Psy et son « Gangnam style » n’était pas le seul. La victoire du Jinjo Crew à la Battle of the Year, dimanche 18 novembre, ou encore les 28 000 places (à 70€ minimum) remplies en quelques minutes pour le concert du groupe BTS à Paris en disent long. Le phénomène K- pop gagne toujours en intensité dans l’hexagone. Un style influencé par le hip-hop que les artistes ont mélangé à de la danse traditionnelle coréenne avec une touche de romantisme et un peu de légèreté pour faire chavirer le coeur des adolescentes. « C’est une musique avec une nuance plus calme comparé aux boys-band américains, et surtout elle s’englobe dans tout un mouvement artistique avec le théâtre ou encore le cinéma coréen également très populaire », explique Lee-Jang-Seok, président de la fédération des écoles coréennes de France et directeur de celle de Montpellier.
Ces dernières sont au nombre de 13 aujourd’hui dans l’hexagone et quatre autres sont sur le point d’être reconnues. Ces établissements ont essentiellement été conçus pour que les élèves viennent y apprendre la langue coréenne mais proposent également divers ateliers culturels. Le succès de la K-pop à travers le monde entier a contribué à donner une grande visibilité internationale à la Corée du Sud « Quand l’école de Montpellier a ouvert en 2005, nous n’avions que six élèves, aujourd’hui ils sont 150 et 1500 pour toute la France. », précise le directeur.
L’engouement pour l’apprentissage de la langue coréenne grandit à tel point qu’ils sont de plus en plus nombreux dans ces écoles à vouloir se rendre dans le pays du matin calme par la suite. Lee-Jang-Seok ne s’attendait pas forcément à ce que le phénomène K-pop perdure aussi longtemps. « En 2012 quand Psy était devenu célèbre avec son « Gangnam style », je pensais que cela n’était qu’une tendance qui finirait par s’estomper mais aujourd’hui il y a de plus en plus de fans et nous accueillons même des artistes français qui chantent en Coréen au cours du festival Corée d’ici. Maintenant j’estime que ça peut durer encore 10 ans ! », espère t-il.
Un succès davantage lié au visuel
La clé du succès de ces groupes comme Day 6 ou Big Bang est surtout liée leur omniprésence sur les réseaux sociaux qui a permis de créer une proximité avec leurs fans du monde entier. « Ils organisent beaucoup de « fans meeting » sur les réseaux ainsi que des jeux qui nous permettent de mieux les connaître et tout est traduit en anglais pour que chacun comprenne », précise Vanille, 17 ans et inscrite à l’école Coréenne de Montpellier. Celle qui a commencé le Coréen depuis 5 ans maintenant a découvert sa passion pour cette culture par hasard. « Je regardais la télé et je suis tombé sur une chaîne qui passait de la musique coréenne, il y avait un clip avec un monsieur aux cheveux bleus parlant une langue bizarre, cela m’a plu, j’ai continué à regarder et je me suis intéressé au pays comme ça. A partir de là j’ai commencé à prendre des cours sur Internet », raconte t-elle. Son objectif aujourd’hui est de partir pour Séoul l’année prochaine pour y envisager de futures études.
La K-pop fonctionne surtout par le visuel, la majorité des fans à l’international ne comprenant pas les paroles. « Tout est hyper bien rôdé et très spectaculaire et les danses ne sont pas compliquées à réaliser », assure Bora, étudiante et fan lilloise de longue date.
Toutefois, nombreux sont ceux qui aimeraient que l’on s’intéresse au pays du matin calme pour autre chose que la K-pop comme Young-Ho-Nam, directrice artistique du festival Corée d’ici. « Même si la K-pop marche bien ici en France, j’estime que les Français ne connaissent pas encore bien notre culture car elle va bien au-delà de ça. C’est aussi pour cela que ce festival est organisé dans le but de valoriser et faire connaître l’art coréen en général avec de la peinture, de la sculpture ou de la cuisine. », considère la danseuse et chorégraphe.
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