Le regard critique de Russell Banks sur les élections américaines
Russell Banks, romancier américain, est né le 3 mars 1940 dans le Massachussetts. Il grandi dans «un petit bled où personne ne passe jamais et que la neige recouvre la moitié de l’année » du New Hampshire, dans un milieu plus que modeste. Son père, plombier à ses heures, est surtout un alcoolique forcené. « Mon enfance a été marquée par l’alcool et la violence, l’abandon et la pauvreté». L’absence de livres au domicile familial le pousse à rêver à des horizons meilleurs. Il part étudier à l’Université Colgate. En 1975, il s’expatrie deux ans en Jamaïque où il publie ses premiers ouvrages ; Family Life et Searching for Survivors. Son premier succès commercial, il le connait aux Etats-Unis en 1985 avec « Continents à la dérive », récit de l’entrée des boat people en Floride. Les deux grands thèmes qui jallonent sa carrière sont la recherche de la figure paternelle et la description du monde des petites gens croulant sous le poids d’une vie quotidienne dure et pauvre ou de la tragédie. En 1997, son roman, De beaux lendemains, adapté au cinéma par le réalisateur canadien Atom Egoyan, reçoit le Grand Prix du Festival de Cannes. Il adhère au Parlement international des écrivains (association de soutien aux artistes persécutés), quelques mois après sa création par l’écrivain Salman Rushdie. Il en sera le président de 1998 à 2004.
Très actif politiquement, il est connu pour critiquer ouvertement son gouvernement. Il prend par exemple position contre l’engagement en Irak et s’oppose au Patriot Act. Son engagement lui a d’ailleurs valu par le passé quelques petits séjours en garde à vue. Cette année, le quotidien régional La Montagne, a obtenu le privilège exclusif d’engager Russell Banks comme chroniqueur. Depuis le mois de janvier, il publie une chronique sur les élections américaines. Il s’agit d’un coup de projecteur sur les élections vues par les « petites gens » aux Etats Unis. Voici l’extrait d’une interview donnée au journal le 13 janvier dernier, ainsi qu’une partie de ses premiers textes.