Mediapart.fr a connu son lancement officiel ce dimanche 16 mars depuis le Salon du Livre. Accessible gratuitement pendant trois jours, ce journal en ligne deviendra payant dès mercredi. L’adhésion coutera de 5 euros (pour les étudiants, chômeurs…) à 9 euros (tarif normal), ou 15 euros pour un abonnement de soutien. A l’origine de ce projet, Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, et trois journalistes – François Bonnet, ancien chef du service international au Monde, Gérard Desportes, ancien de Libération et de La Vie, et Laurent Mauduit, ancien rédacteur en chef au Monde.
Mediapart, comme » média participatif » et » média à part « , rompt avec la logique de la gratuité de l’information sur Internet à l’instar du modèle développé par les sites rue89.com ou bakchich.info. » On essaye de créer contre les logiques de zapping, d’audience, de masse ou de foule, un média qui appelle la fidélité. » expliquait Edwy Plenel dans une interview accordée à Yves Calvi sur France-Inter (Nonobstant le 10 mars). Le journaliste en profitait pour livrer sa vision d’Internet. » J’ai l’impression parfois que l’on est comme après la découverte de l’Amérique avec Internet, on sait qu’il y a un continent, mais il y a toutes sortes de terres vierges à explorer « .
« Remettre à l’honneur un genre trop délaissé et injustement décrié : l’enquête. »
Depuis décembre un pré-site expose les ambitions éditoriales de l’équipe qui compte 26 journalistes professionnels. La question du modèle économique et des enjeux de l’indépendance y était abordée puis discutée avec les adhérents. Mediapart entend renouer avec l’enquête de terrain et l’investigation. Dès les premières lignes de son projet éditorial, Mediapart annonce » remettre à l’honneur un genre trop délaissé et injustement décrié : l’enquête, avec ses découvertes, ses surprises, ses révélations inédites. «
Ce projet vient bousculer l’offre d’information actuelle et Mediapart entend trouver sa place dans ce paysage médiatique. » Il s’agit d’un journal en ligne d’information généraliste, s’adressant à une clientèle que ni l’offre papier existante ni l’offre en ligne ne satisfont aujourd’hui. Ce projet est né d’un double constat partagé par une équipe de journalistes expérimentés : la crise de la presse papier qui est une crise de l’offre éditoriale ; la crise de croissance du web, dont les potentialités au service des citoyens éclairés ne sont pas exploitées au mieux et qui appelle l’invention d’un nouveau modèle d’information de presse « .
» Nous avons d’ores et déjà 3.300 abonnés, l’objectif des 5.000 abonnements d’ici fin mars est tout à fait à portée de main » car vont venir s’ajouter des abonnements groupés (collectivités, entreprises, médias), a déclaré vendredi à l’AFP Edwy Plenel. Le pari de l’équipe est de regrouper 25.000 adhérents pour mars 2009 sur ces nouvelles terres vierges de l’internet que Mediapart explore.