Je suis étudiant et je ne vote pas

Selon une étude Harris Interactive, 64% des jeunes entre 18 et 24 ans ne sont pas allés voter au premier tour des éléctions régionales, dimanche 6 décembre 2015. Parmi eux, des étudiants. Nous avons tenté de comprendre les raisons de cette inquiétante vague d’abstention ?

Désintérêt, mal-information, véritable acte politique ou tout simplement oubli ? Ils sont très nombreux à ne pas s’être déplacés pour voter. Deux jours après le premier tour, sur les bancs des universités de Montpellier, les élections régionales sont loin d’être le souci des étudiants, ni le sujet de leurs conversations.

Alicia, 18 ans, étudiante en arts plastiques, ne trouve pas son bonheur politique parmi les candidats. « Je ne suis pas intéressée par la politique car quand j’essaye de m’informer, il n’y a aucun parti qui propose un programme qui répond à mes attentes. Je ne vois que du mauvais dans tout cela ». Idem pour Sacha, 23 ans, futur licencié en droit. « Je ne suis pas satisfait par l’offre politique », dit-il.

Salim, 22 ans, étudiant en Histoire ne se sent pas du tout concerné par les élections. « Je ne ressens pas que la France soit mon pays. Je ne vois pas pourquoi j’irai voter alors qu’on me dénigre indirectement, surtout après les événements du 13 novembre et les conséquences sur nous Français issus de l’immigration. Rien n’a été fait pour nous. Je ne me sens pas Français, ni Tunisien d’ailleurs. Je me sens Méditerranéen ».

Pour Emmanuel, 23 ans, qui prépare un DAEU littéraire, quand il s’agit des régionales, c’est le désintérêt total. « Je ne vote que pour les présidentielles. Pour ces régionales, je ne me suis pas informé, ça ne m’intéresse pas ».

Quant à Anna, 22 ans, étudiante en langues étrangères appliquées, elle a tout simplement occulté cette date. « J’ai complètement oublié que je devais voter dimanche. De plus, je ne reçois jamais le programme des candidats dans ma boite aux lettres, ça n’aide pas. »

Abstention = montée du Front National ?

Parmi les jeunes qui sont allés voter dimanche 6 décembre, un sur trois a donné sa voix au Front national, en tête dans six régions sur treize. En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Louis Aliot, tête de liste FN a dépassé ses concurrents avec un score de 31,83 %.

Sacha, pointe du doigt le manque de mobilisation et reconnait que l’abstention est, selon lui, la première cause de la montée du FN. « Face à un électorat frontiste mobilisé, il y en a d’autres qui le sont beaucoup moins. Forcément, cela permet au FN de faire une percée ».

Pour Maxence, 19 ans, étudiant en Histoire, l’abstention n’est pas forcément la principale raison. « Je pense que c’est dû à la crise politique et économique. Les gens qui votent FN, ne sont ni racistes, ni fascistes. Ils en ont tout simplement marre des mensonges et promesses non tenues. C’est dû à un véritable désamour de la droite et la gauche et non à l’abstentionnisme, qui est un facteur mais pas le principal », explique-t-il.

Les attentats du 13 novembre et tout ce qui s’ensuit comme conséquences dans la société en termes d’amalgame envers les étrangers et Français d’origine musulmane, sont pour Emmanuel, la principale raison de la montée du FN. « L’abstention peut aussi être un facteur mais largement secondaire. À la limite il faudrait peut-être voter blanc », se demande-t-il.

Même chose pour Anna. « Je ne justifie pas le vote pour le FN mais je peux le comprendre car je connaissais des personnes qui étaient au Bataclan, je sais ce que l’on peut ressentir. Et avec la crise des migrants, surtout dans le nord, les gens ont en marre. Mais voter FN c’est comme trouver une solution dans le nazisme ». Pour elle aussi l’abstention n’est pas la raison principale de ces résultats.

Qu’en est-il pour le deuxième tour ?

Voter ou pas au deuxième tour, dimanche 13 décembre ? C’est la grande question. Sacha, lui, glissera son bulletin de vote dans l’urne. « Même si j’ai une certaine affiliation politique, j’irai voter au deuxième tour seulement pour contrer le FN. Peu importe le parti qui sera amené à diriger la région, le contexte actuel fait qu’il n’y aura pas tant de différence. Mais si le FN gagne, là, oui il y en aura une grande ».

Pour Jawel, 21 ans, également étudiant en droit, « voter pour contrer un parti c’est rentrer dans le ridiculisme. C’est une alternative politiquement incorrecte et insignifiante, donc je ne voterai pas non plus au deuxième tour ».

Maxence, lui, ira peut être voter. « Je préfère ne pas prendre le risque que le FN passe, donc j’irai peut être voter, même si je pense que la politique du FN repose, au final, que sur du vent. Marine Le Pen sait parler, c’est sa force. Si le FN gagne c’est grâce à cela car au fond leur programme n’est pas construit ».

Alicia, se dit choquée par les résultats du FN, mais elle n’est pas pour autant sûre d’aller au bureau de vote. « Quand j’ai vu les chiffres du FN, je me suis dit qu’il faudrait peut-être aller voter, donc je vais vraiment y réfléchir. Quitte à voter blanc ». En revanche pour Anna, c’est sûr, elle votera au deuxième tour. « Maintenant que je sais que je dois aller voter, j’irai, sans faute mais pas forcément pour contrer le FN », dit-elle.

La science politique comme science expérimentale : comment faire voter les abstentionnistes ?

Le 16 janvier, une conférence intitulée « La science politique peut-elle être une science expérimentale ?  » était présentée par Jean-Yves Dormagen au centre Rabelais, dans le cadre de l’Agora des Savoirs.

Mercredi dernier, Jean-Yves Dormagen, professeur et directeur du département de science politique de l’Université de Montpellier 1, présentait les résultats d’une étude au sujet de la mal-inscription [[La mal-inscription concerne les personnes en âge et en situation de voter qui sont inscrites sur les listes électorales dans un bureau de vote qui ne correspond pas à celui de leur habitation.]]et de la non inscription[[La non inscription concerne les personnes en âge et en situation de voter qui ne sont pas inscrites sur les listes électorales. sur les listes électorales.]]
Pour l’occasion, environ 200 personnes s’étaient déplacées au centre Rabelais de Montpellier. L’expérimentation avait pour but de montrer que les citoyens ont plus tendance à se mobiliser pour des élections lorsqu’ils sont inscrits dans les bons bureaux de vote. Elle a porté ses fruits.

Des résultats concluants

Tout est parti d’un constat, en 2002, dans le cadre d’une étude sur l’abstention que Jean-Yves Dormagen menait, avec la sociologue Celine Braconnier [[Braconnier Céline, Dormagen Jean-Yves, La démocratie de l’abstention : Aux origines de la démobilisation électorale en milieux populaires, Gallimard, 2007]], à la cité des Cosmonautes (Seine-Saint-Denis). La mal-inscription et la non inscription sur les listes électorales s’imposent comme des critères favorisant l’absence de vote chez la population observée . Le sociologue montpelliérain a tenu à se pencher plus amplement sur le sujet en imaginant une expérimentation basée sur un travail de terrain.

Dans un premier temps, des campagnes de porte à porte et d’aide à l’inscription à domicile ont engendré des augmentations allant jusqu’à 50% d’inscriptions supplémentaires sur les listes électorales. Dans un second temps, l’étude, qui s’attardait sur le comportement électoral de la population sensibilisée montre que, parmi ces nouveaux inscrits, le taux de participation aux élections présidentielles de 2012 est supérieur à la moyenne nationale. Après près d’une heure de présentation Jean-Yves Dormagen conclura : « Quand on a juste la rue à traverser, aux présidentielles, on est presque toujours votant. »

Bien sûr, les résultats sont à nuancer puisque le protocole d’enquête entraînait la formation de sept groupes distincts aux caractéristiques sociologiques identiques. Dans le premier groupe, aucune action n’a été menée. Il est ce que le chercheur appelle « le groupe témoin » (composé de deux fois plus de citoyens que les autres dans un souci de précision). Les autres ont subi – « bénéficié », corrigera le sociologue – de diverses combinaisons de mobilisations menées soit en octobre/novembre 2011, soit lors de la deuxième moitié du mois de décembre, soit lors des deux périodes. Si tous les protocoles d’enquête ne montrent pas les mêmes conclusions (certains vont du simple au double en ce qui concerne le nombre de nouveaux inscrits, par exemple), tous appuient la thèse du sociologue et constituent une démonstration de sa viabilité.

« Voir les résultats du travail qu’on a fait, c’est gratifiant »

L’étude de Jean-Yves Dormagen, menée courant 2011, était basée sur des campagnes de porte à porte et d’aide à l’inscription à domicile dans 12 villes. En tout, 48 bureaux de votes, particulièrement abstentionnistes ont servi de terrain à l’expérimentation. Sur un total de 38000 citoyens abordés, un tiers habitaient à Montpellier. Ce travail fastidieux a regroupé 230 mobilisateurs, composés d’étudiants de militants et de membres d’associations.

Johnny est étudiant en deuxième année de master à l’université Montpellier 1, il a participé, l’année dernière au travail de terrain dans les quartiers de la Mosson et de Près d’Arène, à Montpellier. Il se réjouit de la conférence : « Voir les résultats du travail qu’on a fait, c’est gratifiant. Ça n’a pas servi à rien, on en a tiré des chiffres et des analyses. Jean-Yves Dormagen a montré ce qu’il voulait montrer : la science politique peut être une science expérimentale. » Il revient également sur le chiffre lancé par le sociologue selon lequel les étudiants, dont certains étaient présents dans la salle, ont été deux fois plus efficaces que le reste des mobilisateurs. « Ce n’est pas vraiment étonnant, avance-t-il. La caution morale des étudiants est beaucoup plus intéressante. Pour les militants, on se pose la question de la partialité, pour les associations, on ne sait pas trop à qui on confie ses papiers… En se présentant dans le cadre d’un travail universitaire, c’est beaucoup plus facile pour obtenir la confiance des gens qu’on aborde. »

Au final, aux alentours des 22h30, les applaudissements sont fournis et les discussions vont bon train dans le hall du centre Rabelais de Montpellier. Les spectateurs semblent convaincus même si, Jean-Yves Dormagen le rappelle, « Il ne faut pas s’arrêter là, une expérimentation comme celle-ci doit servir de levier à un débat citoyen. »


ADS : Jean-Yves Dormagen – La science politique… par villedemontpellier

Régionales 2010 en Languedoc-Roussillon

Vendredi, samedi et dimanche. Trois jours par semaine pour le maximum d’infos, enquêtes et reportages sur les élections Régionales qui se préparent en Languedoc-Roussillon. La rédaction de Haut Courant va se plier en quatre pour vous… Nous attendons vos réactions !

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++++Tous nos articles

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===================[Les clefs pour comprendre :]

 15/03 Premier tour des Régionales : Le pouls des QG de campagne

 12/03 Elections Régionales : les tracts en revue

 10/03 Voter : « il y a une application pour ça »

 7/03 Des candidats qui ne croient pas vraiment aux sondages ( sondage du 7 mars, Midi Libre )

 17/02 La Région, un cimetière pour les élites ( par William Genieys )

 10/02 Peut-on croire le sondage vérité ? ( Sondage du 9 février )

 7/02 Jacques Molénat, retour sur « la » phrase qui a fait basculer les régionales

 4/02 Le Conseil régional : mode d’emploi

 31/01 « L’extrême droite est historiquement ancrée dans le Midi »

 30/01 2004-2010 : Quel bilan pour Georges Frêche ?

 24/01 Les règles du jeu

 20/01 Le chômage au cœur des régionales

>>>Les programmes liste par liste ( Montpellier Journal )<<<

>>>Nos articles liste par liste<<<

>>>Les articles à la Une<<<

========================[Les infos pour réagir :]

 15/03 Georges Frêche à son apogée

 15/03 France Jamet : « Face à Frêche, le Front National doit former une grande opposition »

 15/03 Europe Ecologie : une soirée électorale « aux airs de 21 avril 2002 »

 15/03 Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

 12/03 Une semaine avec Europe Ecologie

 12/03 Jean-Claude Martinez : « depuis 35 ans j’élève le peuple. Je leur fais croire qu’ils sont intelligents. »

 12/03 « Mais qu’est-ce qu’il a ce Georges ? »

 9/03 Dominique Voynet : « Il faut choisir sa Gauche »

 8/03 Pour la Journée de la femme, Martine Aubry vient au secours de son « amie » Hélène Mandroux

 8/03 Martine Aubry : « quand on est socialiste, on est féministe »

 6/03 « A Gauche Maintenant » marche contre Agrexco

 19/02 Le Languedoc-Roussillon devient un enjeu national pour Europe Ecologie

 19/02 « A Gauche Maintenant » : Une unité anticapitaliste dans un contexte antisocial

 18/02 Daniel Cohn-Bendit : « Je suis un utopiste réaliste »

 17/02 Mandroux, « maire courage » selon Montebourg
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 15/02 Patrice Drevet : « j’espère bien dépasser les 10% au premier tour »

 15/02 Christian Jeanjean : « Couderc ne tient pas Frêche à distance »

 15/02 Jeanjean roule sur les terres de Frêche

 15/02 Le MoDem jette l’éponge

 14/02 MoDem : Alerte orange en Languedoc Roussillon

 14/02 Le dépôt des listes du MoDem en Languedoc-Roussillon est repoussé à lundi

 14/02 Georges Fandos : « Il faut éviter la concentration sur Montpellier »

 14/02 Christian Jeanjean en route pour les Régionales

 13/02 Martine Aubry, cible privilégiée des attaques de Georges Frêche

 12/02 Romain Ferrara : « Pour moi, Raymond Couderc est le meilleur »

 12/02 Malgré la polémique, Frêche reste un poids lourd en Languedoc-Roussillon

 10/02 François Liberti : « Pour l’émer­gence d’une gauche de transformation sociale »

 8/02 Extrême-Gauche : l’union fera t-elle la force ?

 8/02 Christian Jeanjean 100% gagnant sur Facebook

 7/02 Georges Frêche : l’anti-parisianisme comme thème de campagne

 6/02 MoDem : Marc Dufour présente sa propre liste

 6/02 Europe Ecologie au centre de toutes les attentions

 5/02 Emmêlé dans ses contradictions, le MoDem va tenter de se mettre en marche

 5/02 Régionales en Languedoc-Roussillon : Bienvenue chez les fous !
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 4/02 Gauche anti-frêchiste : « coup d’Etat » du PS?

 4/02 Rencontre avec un militant : une autre idée du socialisme

 3/02 L’engagement écolo vu par les militants d’Europe Ecologie

 2/02 Raymond Courderc lance la tournée des « Oubliés » en Languedoc-Roussillon

 1/02 J-L Roumégas : « les socialistes ne peuvent pas se poser en rassembleurs de la Gauche alors qu’ils sont divisés »

 30/01 Christian Jeanjean lance sa campagne au Mas-Drevon

 29/01 Déclaration d’Hélène Mandroux, jeudi 28 janvier

 29/01 Hélène Mandroux appelle au rassemblement de la gauche anti-Frêche

 29/01 Grande Motte : les socialistes se réunissent autour du sport et de ses enjeux politiques.
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 28/01 Georges Frêche a-t-il vraiment dérapé ?

 26/01 Europe Ecologie peaufine sa stratégie

 24/01 L’écologie au sein de la politique du Conseil Régional

 24/01 Georges Frêche controversé mais soutenu

 24/01 Julien Sanchez : « Le FN n’a jamais été un parti raciste »

 23/01 La candidature de Georges Frêche : « un aveu d’impuissance » de la direction du Parti socialiste

 21/01 Sondages mi-janvier

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 Rue89 : Régions en campagne (en partenariat)

 Régions 2010 (en partenariat)

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 Igor Gauquelin

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 http://www.julesguesde.fr/new_site/spip.php?article245

 http://www.midilibre.com/articles/2009/12/18/A-LA-UNE-Dernier-budget-avant-le-reglement-des-comptes-1041442.php5

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 http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=454:armoiries-du-languedoc-roussillon&catid=61:languedoc-roussillon&Itemid=111

Mis à jour le 15 mars à 23h30

Une vidéo personnalisée de Xavier Bertrand, pour mobiliser l’électorat UMP

A l’UMP, on le sait maintenant, ils sont toujours à la pointe des nouvelles tendances du web.
Après le lipdub des jeunes de l’UMP, voilà que leurs aînés , Xavier Bertrand en tête, proposent une vidéo personnalisée baptisée « mobilisez un ami.com ». Après les scores décevants dans la plupart des régions et un taux d’abstention très élevé, pas sûr que cette vidéo suffise à rassembler et mobiliser les électeurs UMP et leurs « amis ».

 » Xavier Bertrand parle de vous « . C’est le mail que vous pourriez recevoir dans votre boîte, surtout si vous avez des amis UMP ou farceurs, à l’affût des dernières perles du net.

A croire qu’à l’UMP, on aime se mettre en scène, jouer à faire l’acteur. A n’en pas douter, les équipe de communication de l’UMP surfe sur le pouvoir du net. Peut-être pour créer le buzz?
En tout cas la qualité et la technique utilisées dans cette vidéo sont irréprochables. On ne peut s’empêcher de sourire, peu importe ses opinions politiques, (On aurait aimé à haut courant être une petite souris pour voir le tournage de la vidéo…combien de prises a t-il fallu à Xavier Bertrand pour mimer si bien la surprise, au moment où il se rend compte de notre absence!)

La vidéo ne dure que quelques minutes. Dès le début, gros plan sur le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand qui est en meeting. Un homme qui n’ a rien à voir, soit dit en passant, avec le Xavier Bertrand du 19 janvier dernier , sur la chaîne de Public Sénat qui avait hargneusement descendu en flamme Nicolas Totet, journaliste au Courrier Picard.

Ici , c’est un homme affable, convaincu et le sourire aux lèvres, qui rappelle l’importance pour tout un chacun d’être acteur de la vie politique, d’aller voter. Avant d’ajouter « Nous comptons sur vous Michel, sur vous Nathalie, sur vous… Mais il est où M. X?» s’arrête-t-il soudain, surpris, en prononçant votre nom. Aussitôt la caméra zoome sur un fauteuil vide qui vous était réservé , une étiquette nominative en témoigne. Puis votre nom est scandé par le public. D’autres petits détails suivent (à découvrir dans cet exemple vidéo).

Une belle occasion pour les internautes de tenter des alliances improbables…
Xavier Bertrand apostrophe Ségolène Royal venue assister à un meeting UMP pour les régionales… Ou encore Martine Aubry ou Patrick Sébastien. C’est à vous de jouer! Pour faire votre propre vidéo, rien de plus simple, il suffit d’aller sur le site officiel de l’UMP et de cliquer à droite de la page d’accueil su site, vous ne pouvez pas la manquer.

Si des vidéos loufoques, ridicules ou absurdes ont fleuri, de plus sordides ont également fait leur apparition sur la toile comme une vidéo avec Hitler (celle-ci n’est plus disponible actuellement, mais n’a été modéré que très tardivement par l’UMP.).

Une belle occasion aussi pour l’UMP, de montrer que décidément, ils ont tout compris à la stratégie internet et savent investir la toile. (ndlr.la stratégie internet utilisée dans la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, a servi de modèle aux candidats républicains comme démocrates avant les élections présidentielles américaines.)

Du côté du site officiel du PS, point de vidéo personnalisée pour le parti en rénovation. Plus sobre, le PS propose une vidéo du discours de Martine Aubry au soir du premier tour, une carte interactive pour suivre la campagne en région, et un slogan tous azimuts  » Mobilisons-nous pour les régions qu’on aime! ».

Après le premier tour, où même pas un électeur sur deux ne s’est déplacé aux urnes, tous les efforts se destinent donc à cette « réserve de voix», selon l’expression de Frédéric Lefèbvre, porte-parole de l’UMP. Avec 27 points soit 4 de moins qu’au premier tour des élections présidentielles de 2007, l’UMP a intérêt à mobiliser toutes les voix, si il veut garder quelques bastions face au triomphe des socialistes ( 30%). Pour l’instant il est en tête dans neuf régions mais avec peu de voix de réserves. Alors le parti de la majorité fourbit ses arguments pour rallier les abstentionnistes de droite, et séduire les centristes qui ont déserté le MoDem, les électeurs de droite qui ont voté FN et les écologistes «qui ne veulent pas d’alliance avec le PS», selon les termes du porte-parole de l’UMP.

Xavier Bertrand le reconnaît : « Ce n’est pas le moment de faire du triomphalisme quand il y a autant d’abstention dans notre pays. « Il y a une nouvelle élection qui commence ce soir et il y a une mobilisation nouvelle qui va se faire. ». Et chez l’UMP, la mobilisation passe par internet et une video du secrétaire général. Après un taux d’abstention record de 53,63 %, pas sûr que cela suffise à mobiliser les électeurs entre les deux tours.

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