Entretiens la flamme : « La Horde du Contrevent »

Après « La Zone du Dehors », Damasio délivre un roman exceptionnel, où la science-fiction n’est qu’un moyen détourné et imagé pour ajouter un lyrisme aux combats d’aujourd’hui.

Imaginez vingt-trois personnes, entraînés depuis l’enfance pour contrer le vent, puissant et ravageur, invisible et pourtant si présent. Vingt-trois personnes, formant une horde, un bloc. Tous différents et pourtant si liés. Ils sont eux, ils sont nous, ils sont je. Ils sont un, et représentent les espérances d’une société : parvenir en Extrème-Amont, la source même du vent et de toutes choses, pour délivrer une douce brise à leur monde, à leur vie, à leurs descendants.

Ils le savent, il faudra toute une vie pour atteindre leur but. Trente-quatrième Horde après huit siècles de tentatives avortées, ils sont l’espoir, le talent et la force, ils sont la vie et toutes vies ; un jour, demain, dans dix ans peut être, ils atteindront l’Extrême-Amont, ensemble, tant qu’il subsistera un infime désir d’existence et de combat, il ira pour son compagnon, pour la quête, pour ce qu’ils sont. Car la quête est leur, elle est la raison de vivre et d’avancer ensemble, en bloc, de front, où l’édifice est fait de chaire et d’os, de tissus et d’âmes.

Imaginez un roman qu’il est quasi-impossible de diviser, ou s’il le fallait vraiment, on répandrait en vrac un scénario inespéré qui aura pris dix ans à son auteur, qui chose rarissime, écrit seulement par envie, et jamais par nécessité…

On déverserait dans l’absolu une narration fantastique où chaque personnage représenté par un symbole de l’alphabet grec intervient en qualité de narrateur, dans son style propre, dans son langage singulier, dans son charisme et ses pensées intérieures…

On prodiguerait une syntaxe surréaliste, qui allierait littérature et fluidité, deux termes si souvent antagonistes… Damasio ne se contente pas d’exposer une histoire, des personnages. Non il ordonne son roman à partir de l’écriture, comme si elle-même faisait partie intégrante de la Horde, et lui donnait un rôle musical…

Et puis, s’il fallait rajouter une légère touche à cette « Horde », on parlerait d’une pagination inversée, d’une fin qui se termine à la page 0, et qui exalte la compréhension du récit…

Par la puissance de ses mots et de son monde, par la force et le courage de ses valeurs, « La Horde du Contrevent » est un hymne à l’humanité.

Entretiens la flamme : « La Horde du Contrevent »

Après « La Zone du Dehors », Damasio délivre un roman exceptionnel, où la science-fiction n’est qu’un moyen détourné et imagé pour ajouter un lyrisme aux combats d’aujourd’hui.

Imaginez vingt-trois personnes, entraînés depuis l’enfance pour contrer le vent, puissant et ravageur, invisible et pourtant si présent. Vingt-trois personnes, formant une horde, un bloc. Tous différents et pourtant si liés. Ils sont eux, ils sont nous, ils sont je. Ils sont un, et représentent les espérances d’une société : parvenir en Extrème-Amont, la source même du vent et de toutes choses, pour délivrer une douce brise à leur monde, à leur vie, à leurs descendants.

Ils le savent, il faudra toute une vie pour atteindre leur but. Trente-quatrième Horde après huit siècles de tentatives avortées, ils sont l’espoir, le talent et la force, ils sont la vie et toutes vies ; un jour, demain, dans dix ans peut être, ils atteindront l’Extrême-Amont, ensemble, tant qu’il subsistera un infime désir d’existence et de combat, il ira pour son compagnon, pour la quête, pour ce qu’ils sont. Car la quête est leur, elle est la raison de vivre et d’avancer ensemble, en bloc, de front, où l’édifice est fait de chaire et d’os, de tissus et d’âmes.

Imaginez un roman qu’il est quasi-impossible de diviser, ou s’il le fallait vraiment, on répandrait en vrac un scénario inespéré qui aura pris dix ans à son auteur, qui chose rarissime, écrit seulement par envie, et jamais par nécessité…

On déverserait dans l’absolu une narration fantastique où chaque personnage représenté par un symbole de l’alphabet grec intervient en qualité de narrateur, dans son style propre, dans son langage singulier, dans son charisme et ses pensées intérieures…

On prodiguerait une syntaxe surréaliste, qui allierait littérature et fluidité, deux termes si souvent antagonistes… Damasio ne se contente pas d’exposer une histoire, des personnages. Non il ordonne son roman à partir de l’écriture, comme si elle-même faisait partie intégrante de la Horde, et lui donnait un rôle musical…

Et puis, s’il fallait rajouter une légère touche à cette « Horde », on parlerait d’une pagination inversée, d’une fin qui se termine à la page 0, et qui exalte la compréhension du récit…

Par la puissance de ses mots et de son monde, par la force et le courage de ses valeurs, « La Horde du Contrevent » est un hymne à l’humanité.