Si l’atmosphère est détendue dans les travées du stade Yves du manoir – lieu de villégiature de l’équipe d’Argentine – les pumas ne sont pas venus passer des vacances à Montpellier. Felipe Contepomi, demi d’ouverture du RC Toulon, s’attend à « un match dur » samedi. Les chiffres plaident pourtant en faveur du XV argentin, qui s’est imposé sept fois en neuf matchs face aux tricolores.
Mais par humilité ou véritable méfiance, c’est avec beaucoup d’honneur qu’ils décrivent leur adversaire, « on va jouer contre une des meilleures équipes du monde, ils ont beaucoup de qualités » confie l’ouvreur.
Pour son coéquipier Patricio Albacete, seconde ligne du stade toulousain, « le rugby français à beaucoup d’individualités, il y en a quarante ou quarante-cinq qui ont le niveau international ». Quand on lui demande comment il explique la réussite des pumas face aux Français, l’imposant seconde ligne fait preuve d’une grande retenue : « je ne sais pas, peut être que c’est parce qu’on se connait…on essaie toujours de défendre notre maillot, dernièrement on a eu de la chance. On les respecte tellement, on les craint, c’est pour ça qu’on fait nos meilleurs matchs contre la France. On sait aussi que si on se relâche on peut en prendre quarante ».
Une fédération en voie de développement
L’humilité démontrée par ces joueurs est inhérente à la situation de la fédération argentine. Petit poucet au milieu des grandes nations du rugby professionnel, elle peine à exister à côté du football, le sport national. Ne bénéficiant pas des structures pour se développer, la plupart des joueurs sont obligés d’émigrer vers l’Europe pour vivre de leur passion. Une situation qui pourrait évoluer prochainement. A partir de 2012, les pumas disputeront le tri-nation et une franchise argentine se verra intégrer au championnat des provinces des nations du sud. Une avancée saluée par Patricio Albacete: « C’est vraiment important, ça va permettre au rugby argentin de se développer. Ça permettra aux générations à venir d’apprendre, d’incorporer des façons de s’entrainer. C’est un changement constructif en tout cas. Surtout pour les jeunes, ils ne seront plus obligés de quitter le pays. Pour devenir professionnel, ça leur laisse le choix ».
Catégorie(s) :Étiquettes : Argentine, France, La Mosson, Rugby, test match, Yves du Manoir