Grenache Night, l’after sans tâche

Par le 27 janvier 2015

À la nuit tombée, l’Association Grenache paye sa tournée en organisant l’after officieux du salon Millésime Bio. Le temps d’une soirée, les vignerons offrent une dégustation de ce cépage, où personne ne recrache vraiment son vin. Ambiance.

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« On n’est pas du tout dans une dégustation académique, ici, les gens sont là pour s’amuser, découvrir et déguster avec les vignerons. » Il est 20h30 lundi 26 janvier et du haut des escaliers qui mènent aux sous-sols de la brasserie le Grand bazar, situé proche de la Comédie à Montpellier, Marlène Angelloz, chargée de communication de l’association Grenache, accueille les premiers exposants aux bras chargés de cartons de bouteilles. Ces vignerons viennent de la Vallée du Rhône, de Provence, du Languedoc-Roussillon mais aussi d’Espagne. Tous partagent une même particularité: celle de cultiver du grenache, un cépage typique du bassin méditerranéen introduit en France au Moyen-âge. Une légende vigneronne raconte que Thomas Jefferson himself l’aurait importé aux Etats-Unis durant ses années d’ambassadeur U.S en France.
La Grenache night, « c’est une dégustation, les vignerons viennent présenter leurs cuvées majoritairement ou 100% grenache, dans une ambiance plutôt conviviale, avec de la musique », assure d’emblée Marlène Angelloz dont le site communique essentiellement en anglais.

« On est là pour parler des vins, du grenache »

Lumière tamisée, tables hautes, la salle se remplit peu à peu. Richie Craig, venu spécialement de Londres pour Millésime Bio admet dans sa langue maternelle aimer les vins français: «Ils sont faits proprement et sont très élégants. Peut-être que j’achèterai quelques bouteilles ce soir. » Sur fond de musique lounge, Charles Perez, du domaine du Mas Becha, apprécie: « Ces événements permettent de déguster des grenaches de différents origines, toujours de même cépage mais toujours vinifier de façon différente. On est là pour parler des vins, du grenache.» Ce dont ne se prive pas Laurence Henry, au domaine éponyme situé à Saint-Georges d’Orcques: « Le grenache, c’est un cépage qui est merveilleusement bien adapté au climat méditerranéen. Dans ces vins, on retrouve une certaine souplesse, beaucoup de tendresse, de suavité. Et en même temps, cette buvabilité. On a la chance d’avoir aussi la fraîcheur et le caractère de notre terroir, qui génère des vins à la fois nerveux, avec beaucoup de vivacité, d’acidité aussi ».

« Il y a toujours beaucoup d’alcool dans le grenache »

Verre à la main, toujours tenu par le pied, les hôtes goûtent un à un les vins présentés. Le brouhaha est joyeux, et les crachoirs se font ici plus discrets. Les minutes défilent aussi vite que les bouteilles se vident. Les langues toujours plus déliées couvrent maintenant la musique. Le degré d’alcool des vins, qui avoisine parfois les 16°, n’y est forcément pas étranger. « Il y a toujours beaucoup d’alcool dans le grenache. C’est un cépage sucré, qui donne des vins riches, ronds, fruités. Ils ont une sorte de souplesse, de caractère, ce sont des vins enjôleurs», explique Arnaud Guichard du domaine de la Guicharde d’Uchaux (Vaucluse), présent plus tôt au salon Millésime Bio et habitué des Grenache Night. Plateaux à la main, les serveurs se relaient pour assurer l’approvisionnement en fromage et charcuterie auprès de la soixantaine de convives en train de savourer du grenache. « Le blanc en grenache, c’est vraiment adapté au fromage. Il a ce côté un peu rance des vins secs légèrement oxydés. On retrouve des affinités avec le gruyère suisse, avec le comté. Alors qu’avec le grenache rouge, on est plus sur quelque chose qui va avec le fromage de brebis ou les fromages persillés, les bleus par exemple ». De quoi alimenter les conversations et les bouches quelques heures encore.

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à propos de l'auteur

Auteur : VICTOR VAN DEN WOLDENBERG

Étudiant polyvalent évoluant au poste d'arrière latéral gauche dans l'équipe du M2 journalisme de l'université Montpellier I. Après une formation effectuée à Paul Valéry et une licence en Information et communication, j'ai su gagner ma place en m'imposant comme titulaire au sein du M1 Science Politique la saison passée. J'apprécie, lorsque j'en ai la possibilité, traiter des différents sujets de société qui m'intéressent au travers du prisme du football, bien souvent très révélateur. Car comme Albert Camus, je reste (et resterai) un fidèle amoureux du sport le plus romantique qui soit. Pour tout le reste, j'aime lire Irvine Welsh. Éternel incompris sur le terrain, c'est finalement en utilisant ma plume que j'espère pouvoir vivre de ma passion.