– Quelles sont les caractéristiques de Millésime Bio 2018 ?
C’est un salon 100% bio où on peut trouver exclusivement des vins certifiés et non pas des vins en conversion. Cette année, il y aura 950 exposants. Quinze pays seront représentés dont notamment l’Italie ou encore l’Autriche. La Région Occitanie – 1ère région productrice de bio, tous secteurs confondus – est bien présente avec 320 exposants. Millésime Bio permet avant tout aux vignerons de faire du business. C’est là tout l’intérêt et la force de l’événement. Pour cela, il y aura plus de 5 000 acheteurs professionnels tout au long des trois jours du salon.
Quel est l’objectif prioritaire cette année ?
Nous souhaitons dépasser le nombre de visiteurs de l’an dernier qui était de 4 850 au Parc des expositions de Marseille-Chanot. Le but est de faire un meilleur salon que le précédent pour confirmer l’aura de Millésime Bio.
Quelles sont les innovations de cette édition ?
Cette année, nous mettons en place une application qui permettra de se repérer sur le site et qui proposera un cheminement pour les visiteurs. Il y aura, en parallèle, des conférences techniques et économiques autour du vin bio. Pour les 25 ans du salon, il y aura une belle fête dès le premier soir afin de célébrer le succès constant de cette vitrine mondiale du vin bio.
Depuis sa création, le salon ne cesse de grossir… Jusqu’où ?
Pour preuve de son succès, il y a eu plus de 130 vignerons qui sont restés sur liste d’attente. À Millésime Bio, chaque exposant est mis sur un pied d’égalité. Chacun a une table d’exposition. Les places sont même tirées au sort.
Le salon s’agrandit progressivement, on rajoute entre 80 et 100 exposants en moyenne tous les ans. Le but est de ne pas aller trop vite afin d’avoir un équilibre entre exposants et nombre de visiteurs.
Quelles sont les principales évolutions du vin bio depuis 25 ans ?
En 2016, les ventes de vin bio ont progressé de 18% en France et 32% à l’export. On constate aussi un accroissement du nombre de conversions du côté des vignerons. De 2010 à 2017, on passe de 170 à 467 entrées en conversion, ce qui est très positif.
Entre 2010 et 2016, on dénombre une augmentation de 35% de viticulteurs bio. Une augmentation qui se remarque aussi dans la part du vignoble français avec une progression de 3% sur la même période.
Quel est le profil type du consommateur de vin bio ?
Pour moi, même si je travaille plus avec des grossistes, il n’y a pas vraiment de profil type. Le bio reste pour tout le monde. On essaie de rendre le vin bio accessible au plus grand nombre et à toutes les bourses. En général, le prix d’une bouteille se situe entre 5 et 15€, ce qui n’est pas non plus excessif par rapport à du vin industriel.
Le prix est-il un critère pour les consommateurs ?
Comme dit précédemment, le prix moyen d’une bouteille reste abordable. Le vin bio dispose d’un bon rapport qualité-prix. Après, c’est certain, il n’y pas de petits prix comme pour du vin industriel. Mais on espère que les consommateurs soient plus attentifs à la qualité d’une bouteille qu’à son prix.
La France est actuellement 3e productrice de vin bio, pensez-vous, à terme, pouvoir atteindre la première place ?
Pour l’instant, cela reste difficile. L’Italie et l’Espagne sont encore loin devant. En France, on observe une légère stagnation du nombre de conversions, sauf en Occitanie.
Le vin nature a le vent en poupe. Est-ce un vrai concurrent pour le bio ?
Si un vin est certifié bio et qu’il est nature, cela ne me dérange pas. Par contre, si un vigneron déclare son vin nature sans qu’il soit certifié, ce n’est pas pareil. Aujourd’hui, nous avons des certifications, des contrôles, même pendant le salon. Preuve que l’on fait les choses dans les règles. Sans certification, il est difficile de croire quelqu’un disant de son vin qu’il est nature.
Les vignerons bio sont des gens qui font attention à ce qu’ils font, à la fois en matière technique et écologique. Leur but est de fournir aux consommateurs des vins de qualité.
L’Etat aide-t-il suffisamment les viticulteurs bio ?
On essaie de se battre pour que le revenu brut par hectare pour chaque vigneron soit entre 8 000 et 10 000 € en moyenne. On met en place une véritable politique économique et promotionnelle afin de jouer sur les prix de vente. Cela permet, quoi qu’il arrive, de ne pas dépendre directement des aides de l’Etat, dont le montant est compris entre 200 et 300 € par hectare. Cela reste infime pour les vignerons. La fin de l’aide au maintien n’est donc pas une mauvaise nouvelle pour nous, elle ne change, au final, pas grand-chose. Mais c’est certain qu’il manque des mesures pour inciter les vignerons à se convertir en bio.
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