2008, l’odyssée de l’Espagne

Tennis, football, cyclisme… Cette année, l’Espagne a conquis des titres sur tous les tableaux. Retour sur cette année festive, où sous un soleil de plomb, règnait un doux air de corrida.

Football. Quarante-quatre ans que la Selecciòn n’avait pas tutoyé les étoiles. En remportant son deuxième titre majeur, après l’Euro 1964, l’équipe de Luis Aragonés est indéniablement rentrée dans la légende, celle des très grands d’Europe. espagne.jpg Durant cet été 2008, invincible, l’armada espagnole démontrait un jeu séduisant et vif, s’appuyant sur une génération dorée : celle des Fernando Torrès, des Cesc Fabregas et des Iker Casillas. Ridiculisant par deux fois la Russie d’Arshavine par un écart de trois buts (4-1, 3-0), pourtant belle de jeu et de talents, l’Espagne a survolé l’Euro 2008 de sa grâce et de son beau football. Xavi, désigné meilleur joueur et Villa sacré meilleur buteur, c’est toute une nation qui exulte sous les couleurs d’un soleil rougeoyeant.

Tennis. L’année espagnole, petite balle jaune parlant, ne se résume pas à un joueur. Hier, à Mar Del Plata, avec un Nadal blessé, les guerilleros Espagnols, Fernando Verdasco en tête, sont venus à bout de la grande Argentine de David Nalbandian et de Juan Martin Del Potro. Un véritable exploit, quant on sait l’influence de Rafa au sein de l’équipe espagnole, que d’aller chercher ce troisième saladier d’argent sur les terres argentines. Nadal.jpg
Et que dire de l’année Nadal ? Vainqueur pour la quatrième année consécutive à Roland Garros, Rafael Nadal a surtout marqué les esprits en venant à bout de Roger Federer sur le gazon de Wimbledon, pourtant le terrain de prédilection du suisse. Deux titres en tournoi du Grand Chelem donc, mais aussi le titre olympique, qui lui consacrera en plus d’une aura nationale déjà très forte, une place de numéro un mondial. La légende Nadal est née.

Cyclisme. On a coutume de dire que trois courses cyclistes sont au-dessus du lot : la Grande boucle (France), le Giro (Italie) et la Vuelta (Espagne). sastre.jpg Trois Tours pour deux vainqueurs espagnols en 2008 : Carlos Sastre sur le Tour de France et Alberto Contador sur les Tours d’Italie et d’Espagne. A ceux-ci s’ajoute Samuel Sanchez qui remporte le titre olympique dans la course sur route à Pékin. L’Espagne est en roue libre.

Et ailleurs. Jeux Olympiques, toujours. Basket-Ball. Dans une finale épique, les Espagnols de Pau Gasol s’inclinent de peu face aux stars de la NBA (118-107). Le meilleur gagne mais l’Espagne brille.
En Formule 1, Fernando Alonso déçoit et termine l’année à la sixième place. Curieusement, sur la fin de la saison, alors que ses compatriotes brillaient dans d’autres sports, lors d’un été ibérique flamboyant, le pilote de Renault revenait dans la course et gagnait des Grand Prix (Singapour et Japon). En 2008, l’Espagne ne pouvait décidément pas perdre du terrain.

La rentrée des classes

La page est tournée. La terrible déconvenue de l’équipe de France à l’Euro 2008 oubliée. Raymond Domenech confirmé dans ses fonctions, la Fédération française a profité de sa rentrée des classes, à l’occasion de la présentation de la sélection qui affrontera la Suède le 20 août, pour présenter son nouveau projet et ses nouvelles orientations. Un bel exercice de communication et beaucoup de vide.

Devant le parterre habituel des journalistes sportifs, c’est un Raymond Domenech bronzé et souriant qui s’est présenté, en compagnie de Jean-Pierre Escalettes (président de la fédération), pour annoncer une sélection rajeunie : un peu plus de 25 ans de moyenne d’âge. Lilian Thuram désormais retraité, Raymond la Science n’a pas pu échapper à la sélection de Philippe Mexes, réclamée de longue date par l’ensemble des spécialistes du football français. Aucune grande surprise par ailleurs. Seul l’appel de Rod Fanni intrigue. « Il joue à un poste un peu sinistré. Il a des capacités, de la puissance athlétique et il était intéressant de le voir en situation de responsabilités », a expliqué le sélectionneur français. Même raisonnement du côté des gardiens. Frey et Coupet ne figurent ainsi pas dans la liste, remplacés par les portiers prometteurs de Lyon et Marseille, Lloris et Mandanda. L’ultime rempart marseillais part avec une longueur d’avance sur son concurrent du fait de son expérience au dernier Euro, du moins « pour le moment ». Domenech nuance cependant : « Les deux autres (ndlr: Coupet et Frey) ne sont pas prêts. La vérité viendra en septembre. » La sélection du jeune espoir Yoann Gourcuff, le nouveau meneur de jeu girondin, est moins surprenante. « Maintenant qu’il joue dans un grand club », a ironisé le sélectionneur. « Maintenant qu’il joue régulièrement … », a aussitôt corrigé le président de la Fédération. Si l’absence d’Abidal est justifiée par sa suspension, aucun « vieux » n’est a priori exclu. « Tous les joueurs sont sélectionnables, de 18 à 42 ans », rappelle l’entraîneur tricolore. Makélélé et Coupet sont prévenus!

Un « staff France » remanié

Mais si évolution il y a, ce n’est pas sur le terrain qu’il faut la chercher. Abondamment critiquées en juin dernier, la communication du « club France » ainsi que le staff vont subir quelques remaniements. Le docteur Jean-Pierre Paclet, mis en cause dans le diagnostic de la blessure de Patrick Vieira sera remplacé, du moins en Suède, par le docteur Alain Simon, ancien médecin du PSG. Ce dernier devrait être confirmé par le prochain conseil fédéral qui se tiendra fin août. La principale nouveauté vient du staff technique avec l’arrivée de l’ancien champion du monde 98, Alain Boghossian. Pressenti depuis plusieurs semaines, le récent diplômé d’un DEPF, intègre la Direction technique nationale et arrive comme second adjoint de Domenech aux cotés de Pierre Mankowski. « On a ressenti le besoin d’avoir un technicien en plus. Alain va apporter sa fraîcheur et son vécu du monde professionnel », consent le sélectionneur, qui a mis un terme à la rumeur Barthez en confirmant Bruno Martini dans ses fonctions d’entraîneur des gardiens. Pas de changement fondamental donc dans le fonctionnement technique de l’équipe de France. L’accent ayant été porté sur l’aspect extérieur au terrain, tout aussi défaillant lors du dernier Euro.

Inculquer une éducation civique aux plus jeunes

Cette rentrée des classes, première étape de la phase de reconstruction annoncée lors du dernier conseil fédéral, sent le vide. Beaucoup de paroles, peu de concret. « Un bouleversement total dans l’organisation aurait été néfaste au souci de continuité qui s’imposait », se défend Jean-Pierre Escalettes. Néanmoins, la fédération a « pris conscience des nombreuses améliorations qui s’imposaient ». Elle veut instaurer « un vent nouveau ». Notamment dans la relation entretenue entre l’Equipe de France A, les médias et son public. Pour se faire, un nouveau responsable de la stratégie de communication du groupe France a été nommé : Pierre-Jean Golven. Il a ainsi été chargé de choisir une structure gérant l’image et la communication de l’équipe préférée des français afin « de renforcer les atouts de l’Equipe de France et la fierté nationale ». L’unique mesure concrète prévue et annoncée est le programme « Culture Bleus ». Il vise les équipes de jeunes, lesquelles seront soumises à des cours d’éducation civique, d’histoire de la sélection et à l’apprentissage de la Marseillaise. Vaste programme qui se déroulera, logiquement, à Clairefontaine. Les premières séances sont attendues fin aout, avec l’équipe des moins de 16 ans, sous le parrainage de Lilian Thuram. L’ancien défenseur international donnera d’ailleurs son nom à cette première promotion.

Beaucoup de promesses

Pour le reste, il faudra revenir. L’idée d’un manager général coordonnant les différentes sélections a été évoquée mais ni son rôle ni son nom ne sont encore à l’ordre du jour. « C’est le sujet le moins urgent », justifie Escalettes. De même, la fédération souhaite renforcer la relation avec les médias, fortement critiquée également lors de la bunkerisation tricolore en Suisse, mais selon quelles dispositions ? Le patron du foot français a aussi développé l’idée d’une charte que les joueurs sélectionnés devront signer et respecter. Bien entendu, la charte n’est encore qu’un projet et son contenu flou.

Beaucoup d’annonce pour pas grand-chose. Enfin si, un passionnant match amical du mois d’aout qui devrait présager du futur visage de l’équipe chargée de se qualifier pour le Mondial 2010 et de laver l’affront d’un Euro cauchemardesque.

Arshavin Tsar à son zénith

En l’espace d’une saison Andrei Arshavin est devenu l’une des références du football mondial. Sous ses allures d’ado, il éclabousse l’Euro de toute sa classe. Vif, technique et doté d’un sens du but redoutable, l’attaquant russe se pose en symbole d’une nation qui ne cesse d’impressionner.

Alors que la mode actuelle est au « teen player » (Pato, Messi, Balotelli…), Andrei Arshavin fait figure de joueur atypique. A 27 ans, cet attaquant/milieu offensif de poche (1m72, 62 kg) qui a toujours porté les couleurs du Zénith Saint-Pétersbourg réalise la saison la plus aboutie de sa carrière, au point d’aiguiser l’appétit d’une pléiade de clubs prestigieux dont Arsenal. Sa venue à Marseille, un temps envisagée semble aujourd’hui bien loin. Vainqueur du championnat russe 2007, puis de la supercoupe de Russie et de la coupe de l’UEFA, il enchaîne par un superbe Euro. Relativement méconnu, il a explosé sur la scène européenne lors de la campagne victorieuse du Zénith en coupe de l’UEFA.

Le public français a découvert le joyau, à l’occasion d’une double confrontation entre l’Olympique de Marseille et le Zénith Saint-Pétersbourg. Le 6 mars 2003, au Vélodrome, l’OM se promène devant le Zénith en huitième de finale aller de la C3. Mais à la 82e, ce diable d’Arshavin pose une accélération foudroyante, dépose littéralement un Zubar fraîchement entré en jeu avant de réduire le score. Finalement, Marseille s’impose sur le score de 3-1 mais ce but à dix minutes de la fin contribuera grandement à la qualification des Russes au retour. Avec son compère Pavel Pogrebnyak (meilleur buteur de la compétition), il conduira le Zénith à son premier sacre européen. Le Bayer Leverkusen, le Bayern de Munich et les Glasgow Rangers en finale s’inclineront tour à tour face à cette surprenante formation. Trois ans après celle du CSKA Moscou, cette victoire prouve bien le renouveau du football russe.

Hold-up sur le ballon d’or ?

Un renouveau parfaitement incarné par une sélection guidée par l’entraîneur batave Guus Hiddink. Après s’être qualifiée, aux dépens de l’Angleterre, la Russie réalise un magnifique Euro. Après un début poussif, l’équipe de l’ancien parisien Sergueï Semak (métamorphosé depuis son passage au PSG) monte en régime. Une forme ascendante qui s’explique par le retour de son maître à jouer. Absent des deux premières rencontres de l’Euro pour cause de suspension, Arshavin a transfiguré la Russie dès son entrée en jeu dans la compétition. Un but contre la Suède puis un autre assorti d’une passe décisive en quart de finale contre les Pays-Bas lors des prolongations l’ont propulsé au rang de star de la compétition.

A l’inverse d’un Cristiano Ronaldo qui a toujours autant de mal à marquer de son sceau les grandes rencontres, Arshavin possède des allures de « clutch player ». De quoi ravir, en cas de victoire russe à l’Euro, un ballon d’or promis à l’ailier lusitanien ?

Le crépuscule d’un bref numéro 1

Relayé deuxième dans la hiérarchie des gardiens derrière Barthez en 2006, Grégory Coupet a disputé avec cet Euro 2008, sa seule et unique compétition en tant que gardien titulaire des Bleus. Fraîchement auréolé d’un doublé avec l’Olympique Lyonnais, comme ses partenaires, il n’a pas été au niveau de ce championnat d’Europe. Retour sur l’un des nombreux fiascos de cette équipe de France.

Grégory Coupet n’aura disputé que trois rencontres d’une compétition internationale comme gardien titulaire de l’équipe de France: aucune victoire, six buts encaissés et dernière place du groupe derrière la Roumanie. La défaite française contre l’Italie a mis de nombreux « anciens » à la retraite, internationale du moins. Le moins prestigieux d’entre eux est le gardien lyonnais. Six buts encaissés en trois matches pour le successeur de Fabien Barthez. Responsable sur au moins deux buts hollandais lors de l’historique déculottée subie contre les hommes de Marco Van Basten, il n’a pas été à la hauteur de l’événement. Comme une grande majorité du navire Bleu, Coupet a coulé. Pas franchement rassuré par une défense aux abois (erreurs de Thuram et Abidal, lenteur de Sagnol), le gardien de 36 ans n’a pas non plus rassuré même s’il s’est repris contre l’Italie.
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Longuement blessé en début de saison, ses bourdes, inhabituelles, à son retour, avaient déjà laissé perplexes. Le portier s’énervait alors : « J’avoue que certaines interrogations que j’ai entendues ou lues ces derniers temps dans les médias à mon sujet, comme sur celui de la hiérarchie des gardiens en France, m’agacent un peu. Tu as l’impression que certains savent tout, qu’ils peuvent tout expliquer… » La hiérarchie a bien été respectée, à l’exception de Michaël Landreau. Parti brièvement du stage de préparation à la coupe du Monde 2006 à Tignes, mécontent d’être coiffé sur le poteau par Barthez, Coupet bénéficiait de la confiance totale du sélectionneur avant cet euro austro-suisse. Une joie à la hauteur de la déception.

Malgré l’échec et l’âge, Coupet se verrait bien continuer en Bleu

L’origine du mal se trouve peut-être dans ce manque de réelle concurrence au poste. Du moins, aux yeux de « Raymond la science ». En 1998, 2000 et 2006, la France avait pu compter sur un grand gardien. Capable de gérer l’énorme pression de la concurrence de Bernard Lama d’abord, puis de Grégory Coupet ensuite, Barthez avait su se transcender dans ces conditions et affirmer sa légitimité. Il aura peut-être manqué cette concurrence à Coupet. Un grand gardien ne le laissant pas dormir sur ses deux oreilles, un concurrent capable de frapper à la porte et de permettre au dernier rempart tricolore de se dépasser. Eliminé après le premier tour et seulement trois matches, Coupet n’aura guère eu le temps de goûter aux joies et à l’adrénaline du haut niveau international. Triste fin à 36 ans pour un gardien au palmarès exceptionnel (sept titres de champions de France avec l’OL), au summum de sa superbe en 2006 … Place désormais à Frey, Mandanda et autres Lloris. Pourtant, Greg’ se verrait bien continuer, comme il l’annonçait à l’issue de l’élimination contre nos voisins transalpins. « Je pense également que cette équipe est une équipe d’avenir. Est-ce que je m’inscris dans cet avenir ? Je voudrais bien, mais ce n’est pas moi qui décide. » Il n’est pas certain que le prochain sélectionneur voit l’avenir du même œil. Dans l’optique de la préparation de la coupe du Monde 2010, il parait plus judicieux de préparer la relève.

La retraite, le PSG, ou l’Amérique ?

Quel avenir désormais pour le futur ex-gardien rhodanien de 36 ans ? Après avoir annoncé son départ du club de Jean-Michel Aulas au terme de la finale de la coupe de France remportée contre le Paris-Saint-Germain, Coupet souhaiterait continuer à jouer. Mais son avenir semble désormais plutôt flou. Un temps annoncé à Tottenham, le club anglais semble désormais pencher pour Heurelho Gomes, le gardien brésilien du PSV Eindhoven. Charles Villeneuve, le nouveau président du PSG, qui ne voue pas une grande confiance à Landreau, avait aussi pensé au portier formé à Saint-Etienne. Depuis la piste s’est refroidie. Adieu l’Europe, bonjour les Etats-Unis ? La solution la plus sérieuse emmènerait Coupet outre-Atlantique. Il en rêve et les Américains ne sont pas avares d’anciennes stars du Vieux Continent. Le rêve bleu envolé, place pour Coupet au « rêve américain » ?

Le verdict de Raymond la science

Raymond Domenech en avait gros sur le cœur au moment de présenter sa liste des 23 pour l’Euro . Même s’il clamait, à qui voulait bien l’entendre, qu’il avait sa liste en tête avant le match contre l’Equateur. La plus grosse surprise vient de la présence du stéphanois Bafé Gomis, auteur de deux buts au meilleur des moments.

Raymond Domenech a révélé ses 23 pour l’Euro . Les amoureux du foot peuvent respirer, Micka Landreau restera bel et bien à la maison. Auteur d’une saison cataclysmique, le portier parisien voit Steve Mandanda, le meilleur portier de Ligue 1, lui griller la politesse. Pour l’ancien Nantais, la déception doit être énorme tant Raymond la science n’a cessé d’insister sur la nécessité de respecter la hiérarchie, pour ce poste si particulier. Mais, Raymond a fait volte face. La France va quand même à l’Euro pour le gagner, pas pour promener le boulet du PSG.
Si justice a été rendue dans les cages, l’absence de Philippe Mexès reste incompréhensible. Reconnu comme l’un des meilleurs défenseurs du Calcio, le Romain doit légitimement faire la gueule. Voir Jean-Alain Boumsong partir en Suisse à sa place a de quoi laisser perplexe. C’est un euphémisme. Remplaçant à Lyon, après avoir joué les bouche-trous à la Juve, « Boum » réalise le hold-up parfait. Un peu comme François Clerc l’avait déjà fait en prenant la place de Bakary Sagna, meilleur latéral droit de Premier League. À croire qu’il vaut mieux être remplaçant à Lyon que titulaire dans n’importe quel club…

La panthère est dans la place

Au milieu de terrain, pas de surprise particulière. Même si Hatem Ben Arfa, pourtant l’un des rares gauchers du groupe, ne sera pas du voyage. Pétri de talent, le prodige lyonnais paye un certain manque de rigueur tactique. Raymond a tranché et lui a préféré Samir Nasri, le futur ex-meneur de l’OM, plus mature. Si le sélectionneur reconduit son système actuel pendant l’Euro, il faudra donc faire avec Florent Malouda. Ribéry a intérêt à se démultiplier et de ne pas se claquer (c’est un coup à se taper Govou à droite et Malouda à gauche. Ça fout les jetons).Bafé Gomis, invité surprise
En attaque, la présence de Bafé Gomis, 22 ans, crée la sensation. La « panthère » pousse Cissé vers la sortie. Ce dernier manquera donc une nouvelle phase finale d’une compétition internationale (suspendu en 2004, blessé en 2006 et évincé au dernier moment en 2008). Après Ribéry en 2006, Gomis, double buteur face à l’Equateur, apparaît comme le pari de Domenech. Puissant, rapide et technique, « Baby Drogba » a l’avantage d’élargir la palette de Raymond.
Une liste avec quelques surprises, quelques injustices, mais surtout où le pire a été évité. Landreau, fallait quand même pas déconner.

Le Making Of de l’Euro 2008

Le football ne se joue pas uniquement sur les pelouses. L’organisation d’une compétition majeure se prépare des mois à l’avance et le marketing y tient une place de choix. En attendant le 7 juin et le coup d’envoi de la treizième édition du Championnat d’Europe de football conjointement organisé par l’Autriche et la Suisse, Hautcourant vous propose un aperçu des coulisses de cette compétition.

A l’heure du développement durable et de l’économie d’énergie, le sport spectacle n’en a que faire. Rien que pour la ville de Vienne, le coût énergétique sera de 4 millions de Gw/h pour les trois semaines de l’Euro, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de 2500 habitants. Ceci pour alimenter la débauche de projecteurs et d’écrans géants au stade et dans les zones publiques de visionnage.
Toujours à Vienne, les moyens pour la sécurité sont avant-gardistes. Pour mesurer le flux de visiteurs dans les endroits où seront retransmis les matchs en centre-ville, le public sera compté par un système laser. Dès que 50 000 des 75 000 places seront occupées, des solutions alternatives seront indiquées aux supporters par haut-parleurs. En cas d’urgence, l’espace de 100 000 m² pourra être évacué en moins de 11 minutes. La Grèce, championne d'Europe en titre avait éliminé la France en quart de finale à l'Euro 2004

Le Guy Roux autrichien

Le sélectionneur autrichien, Josef Hickersberger, aime à s’adonner à la lecture mais ne supporte pas les jeux de cartes. Les joueurs de l’équipe nationale autrichienne qui seront pris après minuit en train de jouer aux cartes pourront faire leurs valises, a-t-il annoncé sans rire. En revanche, les insomniaques qui liront jusqu’au bout de la nuit bénéficieront de sa clémence. Atem Ben Arfa, l’attaquant lyonnais, vient d’avouer récemment sa passion pour Nietzche s’entendrait bien avec l’entraineur autrichien. M. Hickersberger plus intransigeant que Guy Roux ? Si ce dernier tolérait les parties de poker nocturnes lorsqu’il dirigeait Auxerre, il allait cependant chercher ses joueurs jusqu’en boite de nuit pour les ramener de force au centre d’entraînement.

La Suisse aura deux équipes

Salué par le pape Benoît XVI lors d’une récente audience générale à Rome, le dirigeant d’extrême-droite autrichien Jörg Haider a invité dans sa région de Carinthie l’équipe de foot des Gardes suisses pendant l’euro. « Ainsi, le Vatican prendra part pour la première fois à un Euro, au moins indirectement ». Ils ne pourront pas gagner la coupe mais ils ont d’ores et déjà gagné le prix de la tenue la plus flashy.

« Chérie ! Va me chercher une bière ! »

Le foot, la bière et les violences conjugales vont-ils de paire ? C’est en tout cas ce que semblent penser les associations suisses de défense des femmes qui s’attendent à une recrudescence des violences domestiques durant l’Euro. Selon l’association de défense Frauenhaus Zurich, stress et alcool auraient un effet particulièrement négatif, et elle compte diffuser des tracts devant les stades et les zones publiques de visionnage. La police n’a néanmoins pas prévu de dispositif spécifique. Le foot déjà largement entaché par la violence et le racisme dans les stades, doit également gérer les « hooligans de canapé ».

David Trezeguet doit-il faire partie des 23 sélectionnés pour l’Euro 2008?

Héros de la finale victorieuse contre l’Italie à l’Euro 2000, David Trezeguet ne fait plus autant l’unanimité à l’orée du prochain Euro austro-suisse. Rappelé à la dernière minute pour le dernier match amical des Bleus contre l’Angleterre par Raymond Domenech, qui ne semble pas le porter dans son cœur, le buteur de la Juventus de Turin sera-t-il du prochain championnat d’Europe? Les places de titulaires semblent prises mais son efficacité en série A lui ouvrira-t-elle les portes des 23 ? Le débat est lancé à deux mois de l’officialisation de la liste de Domenech.

S’en passer serait un gâchis, par Julien Moreau

Le fait même que la sélection ou non de David Trezeguet pour l’Euro fasse débat est totalement surréaliste. Comment se passer d’un joueur qui fait partie chaque année des meilleurs buteurs du championnat italien ? Championnat réputé pour compter dans ses rangs les meilleures défenses du monde. Lippi, Ranieri, Capello… autant d’entraineurs de renom ayant eu « Trezegoal » sous leurs ordres et qui ne comprennent pas l’attitude de Domenech vis-à-vis de ce renard des surfaces. Si Trezeguet était italien, ce débat n’aurait pas lieu d’être, il serait automatiquement présent en sélection.

Il suffit d’admirer ses statistiques: 250 buts en 441 rencontres !34 réalisations en 71 sélections sous le maillot bleu, 156 buts avec la Juventus de Turin, effaçant ainsi des tablettes un certain Michel Platini… Qui dit mieux ?

Comment jouer avec Trezeguet ? Ce prototype même de l’avant-centre a besoin, pour briller, que l’on joue pour lui. Sans briguer la place de titulaire, se servir de lui comme d’un joker à trente minutes du coup de sifflet final parait être le compromis idéal. Dans la surface, son jardin, il est capable de marquer à tout instant du pied droit, du pied gauche, de la tête, bref, se passer d’un tel joueur serait un beau gâchis. La balle est dans le camp de Raymond Domenech.

Un style de jeu inadapté aux bleus, par Matthieu Marot

Les dernières sorties de David Trezeguet sous le maillot tricolore parlent contre lui. Treize matches pour trois buts : un rendement famélique pour un joueur dont l’apport sur le terrain se mesure uniquement en terme de réalisations.

Son style de jeu nécessite une équipe dévouée à sa cause, qui passe par les côtés et multiplie les centres dans les 6 mètres. Or si l’équipe de France joue bien avec deux ailiers (Ribéry et Malouda), ces deux joueurs ne possèdent pas une grande complémentarité avec l’ancien Monégasque. Florent Malouda éprouve les pires difficultés à adresser un bon centre tandis que le jeu de Frank Ribéry est d’avantage de perforer les défenses en rentrant dans l’axe. Résultat : les coéquipiers de Trezeguet ne le trouvent pas et chaque match du Franco-argentin s’apparente à un long calvaire. Il n’y a qu’à regarder les performances d’Anelka ou de Benzema sous le maillot bleu afin de se rendre compte des qualités que doivent posséder les attaquants tricolores pour s’exprimer pleinement. Tous deux décrochent, n’hésitent pas à se décentrer, et se créent ainsi beaucoup plus d’occasions que Trezeguet. Même un Djibril Cissé maladroit aura toujours plus d’opportunités de marquer des buts dans cette équipe de France que le Turinois.

À deux mois de l’Euro, ce n’est pas l’équipe de France qui va changer de visage pour permettre à Trezeguet de se mettre en valeur.

Bleus : Qui sera le prochain Chimbonda ?

A six mois de l’Euro 2008 co-organisé par la Suisse et l’Autriche, l’ossature principale de l’équipe de France semble arrêtée. Domenech comptera sur un onze de départ bien rôdé dans lequel Karim Benzema peut espérer être la grande révélation. Si la sélection du jeune buteur lyonnais parait acquise et ne représentera pas une surprise, quel(s) coup(s) réserve Domenech ? Tour d’horizon des principaux prétendants aux précieux strapontins qui demeurent vacants, des postulants proches du but aux sensations improbables.

Les fausses surprises

Sébastien Frey : Peu connu en France, Sébastien Frey est comparé en Italie à Gianluigi Buffon, le meilleur portier du monde. Arrivé tardivement en équipe de France A, le gardien de 27 ans fera vraisemblablement partie des trois gardiens que Domenech emmenera à l’Euro. Numéro 3 dans la hiérarchie des gardiens derrière Coupet et Landreau, le gardien de la Fiorentina a désormais 6 mois pour dépasser ses concurrents directs.

Patrice Evra : Enorme à Manchester où il a brillamment glané sa place de titulaire dans le couloir gauche, le défenseur mancunien semble avoir distancé toute concurrence pour être la doublure d’Eric Abidal. Si jamais, par choix tactique, Domenech recentre le Barcelonais dans l’axe, la place de titulaire à gauche de la défense française s’offre à lui. Une évidence.

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Samir Nasri : Avec son comparse de la génération 87 Karim Benzema, le meneur de jeu marseillais Samir Nasri a fait son entrée dans la Grande équipe de France depuis moins d’un an. Sa fougue, sa technique et son culot ont aussitôt séduit le sélectionneur qui devrait faire bénéficier au jeune milieu de 21 ans d’une première expérience internationale.

Ils peuvent espérer y aller


François Clerc
: Appelé régulièrement par Domenech depuis un an et demi, le défenseur droit lyonnais figure en bonne position pour être le suppléant officiel de Willy Sagnol. De plus, son expérience européenne avec le club rhodanien et un temps de jeu conséquent jouent en sa faveur. Mais attention, son coéquipier Anthony Réveillère le talonne de près.

Lassana Diarra : Transféré l’été dernier à Arsenal, le milieu de terrain défensif a déjà fait ses valises. Direction Portsmouth où le jeune Parisien espère pouvoir jouer plus réguliérement. Avec Toulalan, Diarra semble avoir la préférence de Domenech pour doubler les postes de Patrick Vieira et Claude Makélélé. Pour garder l’avance prise sur ses concurrents, il devra jouer plus en cette deuxième partie de saison.

David Trézéguet, Djibril Cissé et Louis Saha : Difficile de ne pas les citer ensemble et les mettre sur un pied d’égalité. Tous trois ont rétrogradé dans la hiérarchie des buteurs, rélégués par Henry, Anelka et Benzema au second rang.
Auteur de 13 buts en 19 matchs, « Trezegol » est celui des trois qui affiche le meilleur rendement. Cependant « Coach Raymond » semble peu porter attention à ce « détail » et les récentes non sélections du goleador de la Juve ne prêtent guère à l’optimisme.
Pour Djibril Cissé comme Louis Saha, une lueur d’espoir de participer à l’Euro persiste car ils ont toujours plu à Domenech. Leur situation dans leur club reste cependant inconfortable même si Cissé semble retrouver les bonnes grâces de Gerets à l’OM.

Jérôme Rothen et Hatem Ben Arfa : Quel remplaçant pour Florent Malouda sur l’aile gauche de l’attaque tricolore ? Le milieu parisien, travailleur et qui revient en forme avec le PSG. Ou le jeune prodige lyonnais en plein épanouissement cette saison et qui commence à mettre sa technique hors pair au service du collectif. A Domenech de trancher. L’un des deux sera déçu.


Les sensations comme Domenech les aime

Matthieu Flamini : Régulier et polyvalent, le milieu de terrain travailleur d’Arsenal forme la jeune garde conquérante de l’équipe londonienne cette saison. Sa sélection pourrait être l’une des grosses surprises de la liste des 23 de juin. Mais aux dépends de qui ? Seul un faux pas d’un Lassana Diarra ou d’un Jérémy Toulalan pourrait lui faire espérer l’un des précieux sésames pour la Suisse et l’Autriche.

Steve Mandanda : Le dernier rempart de l’Olympique de Marseille a assumé l’intérim de Cédric Carrasso au point de lui chiper la place de titulaire. Impressionnant dès ses débuts, ce grand gardien né à Kinshasa pourrait s’intercaler parmi l’un des trois gardiens amenés à l’Euro. Pour préparer l’avenir.

Jérémy Ménez : Encore une perle de technicité de la génération 87. Peut-être celui dont on parle le moins mais qui ne cesse d’augmenter son volume de jeu cette saison avec l’AS Monaco. Nettement distancé par Govou pour être la doublure de Ribéry sur le coté droit du milieu français, une grosse deuxième partie de saison comme celle qu’avait produit le milieu minichois en 2006 pourrait l’entraîner dans la liste des 23.


Sébastien Puygrenier
: Découvert avec le bon début de championnat de Nancy la saison dernière, Sébastien Puygrenier a confirmé cette saison qu’il était l’un des meilleurs « centraux » actuellement en Ligue 1. Plus en vue avec la première moitié de championnat tonitruante de l’ASNL, toute la Lorraine souhaite le voir évoluer sous le maillot bleu.
puygrenier.jpgSa faible expérience au haut niveau européen ne plaide pas en sa faveur. Mais si son signe astral correspond aux bonnes étoiles de « l’astrologue Domenech », il peut avoir sa chance.