TOP 20*
1. Knight of Cups de Terrence Malick
2. White Shadow de Noaz Deshe
3. La chanson que mes frères m’ont apprises de Chloé Zhao
4. Star Wars VII : Le réveil de la force de J.J Abrams
5. Birdman d’Alejandro Gonzales Inarritu
6. Foxcatcher de Bennett Miller
7. Le Pont des Espions de Steven Spielberg
8. Sicario de Denis Villeneuve
9. Le fils de Saul de Laszlo Nemes
10. It Follows de David Cameron Mitchell
11. Mustang de Deniz Gamze Ergüven
12. Chronic de Michel Franco
13. Réalité de Quentin Dupieux
14. Back Home de Joachim Trier
15. Much Loved de Nabil Ayouch
16. Mad Max : Fury Road de George Miller
17. Daddy Cool de Maya Forbes
18. Mia Madre de Nanni Moretti
19. Une seconde mère d’Anna Muylaert
20. Crosswind – à la croisée des vents de Martti Helde
* Top effectué sur une sélection de 115 films sortis entre le 7 janvier et le 30 décembre 2015
L’heure du bilan
En cette triste année 2015, le septième art n’a pas été épargné. Le cinéma commercial américain aura vu sortir deux pépites dans le marasme ambiant : le nouvel épisode de Star Wars réalisé par JJ Abrams – qui renoue avec nostalgie et puissance à la franchise – et Mad Max : Fury Road de George Miller qui avec sa mise en épileptique et son univers apocalyptique aura dépoussiéré le blockbuster américain. Il en avait bien besoin lorsque l’on voit la faible qualité de Jurassic World, Fast and furious 7, deux des plus gros succès commerciaux de l’année.
Quant au cinéma français, il aura rarement été aussi décevant, mal inspiré, malade… Un constat accablant où les comédies populaires (Un moment d’égarement, Papa ou Maman, Connasse Princesse des cœurs, Les profs 2, Aladdin, Robins des bois la véritable histoire…) se sont distinguées par leur médiocrité et leur manque de finesse. Les films d’auteurs sont restés confinés entre maladresses politiques (Dheepan, Les Cowboys), sclérose « auteuriste » (L’ombre des femmes) et ratages totaux (Une histoire de fou, Les anarchistes). Seule la folie de Quentin Dupieux avec Réalité, la douceur comique de Comme un avion, la sensibilité du Dernier Coup de Marteau, la mélancolie de Michel Gondry avec Microbe et Gasoil et l’audace de Ni le ciel ni la terre ont retenu notre attention.
Le cinéma indépendant mondial aura une nouvelle fois montré toute l’étendue de sa richesse artistique et thématique : White Shadow et La chanson que mes frères m’ont apprises sont des œuvres quasi-accomplies, non sans maladresses mais dont la sincérité et la puissance du propos sont des plus enthousiasmants. Mustang, Much Loved et Une seconde mère ont eux séduit par le traitement politique intelligent et la délicatesse de leur cinéma, sans jamais oublier l’essentiel : raconter une histoire. C’est également avec joie que l’on a renoué avec le film d’horreur inventif avec It follows de David Cameron Mitchell.
Les réalisateurs confirmés ont eux été à la hauteur, à quelques exceptions près : la virtuosité de Malick (Knight of Cups), le grand classicisme de Spielberg (Le pont des espions), la force de Denis Villeneuve (Sicario), l’audace d’Inarritu (Birdman), la maitrise de Bennett Miller (Foxcatcher), et enfin l’émouvant Mia Madre de Nanni Moretti.
Le cinema americain au rendez-vous en 2016 ?
En 2016, l’Amérique devrait être au rendez vous avec Les huits salopards le huitième film de Quentin Tarantino, western de 2h48 qui sortira le 6 janvier. Les frères Coen seront là aussi avec leur nouvelle comédie déjantée Ave César ! au casting 5 étoiles (février). Jeff Nichols (Take Shelter, Mud) présentera Midnight Special, film de Science-fiction produit par la Warner – une première pour ce cinéaste indépendant et extrêmement talentueux. Quant à Alejandro Gonzales Inarritu, il reviendra fin février avec ce qui s’annonce déjà comme l’un des films de l’année : The Revenant, un western-survival où Leonardo DiCaprio n’aura qu’une seule chose en tête, se venger.
La bande annonce de The Revenant :
Côté français, on vous laissera découvrir les deux jolies réussites découvertes lors du dernier Cinémed : Peur de Rien de Danielle Arbid et Les Ogres de Léa Féhner.
Notre voisin belge Felix Van Groeningen reviendra avec Belgica, lui qui nous avait tant bouleversé avec Alabama Monroe. Vous savez ce qu’il vous reste à faire en 2016.