Quand la fiction rencontre la réalité

Par le 4 avril 2010

Un an après le succès de Que serais-je sans toi ?, Guillaume Musso nous offre La Fille de papier, son huitième roman. Il y met en scène la rencontre explosive entre Tom Boyd, jeune écrivain à succès, et son héroïne, Billie Donelly.

On pourrait croire à un poisson d’avril. Et pourtant non, ce sont bien les exemplaires du dernier Musso que l’on peut trouver sur les étals des librairies ce 1er avril. Pour le plus grand plaisir de ses nombreux lecteurs.

Guillaume Musso est l’un de ces jeunes auteurs à succès qui se sont révélés ces dernières années. Professeur d’économie, le romancier est taraudé depuis l’enfance par un désir d’écriture. En 2004, il se lance réellement avec Et après qui le fait connaître. Une histoire d’amour, de suspense et de mystère. Voilà. La formule magique est trouvée et Guillaume Musso va l’utiliser pour chacun de ses romans.

Comme chaque auteur qui rencontre un « trop » grand succès tels les Meyer, Lévy, Gavalda ou Pancol, Guillaume Musso est critiqué : « trop » de bons sentiments pour un style d’écriture « trop » simpliste. On aime les étiquetages : « auteur à succès », « auteur commercial », « auteur populaire », « auteur à midinettes ».

Pourtant, comme souvent, la critique est en décalage avec la popularité que rencontre une œuvre. Le public aime Musso. Pour la pointe de fantaisie, de science-fiction, de suspens, chez les uns. Pour l’optimiste, l’histoire d’amour ou des intrigues bien ficelées, chez les autres. Musso, c’est un style simple, assumé et apprécié. Aynoah, membre du forum Fluctuat-Livre, lit aussi bien des grands romans classiques que Guillaume Musso, et assume : « je trouve que les ficelles de l’histoire ont beau ne pas être très originales, la mise en œuvre m’a agréablement surprise et j’ai trouvé malgré tout le livre assez prenant et agréable. Ça n’est pas de la grande littérature, mais un bon livre de détente, et pourquoi pas, un minimum de réflexion sur le sens de la vie en général ». « Je pense qu’aimer lire signifie aimer lire de bons livres. S’ils sont best-sellers ce n’est pas pour rien non plus…», conclut Oriane sur le même forum.Une simplicité qui est donc loin de rimer avec médiocrité pour ces lecteurs.

Et, avec La Fille de papier, les amateurs ne seront pas déçus. Le synopsis ? Tom Boyd, un romancier californien sombre dans une dépression après une rupture et est incapable d’écrire le troisième volet de la Trilogie des anges. Une nuit, il découvre, avec stupeur, une jeune femme entièrement nue dans son salon. « C’est moi : Billie ! » lui lance-t-elle alors prétendant être un de ses personnages, tombée de la page 266 de son dernier tome ayant rencontré des problèmes d’impression. Voilà ainsi l’histoire surprenante d’une héroïne de fiction qui s’invite dans la réalité de son créateur, pour lui sauver la vie.

Guillaume Musso utilise savamment ses ingrédients favoris : l’humour, l’amour, l’amitié, l’aventure et le surnaturel. Le romancier entraîne ses lecteurs du Mexique à Paris, en passant par Rome, pour des péripéties aussi drôles que touchantes. La fille de papier, c’est non seulement une histoire d’amour aussi inattendue qu’improbable, mais c’est surtout et comme toujours avec Musso, une amitié qui survit à la vie faite de ses malheurs et de ses souffrances, et des amis qui tentent le tout pour le tout et vont même jusqu’à tuer. Au final, l’intrigue est très bien ficelée, et la chute surprenante. Comme toujours. Ce n’est pas Elliott Cooper qui dira le contraire !


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à propos de l'auteur

Auteur : Julie Derache

« Un photographe est un funambule sur le fil du hasard, qui cherche à attraper des étoiles filantes » (Querrec) Diplômée du Master 2 Métiers du journalisme, je suis passionnée à la fois par les lettres, l’écriture et par la photographie. J'aime à reprendre les mots d'Eric Valli : « La photographie est avant tout, pour moi, la rencontre, la découverte, l’apprentissage d’autres mondes. Et le partage. C’est parce que ce métier est avant tout humain qu’il me passionne. » Ces propos résument tout. Mes expériences professionnelles, mes rencontres, mes passions, et surtout pourquoi j’ai choisi d’être à la fois journaliste et photographe. Amoureuse des mots, des livres, des images et des rencontres, j’ai toujours eu à cœur de comprendre le monde et de défendre ce que je crois être des causes justes. Curieuse, j’ai toujours voulu acquérir le plus de connaissances et d’expériences possibles dans divers domaines. Ainsi, mes multiples cheminements, atypiques bien souvent, se sont constamment éloignés des sentiers battus. Jeune, je me suis engagée par le biais d’une action pour la protection de l’environnement soutenue par PPDA, Roger Gicquel, Robert Hossein, entre autres. Grâce à cela, j’ai appris les bases du métier de journaliste, son éthique, et surtout à me dépasser pour aller vers l’autre. Ensuite, mon baccalauréat littéraire en poche, je me suis dirigée naturellement vers des études d’Histoire. Après ma licence, je suis allée voir ce qui se passait ailleurs, au Québec. M’intéressant à l’investigation et voulant m’immerger dans l’histoire du pays qui m’accueillait, j’y ai écrit un essai sur la femme amérindienne chrétienne en Nouvelle France dirigé par Paul André Dubois (Université Laval), explorant ainsi la culture et l’environnement des Premières Nations. A mon retour, je me suis vraiment lancée dans le journalisme. D’abord en intégrant le Master 1 Science Politique et le Master 2 Métiers du Journalisme, puis en faisant des stages dans le monde de la presse comme du photojournalisme. Notamment à l'Agence Vu, au sein de la rédaction locale, de la rédaction Culture/Magazine de Midi Libre et de celle de Polka Magazine où j’ai notamment eu la chance de pouvoir publier une première photographie commandée par Alain Genestar. Au sein du Master, j'ai également rédigé un mémoire intitulé « Au delà des clichés. Des évolutions du photojournalisme et de l'avenir d'une profession » sous la direction d'Edwy Plenel. A ce jour, je le retravaille en vue de le publier. Pour conclure, je pourrai vous dire, en reprenant les mots de Cédric Gerbehaye : « Je fais de la photo parce que j’ai des convictions », en ajoutant que pour moi le journalisme, c'est à la fois les mots et l'image, et que mon objectif est de faire des reportages pour documenter ce dont on ne parle pas, pour rendre compte, pour témoigner en prenant le temps, en analysant, en assumant sa subjectivité.