La gratuité selon Airtist

Par le 18 novembre 2008

Airtist.com propose une alternative au téléchargement illégal en offrant de la musique gratuite sur Internet. Sans communication le site a déjà attiré une communauté de 125 000 membres. Olivier Reynaud, cofondateur d’Airtist, présente son entreprise et son point de vue sur l’état du milieu de la musique en France.

Airtist propose de la musique gratuitement sur Internet

Votre site propose de télécharger gratuitement et légalement de la musique sur Internet, quel est votre concept ?


Airtist est un site de téléchargement gratuit, légal et éthique. Les internautes ont le choix entre deux types de téléchargement. Le premier classique, à l’achat, avec un prix définit par les artistes, ce qui est une nouveauté. Le second, si l’internaute ne veut ou ne peut pas payer, reste gratuit et légal en échange d’une publicité. Aujourd’hui, nous sommes les seuls à proposer cela. Pour obtenir un titre, l’usager doit créer un compte et choisir son morceau. Une publicité apparait en plein écran, comme à la télévision, et c’est seulement à la fin du spot qu’il peut accéder à la page de téléchargement. C’est gratuit et l’artiste est payé grâce à la publicité à hauteur de 12 centimes d’euro par titre téléchargé. En plus, à chacun d’eux, un centime d’euro va à une association caritative choisie par l’internaute.

La gratuité est de plus en plus recherchée, notamment dans la presse écrite. Est-ce qu’il est difficile de convaincre des partenaires de travailler avec vous ?


Le support publicitaire que l’on propose est nouveau. C’est une publicité au format télévision avec tous les avantages d’Internet. La campagne peut être ciblée selon l’âge, le sexe ou la ville. L’annonceur peut gérer la redondance des spots et contrôler tout le déroulement en ligne de sa campagne. Par rapport à ce qu’il existe actuellement, nous sommes les seuls à offrir une réelle gestion en temps réel de la publicité. C’est un support haut de gamme qui répond à la plupart des attentes des annonceurs, le contrôle en plus. Cela représente un coût important, c’est sûr. Mais cet avantage était recherché par de nombreux publicitaires, c’est pour cela qu’ils ont adhéré au projet.

La crise actuelle a beaucoup affecté les recettes publicitaires, qu’en est-il pour Airtist ?


Tous les sites qui travaillent dans la publicité en ligne ont subi les effets de la crise, Airtist y compris. Nos publicités fonctionnent différemment par rapport aux autres sites, mais il y a tout de même eu un net ralentissement. Certaines entreprises n’ont pas tenu le choc, mais nous on est toujours là, on tient et on avance. On essaye d’ailleurs de développer un support publicitaire annexe sur les bases du premier, qui va permettre d’outrepasser ce type de crises. C’est une surprise prévue pour 2009 !

Certains professionnels de la musique pensent que le milieu est au bord de la disparition à cause d’Internet. Quel est votre avis sur ce constat ?


Aujourd’hui de plus en plus de monde travaille dans la musique. Sur Internet, une dizaine de site de téléchargement sont créés tous les mois. Le problème c’est que les échanges financiers (vente de disques, places de concert…) n’ont pas augmenté à la hauteur des acteurs présents dans le monde musical. Beaucoup n’ont pas su gérer cette mutation et se sont effondrés. La recette pour se maintenir aujourd’hui, c’est d’éviter de s’éparpiller. Les entreprises qui réussissent sont celles qui entrent en partenariat avec certains labels ou qui se concentrent sur une niche particulière. Il faut savoir cibler un public et favoriser la scène. C’est ça qui marche en ce moment.

Pour finir, quels sont vos projets pour 2009 ?


La nouveauté pour 2009, c’est plus de catalogues. Nous avons déjà EMI en ligne et nous espérons faire signer deux autres « majors » entre Sony, Warner et Universal. Nous allons aussi proposer plus de téléchargement gratuit grâce aux publicités. Début 2009 il devrait y avoir de bonnes surprises pour les internautes avec de nouveaux artistes. Nous allons aussi être beaucoup plus présents sur scène avec des photographes, des tourneurs et des places de concert à gagner. Il faudra surveiller le site.

Catégorie(s) :
Étiquettes : , , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Guillaume Rizzo

A 5 ans, je voulais devenir vétérinaire comme tout le monde, mais ma curiosité m’a mené vers d’autres sentiers. Aujourd’hui, à 25 ans, mon parcours est un peu spécial. Avec Bac S, j’ai débuté une année en fac de biologie et j’ai très vite compris que ce n’était pas fait pour moi. Je me suis finalement dirigé vers un cursus d’histoire qui m’a beaucoup mieux réussi. Après 5 ans passés dans les rangs de l'Université Paul Valéry à Montpellier, j’ai obtenu une Licence en histoire-géographie et un Master en histoire militaire. C’est durant cette période que l’idée de devenir journaliste a germé. Mon diplôme dans l’escarcelle, j’ai donc rejoint un cursus en science politique à la fac de droit de Montpellier, puis j’ai intégré le Master métiers du journalisme en 2008.