Nigeria : Le réchauffement climatique fait des heureux chez les moustiques

Par le 18 décembre 2009

Chaque année au Nigeria, 300.000 personnes meurent du paludisme, ce qui représente environ un quart des décès dû à la maladie en Afrique. La semaine dernière, un colloque a réuni à Abuja, des scientifiques, des responsables politiques et des experts étrangers pour étudier ce phénomène inquiétant. Cette maladie dévastatrice se propage essentiellement dans les pays les plus pauvres d’Afrique. Le réchauffement climatique n’améliore pas la situation. En effet, selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les moustiques deviennent plus résistants aux insecticides.

Un quart des décès dû au paludisme en Afrique vient du Nigeria. Sur le continent noir, en moyenne, les enfants de cinq ans atteints font quatre crises par an. Roll Back Malaria (Repoussons le paludisme) est une association locale qui tente de lutter contre le fléau, «97% de la population est exposée au risque du fait de la pauvreté, de l’ignorance et de structures médicales inexistantes».

Selon l’OMS, le paludisme c’est 18% des ressources annuelles familiales pour les traitements et un tiers des hospitalisations. Chose incroyable, le séminaire qui a eu lieu à Abuja, la capitale du pays, a mis en évidence que le réchauffement climatique rend les moustiques plus résistants aux insecticides. «Nous sommes préoccupés par le fait que les moustiques porteurs du paludisme deviennent résistants à tous les insecticides approuvés par l’OMS, dit à l’AFP Peter Cleary, chargé de la communication de la compagnie européenne Vestergaard Frandsen qui fabrique des moustiquaires imprégnées de produits répulsifs».
Cette situation a forcément des conséquences dans les habitudes des Nigérians. Et pour cause, ils utilisent de plus en plus des pesticides agricoles toxiques, explique Yayo Abdulsalam, chercheur et professeur à l’université Bayero de Kano, au nord du pays.

Vient s’ajouter à cela le problème des moustiquaires bon marché et de mauvaise qualité, des contrefaçons qui rentrent clandestinement au Nigeria. Ces moustiquaires imprégnées seulement à 50% de produits répulsifs, ne sont d’aucun danger pour les bestioles, bien au contraire. Ils survivent et passent le gène de résistance à la génération suivante explique Sam Awolola.
À la fin 2010, le gouvernement s’est fixé comme objectif la distribution de soixante-deux millions de moustiquaires.
Deji Asa, médecin de Lagos, a une astuce très simple : changer régulièrement d’insecticides parce qu’au bout d’un certain temps, les moustiques ne meurent plus après une pulvérisation.

Les conséquences du réchauffement climatique s’invite là où personne ne les attendait. Le sommet de Copenhague, espérons-le, apportera des solutions réelles à ce problème qui avance à visage masqué.

Source : « En Afrique, au Nigeria, les moustiques résistent et profitent du réchauffement climatique », France 24

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à propos de l'auteur

Auteur : Guitri Theoley

Fils de conseiller d’ambassade, ma scolarité s’est déroulée dans différents pays du globe. Je suis passionné de voyages et je porte un grand intérêt aux autres horizons. Ma dernière expérience internationale, s’est déroulée au Caire en Égypte et a duré quatre ans. Le moyen orient est une région qui me fascine énormément, car elle regorge de nombreux mystères autour de la science et du savoir. J’ai obtenu mon bac économique et social au Caire, par la suite une licence bi-disciplinaires communication / anglais et une maîtrise communication à l’université lumière Lyon 2. Ayant quelque peu voyagé, je m’intéresse beaucoup aux grands enjeux et conflits de ce monde et autour de quoi ils s’opèrent. C'est la raion pour laquelle, je me suis dirigé vers ce métier.