C’est dans la boîte

Par le 10 février 2009

Top et flop de la semaine télé.

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Flop

Lundi dernier, le Lido à Paris reçoit en direct les globes de cristal. Sorte de remise des oscars où les invités reçoivent des prix décernés par un vote de près de 4600 journalistes.
Une cérémonie vieillotte présentée par Carole Gaessler et Jean-Luc Delarue.
Au sommaire des récompensés : Sylvie Testud, Vincent Cassel, Yamina Benguigui, Anais, Julien Doré, Valérie Lemercier…
Delarue se fait Dechavanne et, pour une fois, nous fait regretter Nikos de TF1.

Tel un enfant effronté, surexcité, l’insupportable présentateur n’a pas su la fermer.
Au sommaire: Pique pour Jacques Attali, le président du jury : « Ça fait du bien d’être président vous qui avez été près du président pendant longtemps ? »
Lors de l’annonce de la récompense de la meilleure actrice, il dit ouvertement « Ah, c’est pas passé loin, Yolande! » au sujet de l’actrice pressentie, Yolande Moreau.
Le titre de la chanson d’Anais devient « Leçon d’amour », une chanson que, dit-elle, elle ne connaît pas. Julien Doré se voit lancer un formidable « bravo Jérôme ». Sans parler des grasses allusions tout au long de la soirée. Yamina Benguigui elle, a craqué. En lui remettant la récompense de la meilleure réalisatrice, l’animateur lui a demandé si elle voulait qu’il «lui tienne son ou ses globes.» Elle exige des excuses publiques dans Le Parisien. Un débit inaudible de stupidités versées avec un relent de pseudo compassion trop dégoulinante pour être honnête qui n’avait pas lieu d’être. A vomir.

Jeudi soir, pas d’Envoyé spécial, mais l’intervention solennelle du chef de l’Etat. Entouré de journalistes qu’il a choisis, le président a lancé des pistes « a discuter » pour résoudre la « crise du siècle ». Le point fort de l’émission ? L’habile stratégie journalistique de l’angle choisi. Celui-ci a consisté à faire croire que les manifestations se limitaient à la peur de la crise, éliminant ainsi les protestations liées à la politique du gouvernement qui ont aussi poussé les gens dans la rue. Du coup, les journalistes, petits écoliers en face du maître, ne se sont pas risqués à l’interroger sur les questions qui fâchent.

Top

Pour ceux qui sont restés sur France 2 après l’irruption présidentielle, formidable documentaire de Guillaume Moscovitz. « Belzec ».
Le film ouvre sur un terrain calme, ombragé, sans passé apparent. Un champs qui abrite pourtant une histoire, celle du camp de Belzec. Premier camp d’extermination en Pologne où plus de 600 000 Juifs périrent en 1942, il fut détruit par les nazis soucieux de ne laisser aucune trace. Aujourd’hui, il ne reste plus que les arbres plantés sur les charniers par des hommes qui ont semé sur les corps pour mieux cacher. D’abord labouré par des chercheurs de dents en or, Belzec, est un lieu de fouille qui brasse les os calcinés.
Le documentaire est poignant et pourtant, il est construit autour de pas grand-chose: les images du champ aujourd’hui, les témoignage des habitants du village, des bruits de nature. Pas de voix off, de musique de fond. Un documentariste que l’on perçoit à peine à travers les murmures de questions que la traductrice rend audible aux témoins interrogés… Peu à peu, le passé se montre, une survivante témoigne…le champ se dévoile… la terre aussi garde des cicatrices. Un documentaire émouvant et fort, même sans la présence d’ images d’archives.

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