La majorité démocrate en sursis

Le 2 novembre prochain, les électeurs américains retrouveront le chemin des urnes pour les élections de mi-mandat. Profitant des difficultés de l’administration Obama et de la vague populiste incarnée par le mouvement Tea-Party, les républicains ont de grandes chances de remporter le scrutin.

À en croire les derniers sondages, les démocrates ont certes gagné du terrain, mais les républicains ont toujours l’avantage. Dans la course à la Chambre des représentants, l’opposition est en tête du sondage CNN/Opinion Research Corp, avec 52% contre 45% pour les démocrates. CBS News voit également les républicains gagnants avec 45% contre 37%. La situation économique du pays et la politique trop consensuelle du président expliquent en partie ces résultats.

Certes, une plus grave récession fut évitée grâce au plan de relance de 787 milliards d’euros adopté en février 2009. Mais depuis, la reprise tarde à venir. Les chiffres du chômage demeurent à un niveau élevé (environ 10% de la population active). La dette publique a augmenté de 20% depuis 2 ans. Enfin, le nombre de saisies immobilières pourrait dépasser le million à la fin de l’année.

DR(flickr/ Julie Dermansky 2010)
Barack Obama doit aussi son impopularité à sa gouvernance trop centriste. À vouloir être à tout prix consensuel, on finit par déplaire à tout le monde. À gauche, il passe pour un faible toujours prêt au compromis. A droite, c’est un fanatique de gauche. Comme le résume si bien le New York Times, «il s’agit d’un socialiste anti-capitaliste trop proche de Wall Street!».

Déception à gauche

L’aile gauche du partie démocrate ne lui pardonne pas d’avoir choisi dans son équipe Larry Summers ou Tim Geithner, trop proche de Wall Street à leurs yeux.

Par ailleurs, dans une interview accordée au Monde 2, Adriana Huffington, nouvelle porte-parole de la gauche américaine, résume bien les désillusions de son camp à l’égard du président. Elle évoque l’échec du plan de relance (où sur les 787 milliards de dollars injectés, seuls 72 ont été alloués aux projets d’infrastructures), ou encore les 3 000 milliards de dollars du contribuable versés à Wall Street pour renflouer les banques.

Dans son livre Third World America, “L’Amérique du tiers-monde », elle dresse un tableau très noir de la situation économique et social aux Etats-Unis. Selon elle, la classe moyenne américaine serait en voie de disparition, du fait de l’augmentation de la pauvreté depuis 10 ans et de l’état de délabrement des infrastructures publiques. Or, Barack Obama n’a pour l’instant pas réussi à stopper cette descente aux enfers.

Populisme et anti-étatisme à droite

Mais l’opposition la plus virulente à l’actuel locataire de la Maison Blanche se trouve bien évidemment à droite. À la droite extrême même. En effet, depuis l’adoption du plan de relance, s’est mis en place un redoutable mouvement ultra-conservateur et populiste : le Tea Party. Ses partisans refusent toute intervention de l’Etat dans l’économie et se sont violemment opposés au projet de réforme de l’assurance maladie.

Pas moins de 138 candidats républicains sont issus du Tea Party. Selon le New York Times, une bonne trentaine pourrait siéger au congrès et une dizaine au Sénat. Un tel résultat ne ferait qu’accroître leur influence sur la scène politique. Leur programme politique contient des propositions radicales : la suppression du ministère de l’éducation, le retrait des Etats-Unis de l’Onu, ou encore la privatisation du système des retraites…

Les partisans du Tea Party défendent ainsi une vision purement individualiste de la société. Ils ne s’imaginent pas un jour tomber gravement malade sans assurance maladie et devoir payer 30 000 dollars de soins. Ils refusent toutes aides sociales aux plus défavorisés au motif qu’ils auront toujours la possibilité de devenir riche un jour, même à 80 ans passé…

Cap sur 2012

Une probable victoire des républicains priverait l’administration Obama de toute réforme ambitieuse. Néanmoins, l’entourage du président espère limiter les pertes le 2 novembre prochain. En effet, la droitisation du parti républicain pourrait faire fuir l’électorat modéré à leur profit. Ils restent aussi plus optimistes pour les prochaines élections présidentielles en 2012.

Enfin, ce ne serait pas la première fois que les élections de mi-mandat se traduisent par un vote-sanction à l’égard du Président : Ronald Reagan en 1982 et Bill Clinton en 1994 avaient vu leur camp respectif perdre la majorité au congrès. Cela ne les avait pas empêchés d’être réélus deux ans plus tard… Rien ne semble donc perdu pour Barack Obama.

Une star du RnB américain à Montpellier

Décidément la charmante ville de Montpellier est une attraction pour les people du monde entier. En effet, si vous étiez ce samedi, place Jean Jaurès, aux alentours de 16h30, vous auriez aperçu dans un bain de foule la star du RnB américain Omarion.

Dans une ambiance plutôt décontractée, on pouvait voir ce samedi à Montpellier, la star américaine longer la rue de la Loge en direction de la Place de la Comédie. Créant ainsi une vive émotion auprès des passants, Omarion, qui se produisait le jour même au Coton Club de Montpellier, a traversé le centre ville accompagné de son staff et signant des autographes.

De son vrai nom, Omari Ishmael Grandberry, né le 12 novembre 1984 à Inglewood (Californie) et plus connu sous le nom d’Omarion (Prononcez oma-ri-onne). Ce chanteur afro-américain de RnB aux multiples talents est acteur, parolier, producteur de disques, fondateur du groupe 2 Much et ancien chanteur leader du boys band B2K.

En 2001, Omarion devient le leader du boys band hip hop/R&B B2K, un groupe composé de quatre membres : Omarion, Jarell J-Boog, DeMario Raz-B Thornton, et Dreux Lil Fizz Frederic. Ensemble, ils sortent un premier album, B2K, mais connaissent plus de succès avec le deuxième, « Pandemonium ». Classé dans le top 10 au Billboard 200. Cet album leur offre une première place avec le titre Bump Bump Bump. Après leur troisième album, et la bande originale du film « Street Dancers », le groupe B2K annonce sa dissolution.

Plus chanceux que ses anciens compères, Omarion sort son premier album solo, O, dont la chanson éponyme fait un carton aux États-Unis. La même année, il participe comme invité à la chanson Let Me Hold You de Lil’ Bow Wow qui est classée numéro 4 au Billboard Hot 100 : c’est la première fois que le chanteur est propulsé dans le top 10 en tant qu’artiste solo.

En décembre 2006, il sort son deuxième album, 21, le titre représentant l’âge qu’il avait au moment de l’enregistrement, bien qu’il eût ses 22 ans avant la sortie de cet album. Entourage, le premier extrait de l’album n’atteint que la 58e place au Billboard Hot 100.

Toutefois, au cours de sa carrière, l’artiste a collaboré avec les poids lourds de la scène Rap/Rnb américaine. Notamment, Ciara, Young Joc, Ne-Yo, Usher, Lloyd, Mario, Pretty Ricky, Jibbs,Ashiq et d’autres chanteurs et rappeurs.

Depuis, le jeune artiste a écrit son autobiographie, O, sortie en 2005, dans laquelle il raconte sa vie depuis son enfance, son appartenance à un gang, jusqu’à sa carrière cinématographique mais également son aventure en tant que membre des B2K, dont il donne entre autres les raisons de la séparation.

Le regard critique de Russell Banks sur les élections américaines

R_banks.jpgRussell Banks, romancier américain, est né le 3 mars 1940 dans le Massachussetts. Il grandi dans «un petit bled où personne ne passe jamais et que la neige recouvre la moitié de l’année » du New Hampshire, dans un milieu plus que modeste. Son père, plombier à ses heures, est surtout un alcoolique forcené. « Mon enfance a été marquée par l’alcool et la violence, l’abandon et la pauvreté». L’absence de livres au domicile familial le pousse à rêver à des horizons meilleurs. Il part étudier à l’Université Colgate. En 1975, il s’expatrie deux ans en Jamaïque où il publie ses premiers ouvrages ; Family Life et Searching for Survivors. Son premier succès commercial, il le connait aux Etats-Unis en 1985 avec « Continents à la dérive », récit de l’entrée des boat people en Floride. Les deux grands thèmes qui jallonent sa carrière sont la recherche de la figure paternelle et la description du monde des petites gens croulant sous le poids d’une vie quotidienne dure et pauvre ou de la tragédie. En 1997, son roman, De beaux lendemains, adapté au cinéma par le réalisateur canadien Atom Egoyan, reçoit le Grand Prix du Festival de Cannes. Il adhère au Parlement international des écrivains (association de soutien aux artistes persécutés), quelques mois après sa création par l’écrivain Salman Rushdie. Il en sera le président de 1998 à 2004.

Très actif politiquement, il est connu pour critiquer ouvertement son gouvernement. Il prend par exemple position contre l’engagement en Irak et s’oppose au Patriot Act. Son engagement lui a d’ailleurs valu par le passé quelques petits séjours en garde à vue. Cette année, le quotidien régional La Montagne, a obtenu le privilège exclusif d’engager Russell Banks comme chroniqueur. Depuis le mois de janvier, il publie une chronique sur les élections américaines. Il s’agit d’un coup de projecteur sur les élections vues par les « petites gens » aux Etats Unis. Voici l’extrait d’une interview donnée au journal le 13 janvier dernier, ainsi qu’une partie de ses premiers textes.