Le tracé de la ligne 5 du tramway fait débat au conseil municipal

Par le 20 février 2014

Lundi 17 février avait lieu l’ultime conseil municipal de la maire PS Hélène Mandroux. Le 52ème de son mandat, pour le moins agité. Certains élus n’ont pas hésité à prendre la parole et utiliser l’invective. Notamment sur la question de la ligne 5 du tramway.

En période pré-électorale, chaque candidat y va de sa stratégie. Celle de Jacques Domergue paraît claire : il veut se faire remarquer. A l’annonce de l’affaire numéro 23, intitulée « Convention financière Ville/Communauté d’Agglomération pour l’adaptation d’équipements de la Ville liés au tramway lignes 4 et 5 », son sang ne fait qu’un tour. Il demande aussitôt la parole.

« Mais sur quel tracé exactement vont porter les aménagements ? »

Anne-Rose Le Van, conseillère municipale de l’opposition (Gauche Anticapitaliste-Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique), a été plus rapide. Elle entame les hostilités. « Mais sur quel tracé exactement vont porter les aménagements ? », demande-t-elle. Des incertitudes planent toujours concernant le parcours que va emprunter le tramway de la ligne 5. Notamment le passage ou non au cœur du Parc Montcalm, reliant la rue des chasseurs aux rues de Fontcouverte et de Bugarel. Un espace de plus de 26 hectares. En octobre 2013, un recours de l’association Arfa-Parc Montcalm avait été porté devant le tribunal administratif de Montpellier. Déjà en cause, le tracé de la ligne 5 du tramway. Celui-ci amputerait le parc de 8 hectares, un affront pour cette association qui milite pour la sauvegarde du parc dans son intégralité.
Madame Le Van ne comprend pas l’objet de cette délibération, la question du tracé n’ayant pas encore été réglée.

Jacques Domergue, en vrai plébéien, lance le débat

Jacques Domergue, conseiller municipal de l’opposition (UMP), renchérit. Il peste contre la mauvaise foi des élus. « La ligne 5 du tramway passera par le parc Montcalm », affirme-t-il. Immédiatement contredit par Serge Fleurence, premier adjoint au maire (groupe socialiste) : « Non, Monsieur Domergue, la ligne 5 ne passe pas au cœur du parc Montcalm mais en lisière. Arrêtez de dire de telles choses, après elles sont relayées par les journalistes. C’est faux ».
Mais rien n’arrête Jacques Domergue, qui poursuit son discours. Tel un prophète, il annonce : « Je vais rectifier la vérité !  ». Il continue sur sa lancée : « Il y a deux discours. Celui du président de l’agglomération, qui a entériné un tracé passant en plein milieu du Parc Montcalm. Et celui des candidats, qui, voyant le tollé général provoqué par cette annonce, sont tous revenus sur leur décision ». Une solution lui apparaît comme évidente : « Il faut une nouvelle DUP (déclaration d’utilité publique, ndlr) pour un nouveau tracé ». Il passe aux menaces : « Je vous le dis, si la liste Moure est élue, le tramway passera à travers le Parc ».

Robert Subra, du groupe socialiste, s’interpose : «  On a proposé un tracé qui dessert les logements et les emplois. Il y en avait trois possibles, cellui qui a été adopté par les commissaires enquêteurs était le plus utile. Le préfet a pris cette DUP et cette solution a été acceptée sans remarque ni observation ».

Les élus s’emportent, chacun y va de son commentaire. Comme ce conseiller, au fond de la salle : « Monsieur Domergue parle mais il n’a jamais emprunté le tram ! Il en a même peur !  », fulmine-t-il. Parfait dans son rôle, Jacques Domergue se lève sur-le-champ. Il brandit un ticket rouge, s’apparentant à celui du tramway de Montpellier. Un élu ironise « C’est un ticket de tram de Toulouse ».

Le fin mot de l’histoire

Serge Fleurence rappelle à l’ordre le candidat de l’opposition au son de cloche. Il réitère : « le tracé se fait en bordure nord du parc, il ne le traverse pas ».
Michel Passet, deuxième adjoint au maire (Parti communiste), le soutient. Il s’étonne du retournement de veste de certains élus et partis politiques  : « Je rappelle à tous que le tracé de la ligne 5 a été adopté par le conseil d’agglomération à l’unanimité. Et que toutes les formations politiques représentées ici sont également présentes au conseil d’agglomération. Il est étonnant que vous le votiez là-bas et que vous le contestiez ici », s’agace-t-il. Il tient à souligner un dernier point : « un engagement a été pris par rapport à l’emplacement de la cité de la jeunesse (terrains de l’ancienne École d’Application d’Infanterie, proche du parc Montcalm, ndlr). D’ici peu, des milliers de jeunes vont se déplacer en tramway des universités à la cité de la jeunesse. On ne peut pas revenir dessus », conclut-il.

Philippe Thines, rapporteur de l’affaire, a le dernier mot. Il rappelle qu’il ne s’agissait pas d’évoquer le tracé mais bien les questions de sécurité concernant les travaux des feux tricolores.
Oui, mais c’était sans compter les esprits échauffés de certains en cette période pré-électorale.

Catégorie(s) :
Étiquettes : , , ,

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le !

à propos de l'auteur

Auteur : Marion Saive

Depuis toute petite, je n'ai cessé de m'intéresser aux informations. Même si, pour être honnête, il y a eu cette époque ingrate de l'adolescence qui m'en a fait me détacher durant une courte période. J'ai ensuite replongé dans le bain sans grand effort. Mon envie de travailler dans le milieu journalistique s'est affinée au fil du temps. Après un bac ES, je me tournai vers les études juridiques. Mon parcours semblait tout tracé : devenir avocate et me faire un nom parmi les plus grands. Il en fut tout autrement : après deux années intenses d'étude de droit, j'eus l'occasion de partir en Erasmus à Madrid pour finaliser ma licence. Un millésime, cette année 2012, enrichissante à souhaits ! Je me détournai du droit que je trouvais trop pompeux et j'optai pour un Master de science politique à Bordeaux. L'histoire était là, la politique aussi, mais il manquait un ingrédient pour que le mariage fut parfait : l'enquête. Je retrouve ce mélange de genres dans le journalisme, raison de ma venue à Montpellier. Mes quelques stages, tout d'abord en presse écrite dans un petit journal rattaché à l'Humanité puis dans une agence de presse télé lyonnaise, ont renforcé mon appétit de l'actualité et mon goût de l'écriture. Dans l'idéal, j'aimerais me diriger vers le journalisme politique, même si, pour être honnête, j'ai aussi un petit faible pour les faits divers. Ayant lu énormément de polars dans ma jeunesse, je me suis toujours sentie l'âme d'un détective privé. J'aimerais contribuer à redorer le blason de cette rubrique souvent mal considérée.