20h. le public descend l’escalier raide en métal qui mène à la cave. Les spectateurs payent l’entrée puis pénètrent dans cette pièce sombre, exiguë, aux murs en pierre et au plafond bas et voûté. Au fond de la salle, une petite scène avec un simple rideau noir. Les verres tintent. Un petit bar est accessible sur la gauche du public. On s’y accoude, on discute, on échange avec les artistes, histoire de se détendre avant le début du spectacle. Puis les lumières s’éteignent, la musique démarre, le MCC peut commencer.
Julien, à l’origine du projet et présentateur du soir, lance avec entrain : « Montpellier Comédie !? » Et le public de répondre: « Club ! ». « Le MCC, ça marche surtout par le bouche-à-oreille. C’est l’effet « Fight Club » : les gens entrent dans le bar, se demandent ce qu’il y a en bas et quand ils apprécient, ils en parlent à leurs potes » annonce Julien. « On a imprimé 5 000 flyers, on n’en a distribué que 200. […] Et ce soir je ne pouvais pas faire entrer tout le monde » rajoute-t-il.
Julien (un autre) à la guitare, Mélie en slameuse, Momo et Jérôme en animateurs de centre de loisirs irresponsables, Benoît en conteur : il y en a pour tous les goûts. Les interventions durent environ cinq minutes, le rythme y est. Sur scène, on crie, on bouge, on se vanne et on communique avec la salle. Le ton est vif, caustique et poétique. Les jeux de mots pleuvent et le public apprécie. Les spectateurs se marrent, interviennent et répondent parfois aux artistes. « Dans une salle de spectacle, les gens s’assoient et se disent: «Allez, fais-moi rire ». Ici, tout le monde réagit, c’est cette proximité que j’aime » s’enthousiasme Julien.
Robin est conteur au MCC. Pas d’artifices. En deuxième partie du spectacle, il relate seul, d’une voix calme et posée, l’histoire d’un vizir malchanceux enfermé dans les geôles d’un Sultan. Plus aucun bruit dans la salle, seule la voix du conteur résonne dans le sous-sol du Macadam. « Le conte nous fait retourner en enfance, le public voyage. La différence avec le sketch, c’est qu’à la fin, le public ne nous dit pas « bravo » mais « merci » » confie-t-il. « Au MCC, on mêle différents arts et je pense que le public s’y retrouve » conclut-il.
Le conteur ne fait pas si bien dire. Luc, étudiant, ressort du pub le sourire aux lèvres : « J’ai connu le MCC grâce à un de mes amis. Je m’attendais à n’avoir que de l’humour mais en fait on découvre beaucoup d’autres univers. En plus l’ambiance est vraiment intimiste, il y a un côté plus véritable de l’artiste. »
Rémy, gérant du Macadam, a tout de suite accepté la proposition de Julien de créer une scène ouverte à Montpellier. « J’étais persuadé que ça allait marcher […] Dès la première édition, ça a été un succès ». Le tenant du pub, à l’accent du Midi prononcé et à la carrure de handballeur ajoute : « Ca me permet de découvrir de nouveaux artistes et ça peut leur permettre de faire des plus grandes salles par la suite. »
Le MCC existe depuis maintenant trois ans et la salle du Macadam ne désemplit pas. La diversité des artistes et l’interaction avec le public font l’originalité de cette scène ouverte atypique. Comme le résume Pitta, slameur : « Le MCC, c’est un laboratoire. Les artistes se testent face à un public et le public vient tester de la nouveauté. »
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