Alors que la mode actuelle est au « teen player » (Pato, Messi, Balotelli…), Andrei Arshavin fait figure de joueur atypique. A 27 ans, cet attaquant/milieu offensif de poche (1m72, 62 kg) qui a toujours porté les couleurs du Zénith Saint-Pétersbourg réalise la saison la plus aboutie de sa carrière, au point d’aiguiser l’appétit d’une pléiade de clubs prestigieux dont Arsenal. Sa venue à Marseille, un temps envisagée semble aujourd’hui bien loin. Vainqueur du championnat russe 2007, puis de la supercoupe de Russie et de la coupe de l’UEFA, il enchaîne par un superbe Euro. Relativement méconnu, il a explosé sur la scène européenne lors de la campagne victorieuse du Zénith en coupe de l’UEFA.
Le public français a découvert le joyau, à l’occasion d’une double confrontation entre l’Olympique de Marseille et le Zénith Saint-Pétersbourg. Le 6 mars 2003, au Vélodrome, l’OM se promène devant le Zénith en huitième de finale aller de la C3. Mais à la 82e, ce diable d’Arshavin pose une accélération foudroyante, dépose littéralement un Zubar fraîchement entré en jeu avant de réduire le score. Finalement, Marseille s’impose sur le score de 3-1 mais ce but à dix minutes de la fin contribuera grandement à la qualification des Russes au retour. Avec son compère Pavel Pogrebnyak (meilleur buteur de la compétition), il conduira le Zénith à son premier sacre européen. Le Bayer Leverkusen, le Bayern de Munich et les Glasgow Rangers en finale s’inclineront tour à tour face à cette surprenante formation. Trois ans après celle du CSKA Moscou, cette victoire prouve bien le renouveau du football russe.
Hold-up sur le ballon d’or ?
Un renouveau parfaitement incarné par une sélection guidée par l’entraîneur batave Guus Hiddink. Après s’être qualifiée, aux dépens de l’Angleterre, la Russie réalise un magnifique Euro. Après un début poussif, l’équipe de l’ancien parisien Sergueï Semak (métamorphosé depuis son passage au PSG) monte en régime. Une forme ascendante qui s’explique par le retour de son maître à jouer. Absent des deux premières rencontres de l’Euro pour cause de suspension, Arshavin a transfiguré la Russie dès son entrée en jeu dans la compétition. Un but contre la Suède puis un autre assorti d’une passe décisive en quart de finale contre les Pays-Bas lors des prolongations l’ont propulsé au rang de star de la compétition.
A l’inverse d’un Cristiano Ronaldo qui a toujours autant de mal à marquer de son sceau les grandes rencontres, Arshavin possède des allures de « clutch player ». De quoi ravir, en cas de victoire russe à l’Euro, un ballon d’or promis à l’ailier lusitanien ?
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