scandé par le public. D’autres petits détails suivent (à découvrir dans cet exemple vidéo).

Une belle occasion pour les internautes de tenter des alliances improbables…
Xavier Bertrand apostrophe Ségolène Royal venue assister à un meeting UMP pour les régionales… Ou encore Martine Aubry ou Patrick Sébastien. C’est à vous de jouer! Pour faire votre propre vidéo, rien de plus simple, il suffit d’aller sur le site officiel de l’UMP et de cliquer à droite de la page d’accueil su site, vous ne pouvez pas la manquer.

Si des vidéos loufoques, ridicules ou absurdes ont fleuri, de plus sordides ont également fait leur apparition sur la toile comme une vidéo avec Hitler (celle-ci n’est plus disponible actuellement, mais n’a été modéré que très tardivement par l’UMP.).

Une belle occasion aussi pour l’UMP, de montrer que décidément, ils ont tout compris à la stratégie internet et savent investir la toile. (ndlr.la stratégie internet utilisée dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, a servi de modèle aux candidats républicains comme démocrates avant les élections présidentielles américaines.)

Du côté du site officiel du PS, point de vidéo personnalisée pour le parti en rénovation. Plus sobre, le PS propose une vidéo du discours de Martine Aubry au soir du premier tour, une carte interactive pour suivre la campagne en région, et un slogan tous azimuts  » Mobilisons-nous pour les régions qu’on aime! ».

Après le premier tour, où même pas un électeur sur deux ne s’est déplacé aux urnes, tous les efforts se destinent donc à cette « réserve de voix», selon l’expression de Frédéric Lefèbvre, porte-parole de l’UMP. Avec 27 points soit 4 de moins qu’au premier tour des élections présidentielles de 2007, l’UMP a intérêt à mobiliser toutes les voix, si il veut garder quelques bastions face au triomphe des socialistes ( 30%). Pour l’instant il est en tête dans neuf régions mais avec peu de voix de réserves. Alors le parti de la majorité fourbit ses arguments pour rallier les abstentionnistes de droite, et séduire les centristes qui ont déserté le MoDem, les électeurs de droite qui ont voté FN et les écologistes «qui ne veulent pas d’alliance avec le PS», selon les termes du porte-parole de l’UMP.

Xavier Bertrand le reconnaît : « Ce n’est pas le moment de faire du triomphalisme quand il y a autant d’abstention dans notre pays. « Il y a une nouvelle élection qui commence ce soir et il y a une mobilisation nouvelle qui va se faire. ». Et chez l’UMP, la mobilisation passe par internet et une video du secrétaire général. Après un taux d’abstention record de 53,63 %, pas sûr que cela suffise à mobiliser les électeurs entre les deux tours.

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Elections Régionales : les tracts en revue

A quelques jours du premier tour de ces régionales de mars 2010, la population a enfin reçu les tracts des partis politiques et coalitions en lice. Les meilleurs spécialistes de Haut Courant ont bien évidemment sauté sur l’occasion pour analyser, comparer et classer ces différents flyers.

En Languedoc-Roussillon, ce sont donc onze tracts et presque autant de bulletins de vote qui ont été envoyés à chaque électeur. Au cas par cas, les politologues de Haut Courant ont décortiqué, étudié, lu et relu ces tracts, avant de les passer au rayon X, afin bien entendu, d’établir un classement.

«Oui je suis révolté !»

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Christian JeanJean est révolté. Il nous le dit longuement, en colonne, en ligne, avec des petits tirets, en noir, en blanc, en jaune, sur fond bleu, blanc, rose ou vert.
Sur le recto, le candidat de l’Union Républicaine Populaire nous présente son CV, la liste des partis et mouvements qui le soutiennent, les raisons qui le poussent à être «révolté», mais aussi le pourquoi du comment il est «serein est déterminé».
Au verso, il présente son programme dans six cadres prenant la forme de cartes à jouer : développement économique, enseignement et formation, aménagement durable, tourisme, santé et nature et enfin culture régionale.
Au final, on a l’impression que le tract part dans tous les sens. Sans oublier les caractères en jaune. Avec un tract comme ça, on comprend que le pauvre Christian JeanJean soit révolté.

Les + :

  La croix de Lorraine

Les – :

  Trop brouillon

  Abime les yeux

La note Haut Courant : 3/10

«Le monde du travail a les moyens de se défendre»

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Le second tract à être passé à la loupe de HautCourant est celui de la liste Lutte Ouvrière, conduite par Liberto Plana.
Schéma de couleur très simple (caractères en noir sur du blanc ou du jaune pâle), aucune icône, aucune touche graphique, rien, si ce n’est une photo de Liberto Plana.
Le tract se résume plus ou moins à un pamphlet contre le grand patronat (le terme revient sept fois), les banques et les banquiers (dix fois), les actionnaires (quatre fois) et le gouvernement (quatre fois également) sur une page recto-verso.
Le problème, c’est que tout ça n’est pas très excitant. La révolution et «faire rendre gorge» au grand patronat, oui, mais pas sans dessin de poings levés, pas sans étoile rouge ou portrait du Che.

Les + :

  La Révolution

  Que du texte

Les – :

  Pas très glamour

  Que du texte

La note Haut Courant : 4/10

«La Région – La France – La Vie»

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Vient ensuite le tract de La Maison de la Vie et des Libertés, dirigée par Jean-Claude Martinez, dissident du FN.
Au contraire du tract de l’Union Républicaine Populaire, celui de la MVL et plus carré. Sur le recto, outre une photo de Jean-Claude Martinez et de quelques membres présents sur les listes, se trouve un rapide résumé du cursus du leader («JCM qui est-il ?»). Avec quelques charmantes et désuètes touches en occitan («Amics d’aqui Estimat amics») toujours utiles pour flatter la culture locale, «JCM» nous présente ses grandes idées pour «la vie» (le terme est utilisé onze fois sur le tract), notamment la création d’une «Alliance de civilisation Europe – Amérique latine».
Au recto, le programme est présenté en trois points : «protéger nos racines», «ouvrir nos ailes» et «embellir nos vies». On retrouve plusieurs cris de ralliement de l’extrême-droite : maintien de l’identité, préservation de la langue d’Oc et Catalane, sauvegarde du patrimoine agricole, ainsi que (plus étrange) la nécessité de faire la lumière sur les disparus d’Oran du 5 juillet 1962.
Mais là où «JCM» fait fort, c’est dans la conclusion de son appel aux électeurs : puisqu’il affirme qu’il peut leur «dire la vérité, [leur] montrer le chemin et [les] conduire à la solution». Nul doute que les languedociens sont maintenant rassurés.

Les + :

  L’occitan ça en jette

  Bonne présentation

Les – :

  Le curé n’aime pas la concurrence

  Où est la rhétorique provie ?

La note Haut Courant : 6/10

«Uniquement pour vous»

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Encore une fois, Georges Frêche fait dans l’originalité. Le tract de la liste «Tous pour le Languedoc-Roussillon avec Georges Frêche» est le seul à ne pas offrir une photo de son leader.
Et à vrai dire, le tract ne présente rien du tout. Quelques photos montrant un Languedoc-Roussillon où tout le monde rigole, une adresse internet et six formules qui veulent tout et rien dire à la fois au verso de la page. «Un destin pour chacun», «restons nous même», etc. Le tout sur un fond brun uni et sobre.
Le président de Région sortant avait annoncé qu’il n’avait pas besoin de faire campagne. C’est clairement ce qui ressort de ce tract. Mais les électeurs qui ne font pas encore partie de son fan club risquent d’être un peu déroutés.

Les + :

  La provoc’, toujours la provoc’

  Se lit vite

Les – :

  Et sinon, le programme, c’est quoi ?

  Un destin pour le cœur économique agréable n’a pas de rides

La note Haut Courant : 6/10

«Râler c’est bien… Voter c’est mieux !»

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C’est un Jean-Marie Le Pen bronzé, souriant et rajeuni de 15 ans qui appelle à voter Front National aux élections régionales. On en oublierait presque de voter France … Jamet, tant la tête de liste de l’Hérault est éclipsée par la figure du leader du parti.
Le verso est quand à lui plus évocateur. Un dessin humoristique représente un individu visiblement stressé. Il a de quoi, puisque ses enfants et ses parents sont agressés, que sa voiture brûle, qu’il ne se sent plus chez lui et que son emploi, son salaire et sa retraite sont sacrifiés à la mondialisation par l’état UMP et les régions PS, PC et Verts.
Il ne lui reste qu’une solution : Voter Front National. Il redressera du même coup l’école, retrouvera la fraternité et établira la justice fiscale. On en oublierait presque les propositions régionales déclinées sur un fond bleu un peu pâlichon.
Bref, le tract FN joue sur le national autant que sur le régional, et assume. En même temps, le parti ne s’appelle pas le Front Languedocien, donc ça passe pour cette fois.

Les + :

  Le dessin

  Le général nous regarde depuis Paris

Les – :

  Où est la voix de (la) France ?

La note Haut Courant : 6/10

«L’écologie vue d’ici»

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Le tract de l’Alliance Écologiste Indépendante de Patrice Drevet se démarque de la majorité des autres tracts par l’absence d’une quelconque déclaration aux électeurs. Et non, pas de petit paragraphe signé par l’ancienne star nationale de la météo, juste une liste d’engagements expliqués en détails au verso du tract.
Sans surprise, tout tourne autour de l’écologie. Sans surprise toujours, le vert est la couleur dominante (pourquoi est-ce que les écologistes n’ont pas décidé de s’appeler « les gris » ou « les bleus turquoises » ? La question est posée).
Mais ce qui retient l’électeur potentiel, c’est surtout la photo de Patrice Drevet. L’homme qui décidait du temps qu’il ferait dans notre beau pays se tient là devant un étang, l’air sérieux mais serein. Derrière lui, une petite fille et un buisson. L’image s’imprime dans les esprits : « Patrice Drevet, la force tranquille, l’homme qui va protéger nos enfants, nos étangs et nos buissons ». Osana messire!

Les + :

  Patrice Drevet, ce héros

  Beau panorama

Les – :

  L’écologie sans Dany, c’est un peu comme le pain sans fromage

La note Haut Courant : 6/10

«Changer en Languedoc-Roussillon, c’est possible !»

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Difficile travail que de parler du tract de Raymond Couderc (UMP et associés). Au-delà du contenu qui a de forts airs de déjà-vu (réduire le chômage, faire de la région un pôle d’excellence international, etc), la forme est également très classique.
Beaucoup de bleu (UMP oblige), une photo de Raymond Courderc, le nom des différentes têtes de liste et un engagement au recto, ainsi qu’un programme (en trois points) au verso. Rien à redire. C’est propre, c’est clair, et c’est un peu ennuyeux. Petite particularité : le tract de Raymond Couderc est le seul qui se lise horizontalement et pas verticalement. Il est important de le souligner.
À la rigueur, il serait possible de se moquer de la photo sur laquelle une centaine de personnes se retrouve en rang d’oignons autour du maire de Béziers, mais ça serait de la mauvaise foi. Seul petit espoir : souligner que la liste UMP est la seule liste issue d’un grand parti national qui ne fasse pas appel aux caciques parisiens. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

Les + :

  Bonne présentation

Les – :

  Ça manque un peu de punch

La note Haut Courant : 7/10

«À Gauche maintenant !»

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La rose. N’est-ce pas là l’emblème du parti socialiste ? C’est ce qui marque d’emblée sur le flyer de «À Gauche maintenant !». Pour l’électeur inattentif qui ne connaitrait pas la tête de liste René Revol, une piqure de rappel lui indique que sa liste est soutenue par Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot et Marie-Georges Buffet.
Ce même électeur distrait ne mettra également pas longtemps pour voir que René Revol s’adresse à lui sous la forme d’une lettre (avec introduction en «Madame, monsieur») et pour qu’il ne loupe rien, le plus important à retenir est souligné en jaune notamment les transports collectifs gratuits. Ça permet de passer toutes ces longues lignes de texte inutiles pour aller directement à l’essentiel.
Au verso sont développées les propositions de la liste sur trois volets distincts : «Urgence sociale», «Urgence démocratique» et «Urgence écologique». Bref, c’est vraiment l’urgence.

Les + :

  Affichage clair du candidat et des propositions

Les – :

 La rose, c’est original comme symbole

La note Haut Courant : 7/10

«L’écologie c’est maintenant !»

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Du bleu on passe au vert. Et du vert il y en a beaucoup sur le tract de la liste Europe Ecologie (ce n’est qu’une demi-surprise). Mais là encore, globalement, pas grand-chose à dire.
Une déclaration aux électeurs au recto, et «7 raisons de voter pour Europe Ecologie» au verso. A côté des fameuses sept raisons, une photo des stars du parti : Eva Joly, José Bové, Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit. Ces derniers expriment leur soutien à Jean-Louis Roumégas, qui a toute leur confiance pour «faire mieux et autrement à la tête de la Région». Un cynique répondrait « encore heureux ».
Sinon, et bien on remarque que tout le monde sourit chez Europe Ecologie. Et encore, sourire est un euphémisme : José Bové et « Dany » ont l’air de s’éclater. Non, vraiment, chez Europe Ecologie, qu’est-ce qu’on déconne.

Les + :

  Ils sont vraiment sympas chez Europe Ecologie

Les – :

  Un peu de sérieux les gars

La note Haut Courant : 8/10

«Retrouvons nos valeurs»

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Hop, on retrouve la rose, la vraie, estampillée PS. Pour signaler son attachement à la vraie gauche, la gauche des valeurs, sociale et progressiste, Hélène Mandroux décide d’utiliser autant que faire se peut le rouge. Mais un rouge plus pâle que celui de «À Gauche maintenant !». Un rouge socialiste, presque rose mais pas complétement.
Ceci dit, le tract du PS est loin d’être folichon à première vue : déclaration d’intention accompagnée d’une photo de la maire de Montpellier et des autres têtes de liste au recto, programme en quatre points au verso (sous forme de questions/réponses)… On reste dans le «classique mais efficace».
Là où le Parti Socialiste tente de faire la différence, c’est par la liste de ses soutiens. Et oui, au PS, c’est un peu comme chez Haut Courant, il y a des grosses signatures : Robert Badinter, Bertrand Delanoë, Arnaud Montebourg, André Vézinhet, Martine Aubry, Georges Semprun et Gérard Saumade. Non, clairement le FN et Europe Écologie peuvent aller se rhabiller. Ils ne font pas le poids.

Les + :

  Le PS pour l’abolition de la peine de mort

 Le PS contre Franco

Les – :

  Ils s’y croient un peu quand même

La note Haut Courant : 8/10

«Maitres chez nous»

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Voila sans conteste le tract qui remporte le titre de « meilleur tract politique régional » cette année. Pourquoi ? Et bien d’abord, parce que le symbole de la Ligue du Midi est un chevalier. En quoi un chevalier médiéval représenterait-il le Midi ? Est-ce un cathare ? Un templier ? Aucune idée, mais c’est la classe, et il fallait oser.
L’essentiel du programme de la Ligue du Midi est expliqué au verso du tract. Quatre points principaux : «Réformer la fiscalité/fusionner les collectivités», «Défendre l’Environnement/Relocaliser l’économie», «Combattre l’insécurité» et «Promouvoir l’identité». Le tout avec une citation de De Gaulle. La Ligue entend entre autre instaurer un délit d’activités «anti-identitaires» et «criminaliser les complices» des «clandestins et des délinquants étrangers». Tout un programme.
Mais ce qu’il faut retenir, c’est cette image de Richard Roudier. Les mains sur les hanches, le leader de la Ligue du Midi adresse au lecteur un sourire enthousiaste. Parce que oui, dans les ligues identitaires de la droite-extrême, et bien on rigole aussi – parfois.

Les + :

  Le chevalier

  La franche rigolade

Les – :

  Le tract a un peu plus d’un siècle de retard

  Pas de référence au catharisme de nos ancêtres ou au complot judéo-maçonnique

La note Haut Courant : 9/10

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Voter : « il y a une application pour ça »

A quelques jours du vote pour les élections régionales, les tests de positionnement politique fonctionnent à plein régime sur Internet. Ces tests qui ont fait leur apparition lors des dernières élections présidentielles de 2007, proposent soit de vous situer par rapport à un parti politique, soit par rapport au programme d’un candidat.

Une nouvelle application pour iPhone fait son apparition. L’application Politest permet de déterminer de quel parti, ou tendance politique, l’utilisateur est le plus proche. Moins d’une semaine avant le vote aux élections régionales, la nouvelle fait grand bruit.

Cette application est issue du site internet du même nom, créé en 2005 par des anciens étudiants de Science Po, qui voulaient ainsi participer à la lutte contre l’abstention. Politest prétend ainsi inciter les électeurs à accomplir leur devoir civique. «Beaucoup de personnes ne se rendent pas aux urnes, parce qu’ils ne savent pas pour qui aller voter, alors qu’un parti politique correspond souvent à leurs opinions», expliquait le créateur de Politest, Laurent Cald à l’AFP.

Douze grandes questions de société (impôts, immigration, homosexualité, …) permettent de se positionner autour de 26 partis ou tendances politiques que sont : Alternative Libérale, Chasse Pêche Nature et Traditions, Debout la République, le Front National, La Gauche Moderne, Lutte ouvrière, le MoDem, le Mouvement pour la France, le Mouvement Républicain et Citoyen, le Nouveau Centre, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le Parti Chrétien-Démocrate, le Parti Communiste, le Parti de Gauche, le Parti Radical de Gauche, le Parti Socialiste, l’aile gauche du PS, l’aile droite du PS, l’UMP, les tendances centriste, gaulliste, libérale, souverainiste de l’UMP, et les Verts (à travers 3 tendances).

Ce test a déjà fait parler de lui en 2007 lors du vote pour l’élection présidentielle, et a été rejoint par d’autres. Un exemple parmi tant d’autres, celui de LeMonde.fr, qui proposait un quizz permettant de se situer en fonction des programmes politiques défendus par les candidats à la présidentielle.

Bien que Politest ne questionne pas directement sur les enjeux régionaux, il peut aider à se positionner sur l’échiquier politique. Cependant, on ne sait pas si ce test attire plus les indécis que les curieux, ni s’il incite l’électeur à se rendre dans l’isoloir. Quoi qu’il en soit, il va sans doute continuer à fonctionner à plein régime jusqu’au premier tour des régionales, ce dimanche.

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Les ténors du Sarkozysme viennent soutenir la candidate UMP en Rhône-Alpes

L’UMP rhône-alpine est entrée hier, jeudi 4 mars 2010, de plain- pied dans la dernière ligne droite de l’élection régionale. À l’occasion du grand meeting départemental du Rhône, réunissant 400 personnes, d’éminentes figures de la majorité se sont exprimées en faveur de la candidate Françoise Grossetête et de son équipe. En premier lieu desquels Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, où encore Michel Mercier, ancien bras droit de François Bayrou.

Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

Patrice Drevet a déposé ses listes pour les élections régionales en Languedoc-Roussillon samedi 13 février à la préfecture. Le candidat est fier de présenter une liste écologiste centriste, comptant de nombreux militants MoDem dans ses rangs, mais indépendante du parti de François Bayrou.
Marc Dufour, officiellement investi par les militants MoDem lors des primaires des 7 et 8 janvier, vient de renoncer aux élections, visiblement découragé par l’ancien présentateur météo. Rencontré devant la préfecture, cet amateur de bon mots semble déterminé à trouver sa place dans la région.

Qui seront les têtes de liste dans les cinq départements ?

Samuel Serre pour le Gard, Maryse Lapargues pour les Pyrénées-Orientales, Philippe Colombes dans l’Aude, Christophe Calage en Lozère et moi-même pour l’Hérault.

Pourriez-vous nous expliquer ce qu’il s’est passé ces deux dernières semaines entre vous, M. Dufour et M. Bayrou ?

C’est une affaire entre le MoDem et le MoDem. Mais je vais quand même vous expliquer. Cela s’est passé en trois étapes. Au début, alors que je travaillais avec Mme Labrousse (Ndlr, conseillère municipale MoDem à Montpellier) pour préparer les régionales, un premier sondage, publié par Midi-Libre me crédita de 7% d’intentions de votes contre seulement 3% pour Marc Dufour. La direction du Modem a commencé à se demander si je n’étais pas mieux placé pour rassembler des voix. Mais François Bayrou hésitait encore. Un deuxième sondage a été réalisé et là, les choses se sont aggravées pour M. Dufour. Malgré le fait que M. Dufour ait été investit aux primaires, j’ai pu monter une liste en ayant le soutien d’une partie du Modem. Mais les affaires internes du Modem ne m’intéressent pas.

Mais vu de l’extérieur vous apparaissez un peu comme une épine dans le pied pour le MoDem local, vous ne pouvez donc pas ignorer votre rôle dans cette affaire.

Pas du tout ! C’est le MoDem qui a fait appel à moi. Je n’ai rien demandé. Et je ne connais même pas Marc Dufour, je ne l’ai rencontré qu’une fois. Si le Modem est dans une mauvaise passe, il s’y est mis tout seul.

Et pourtant vous avez des colistiers qui viennent du MoDem et vous vous revendiquez du centre ?

En effet, il y a beaucoup d’anciens du MoDem, mais les salades internes n’intéressent pas les gens. Aujourd’hui je veux proposer une alternative entre les frêchistes et les anti-frêchistes

Justement, si vous passez la barre des 5%, avec qui ferez-vous alliance ?

Avec celui qui sera le plus crédible sur le plan de l’écologie. Si c’est Frêche ça sera Frêche, si c’est Couderc ça sera Couderc. Moi je veux faire de l’écologie de proximité. Si Frêche lance des grands projets qui s’étalent sur 15 ou 20 ans, je veux être là pour penser aux détails qui compteront dans la vie quotidienne des gens et pouvoir valoriser l’écologie à l’échelle des citoyens. J’espère d’ailleurs dépasser les 10%. Il faut être optimiste.

Puisqu’apparemment vous ne voulez pas vous mêler de politique politicienne que proposez-vous comme mesures concrètes ?

Classer la Camargue comme parc naturel régional, développer la géothermie dans l’Hérault ou gérer au mieux le retraitement des déchets. Cela fait partie des idées que nous voulons faire passer dans la région. Vous savez, je suis tatillon et têtu, alors je ne compte pas m’arrêter maintenant!

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Jeanjean roule sur les terres de Frêche

Aux manettes d’une trottinette électrique, samedi 13 février, Christian Jeanjean, le candidat Union Républicaine Populaire URP lance sa campagne de communication « inédite » pour les élections régionales. Au lendemain de la présentation de ses listes, il a choisi la ville de Montpellier, terre socialiste pour draguer l’électeur à coup d’argument écologiste.

Le MoDem jette l’éponge

Le MoDem ne présentera aucune liste aux élections régionales en Languedoc-Roussillon. Contacté par Haut Courant ce midi, Marc Dufour a confirmé l’information rendue publique hier par Midi Libre. «Je ne déposerai aucune liste à la préfecture», explique le président héraultais du MoDem, qui avait été initialement désigné tête de file du MoDem dans la région par les militants centristes, lors d’une primaire interne l’opposant au ticket Catherine Labrousse-Patrice Drevet. Visiblement pressé, le patron du MoDem 34 n’a pas souhaité faire de commentaire supplémentaire pour l’instant.

L’interminable jeu de billard à bandes multiples qui retardait l’entrée du MoDem en campagne depuis un mois débouche donc sur une issue improbable: après avoir eu Marc Dufour comme candidat avec ses colistiers, puis Patrice Drevet dans l’optique d’une alliance MoDem/Alliance Écologique Indépendante, puis de nouveau Marc Dufour sans listes clairement établies, le MoDem n’a finalement plus de candidat du tout. Il n’y aura pas de nouveau renversement de situation, la préfecture acceptant les candidatures jusqu’à aujourd’hui dernier délai.

Depuis quelques jours, Bayrou est impuissant face à l’implosion de son parti dans plusieurs régions.

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Mis à jour le 15 février à 19h30

MoDem : Alerte orange en Languedoc Roussillon

Mais que se passe t-il au MoDem ? Entre tout puissant bureau national et préférences de cadres de province et de militants, le parti centriste ne sait plus où donner de la tête.

Pris dans le jeu de stratégies électorales, François Bayrou a de vives divisions à régler au sein de son parti en Languedoc Roussillon. Les critiques se multiplient en interne et les perspectives d’une alliance avec le candidat Patrice Drevet (Alliance Ecologie Indépendante) s’estompent durablement. En effet Marc Dufour, qui rassemble de nombreux soutiens, est entré en campagne et présente ses listes malgré les polémiques. N’en déplaise.

Des élus MoDem du département de l’Aude ont communiqué jeudi leur soutien «sans réserve» à M.Dufour et René Caunes pour le scrutin régional du mois prochain. Ils rappellent «le résultat sans contestation du scrutin démocratique» des élections primaires internes qui avait accordé une large victoire à M.Dufour face à P.Drevet. Décision entérinée par le conseil national du MoDem le 24 janvier. Affichés dans les lignes de l’Indépendant, ces élus tentent de réveiller «la valeur des convictions du parti et la fidélité dans l’engagement de chacun» dans «un appel solennel au respect de la démocratie et à l’unité du mouvement».

Un couple se distingue avec force dans les soutiens de M.Dufour. Vice président du MoDem dans l’Herault, Didier Denestebe exprimait sa position la semaine dernière à la rédaction «Je suis plutôt du côté de Marc Dufour, qui a été investi par les militants lors d’une primaire interne. Sa désignation a été reconnue nationalement. Et si vous allez sur le site du MoDem, c’est ce qui est écrit noir sur blanc.»

Pourtant depuis mercredi, d’après un article de Rue89, ni le nom de M.Dufour ni celui de la région ne sont inscrits sur le site du MoDem.

Malaise, les critiques de Florence Denestebe, son épouse et également vice-présidente du MoDem dans l’Hérault, se font plus définitives. «Adieu François … Je t’aimais bien tu sais !» signe t-elle dans une lettre ouverte au leader centriste sur le site de l’Hérault Tribune. Vive révolte de cette élue qui dénonce «un manque flagrant de contacts avec les bases militantes». Course à l’audience et castings people, F.Denestebe lui reproche l’imposition de nouvelles têtes dans la région pour pallier des résultats de sondages défavorables. En poésie, la désormais «ex vice-présidente du MoDem (34)» s’exprime directement à l’intéressé et déclare démissionner de «son» parti dont elle ne reconnait plus la mission.

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Certains réveillent pourtant de plus vives polémiques quant au caractère du personnage Dufour dans le paysage interne du parti centriste en Languedoc Roussillon. Un de ses anciens co-listier aux régionales de 2004 porte un regard pessimiste sur l’actuelle et apparente explosion du MoDem.

«Cette situation est consternante et risque fort de nous conduire, tous ensemble, droit dans le mur» avait amorcé François Van De Ville, secrétaire départemental du MoDem dans le Gard, dans un commentaire laissé sur un précédent article. Pas très enthousiaste à l’idée que M.Dufour prenne la tête de liste régionale, il évoque les «relations» qu’entretient ce dernier avec les différentes fédérations de la région et en particulier dans la sienne. Lui reprochant d’imposer «ses seuls amis proches tous membres d’un cercle restreint» à la place des membres candidats validés par le siège national. Aujourd’hui non candidat, il dénonce ce «tel déni de démocratie» et ne s’étonne pas d’un «échec annoncé aux responsabilités clairement définies».

Pourtant d’autres cadres de province appellent à l’apaisement et assurent que d’ultimes discussions sont toujours en cours. Ainsi sur le site du Mouvement Démocrate du Gard, Philippe BERTA
, son président départemental, rappelle deux points essentiels à l’actualité de la campagne du parti dans la région. «Pour le moment il n’y a aucune tête de liste officiellement investie dans le Languedoc Roussillon». Et de préciser «Nul n’est autorisé à s’adresser à qui que ce soit d’entre vous, et n’a reçu de mission le chargeant de constituer une liste tant que notre Mouvement n’aura pas désigné officiellement sa tête de liste régionale».

Tout du moins essayer, car le parti centriste ne semble plus retrouver un semblant d’équilibre. En effet au même moment à Nîmes, M.Dufour présentait jeudi après midi sa liste gardoise tiré par Eric Firoud, et devait annoncer le lendemain celle de l’Hérault. Présenté comme le chef de file régional, il continuait son tour de campagne alors même que les instances nationales discutaient encore. Mais ce vendredi aucune liste n’a été finalement présentée à Montpellier. Rendez-vous manqué car annulé au café de la place Jean Jaurés. Contacté illico par téléphone et quelque peu pressé, il n’en a pas dit davantage.

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Mis à jour le 14 février à 19h30

Christian Jeanjean en route pour les Régionales

Christian Jeanjean, le candidat de l’Union Républicaine Populaire URP, dissident UMP, a tenu vendredi 12 février, un meeting pour la présentation de ses listes aux élections régionales 2010. Sur un terrain conquis, du haut du phare de la Méditerranée, le premier élu de Palavas a dévoilé la liste des 77 candidats à ses sympathisants et administrés venus nombreux.

L’adoubement des candidats

A quelques minutes de la présentation des candidats, les militants commencent à investir le phare de la Méditerranée. Vu le contexte, tous préfèrent se réclamer du gaullisme que de l’UMP. Paul Trinca, ex-responsable du RPR sétois, voit en Jeanjean « le seul candidat gaulliste. Couderc, lui, il arrive de la gauche de la Gauche, il cumule, et il n’a rien apporté à Béziers. Sur le terrain, et je le vois, les sympathisants se reconnaissent davantage en Jeanjean. Pour nous, l’objectif c’est de dépasser Couderc, au moins dans l’Hérault. ».

Jacques Llorca, proviseur au lycée Pierre Mendès-France de Montpellier, est cinquième sur la liste héraultaise: « Je me suis engagé à ses côtés parce qu’en tant que professionnel, je me retrouve dans ses propositions sur la formation, une compétence centrale de la région. Grâce à la division de la Gauche, l’objectif des 10% (seuil de maintien au second tour) peut être atteint ».

Tête de liste dans les Pyrénées-Orientales et président régional du Mouvement Pour la France (MPF), Roger Foinels a rencontré des difficultés dans la constitution de son équipe: « J’aurai dû suivre l’UMP, mais je ne pouvais pas me ranger derrière Couderc. Je l’ai dit à Philippe de Villiers (dirigeant du MPF), le candidat de la majorité était, et est encore un homme de Gauche. Jeanjean s’est lancé dans une campagne qui est tournée avant tout dans l’interêt régional ».

La grand-messe débute par un discours de Jeanjean recyclé. Le candidat a resservi presque mot pour mot son allocution du 30 janvier dernier, alors qu’il inaugurait son siège de campagne. Il commence même par un argumentaire frêchiste, en clamant: « Nous sommes les Languedociens, ce ne sont pas les Parisiens qui vont nous dicter qui se présente », se référant une nouvelle fois à son duel face à Raymond Couderc. Il se targue d’avoir « davantage de gens de l’UMP sur notre liste que sur celle de Couderc ».

Une longue et pénible énumération des 77 candidats et de chacun de leurs parcours a pourtant réussi à tenir en haleine, pendant plus de deux heures, près de deux cents supporters… Les alliés de Jeanjean ont réussi, malgré les doutes de leurs adversaires, à boucler des listes. Mais au prix d’un certain mélange des genres… Sur la liste audoise, les militants du MPF côtoient une dissidente du MoDem.

DSC_0839.jpgA 26 ans, Marion Bolle assume son choix, celui de ne pas soutenir son parti de conviction le MODEM, pour s’afficher sur la liste de Jeanjean, ex UMP, dans l’Aude. « La campagne c’est tout nouveau pour moi. Jean-Louis Soulié qui est un ami m’a demandé de figurer sur les listes, alors j’ai accepté mais à condition de ne pas être en position éligible. » explique la jeune centriste. Elle souhaite garder son indépendance et refuse de se faire taxer d’opportuniste : « Ma candidature c’est avant tout pour réveiller le MODEM. Je suis déçue par mon parti, qui a mon sens n’a été construit que pour l’élection de Bayrou à la présidentiel. » Pour les régionales, la consultante en relation publique et communication confesse qu’elle ne votera pas pour le parti orange.« Finalement tu as la place de traitre » conclut avec ironie un de ses ami venu la soutenir dans sa démarche.

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Chapeautée par Jean-Louis Soulié, docteur en Droit et élu à Narbonne, la liste de l’Aude a surpris en présentant une benjamine de 19 ans, Myrtille Toupet, de Carcassonne: « Ce n’est pas souvent que les jeunes ont la possibilité de s’exprimer. Nous sommes pour le Languedoc de l’avenir, nous allons entrer sur le marché du travail, mais encore faut-il qu’il y soit. »

Dans le Gard, Igor Kureck, tête de liste, a placé en troisième position le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan « Debout la République », en la personne de Pierre Bories: « Je suis chrétien et je veux défendre mes valeurs ». Diversifiée, la liste est composée de tendances allant du monde artistique à l’écologie, et du Parti Radical Valoisien au MPF. Yann Legoff, en quinzième position, révèle à lui seul les pressions subies par les militants UMP qui sont entrés en dissidence: sa femme, élue UMP, a dû lui laisser la place.

Christian Jeanjean, premier dans l’Hérault, a laissé à Christine Brun, sa colistière, maire UMP de Faugères, le soin de dévoiler les vingt-six candidats du principal département languedocien.

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La sélection « fourre-tout » laisse quelques doutes sur la capacité à mobiliser de l’élu palavasien. Beaucoup de ses amis figurent sur la liste, comme Clément Marcou, sportif professionnel, Jean-Yves Bougerol, son collègue à la communauté de communes de l’Etang de l’Or, et Laury Chauvet, élue au Conseil municipal de Palavas. O’Holy Da Lage, en dixième position, représentant Pézenas, ne vit dans la région que depuis… huit mois. Des représentants des communautés de pieds-noirs et de harkis figurent aussi sur cette liste.

En Lozère, c’est François Pelras et Régine Fabre qui dominent la petite liste de cinq candidats. Enfin, les Pyrénées-Orientales ont été représentées par Roger Foinels. Ce dernier a dénoncé les pressions de la majorité: « On a eu certains maires UMP qui ont dit à leurs adjoints: ‘si tu pars avec Jeanjean, tu dois démissionner (ndlr. les dires de M. Foinels n’ont pu être prouvés) ».

Non loin de là, dans les rues de Palavas …

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Hors du phare de la Méditerranée, dans les rues palavasiennes, les habitants portent un regard contrasté sur Christian Jeanjean. Plutôt satisfaits par l’action du maire, les administrés sont plus détachés par rapport à sa candidature, voire même parfois complètement désintéressés.

Marie-Claude, 52 ans, le confesse: « Je ne connais pas son programme. Je ne suis même pas sa campagne pour les régionales… Mais il a fait beaucoup pour Palavas, au point de vue esthétique comme au niveau de l’équipement ».

Hélène partage ce point de vue: « Nous avons une commune bien entretenue ». Pour Vincent, restaurateur de 49 ans, le seul point noir de ce bilan réside dans la rupture avec l’agglomération montpelliéraine: « C’est problématique pour les habitants, qui ne bénéficient pas des mêmes avantages au niveau des transports, entre autres ». Les Palavasiens, qui ont été près de 75% à élire Jeanjean en 2008, sont aussi partagés sur sa prise de position face à Raymond Couderc. Hélène le reconnaît: « C’est un peu dommage qu’il se lance dans cette course en franc-tireur, mais il a la courage d’aller jusqu’au bout pour défendre ses idées. »

Vincent est plus critique: « Je pense qu’il aurait dû se mettre d’accord avec Couderc. Maintenant les voix vont s’éparpiller, lui rendant la tâche plus difficile pour s’imposer ».

Marie, 47 ans, en arrive même à douter de l’interêt de cette lutte: « Personnellement, je ne vois pas vraiment à quoi ça sert la région, et je pense qu’il doit continuer d’agir pour la commune avant tout ». Hélène le croit capable de prétendre à la présidence : « C’est un homme qui agit honnêtement, et qui pourrait rendre la région moins nébuleuse, au niveau de l’utilisation des fonds ».

En revanche, François, 47 ans, est dithyrambique: « C’est un homme profondément humaniste, qui a mis les Palavasiens au cœur des problématiques. Il a toutes les compétences pour être un bon président de région. »

Article modifié le 15 février 2010

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