Lundi 30 juin. Reprise de l’entraînement du PSG au Camp des Loges et déjà plusieurs banderoles assassines, chères aux supporters parisiens, accueillent les joueurs et pour l’heure, la seule recrue Guillaume Hoarau. Cette fois, les ch’tis sont épargnés. C’est le propriétaire du club qui est visé. « Colony, un grand PSG ou dégagez ! » ou « abonnements exorbitants, recrutement inexistants : vous nous prenez pour des cons ! » Le ton est donné. Paul Le Guen, entraîneur confirmé dans ses fonctions et coutumier du fait, reste stoïque à la vue des messages. « Je ne les découvre pas, je sais qu’il y a beaucoup d’attentes, mais pour évoquer notre ambition, nos objectifs, on va attendre de voir le recrutement». Visiblement, cette année l’ambition parisienne suivra le modèle « Guy Roux » : l’important, c’est d’obtenir les 45 points nécessaires au maintien.
Un recrutement qui patauge
Le Rennais Jimmy Briand ou le Manceau Stéphane Sessegnon sont toujours espérés mais aucun transfert n’est conclu. Mercredi, Paris a indiqué vouloir poursuivre les négociations sur Briand mais le président breton assure que les discutions sont closes entre les deux clubs sur ce dossier avant d’ajouter que « la proposition financière du PSG est très inférieure à la valeur du joueur ».
Le Guen a également fait du recrutement du milieu de terrain lyonnais Mathieu Bodmer une priorité. Le club parisien à fait une offre de 8,5 millions d’euros mais J.M. Aulas ne semble pas vouloir se séparer de l’ex-Lillois acheté voici un an.
Quand à Claude Makelele, Le Guen l’a « rencontré comme l’an dernier et lui a redit son envie de l’avoir dans son effectif », mais là aussi, ça semble coincer. « On espère pouvoir compléter notre effectif le mieux et le plus rapidement possible, mais il y a des éléments que je ne maîtrise pas, je ne suis pas financier. L’idéal, c’est tout de suite, mais je sais comment ça se passe, c’est comme ça tous les ans ». Apparemment, le sort s’acharne contre la capitale.
Entre mise à pied et rappel à l’ordre
La préparation du PSG à des allures de cour d’école. Mercredi, la direction parisienne a décidé de mettre à pied Didier Digard et Amara Diane, à titre conservatoire (et non disciplinaire qui aurait suspendu leur salaire), tandis que Souza a été rappelé à l’ordre.
Digard, qui trouvait que son transfert vers Middlesbrough n’allait pas assez vite, s’était lâché dans L’Equipe : « je suis agacé, ça dure depuis trop longtemps, personne n’ose prendre de décisions, ce sont des incompétents au PSG, j’hallucine, ce club marche sur la tête et je ne veux plus y rester ».
De son coté, Diane a engagé un bras de fer avec les dirigeants pour quitter Paris dans les plus bref délais. Le club qatari d’Al Rayyan a approché le joueur mais le PSG n’entend pas le « brader », dixit Alain Roche, responsable du recrutement. L’attaquant ivoirien avait, lui, dénoncé dans Le Parisien « les choses bizarres » qui selon lui, ont lieu au sein du club : « c’est n’importe quoi. En six mois, ma valeur aurait doublé. »
Enfin, concernant l’absence à l’entraînement de Souza, le club a décidé d’un simple rappel à l’ordre après les explications et les excuses présentées par le joueur brésilien.
Le cas Thuram
Tout juste sorti d’une saison où il a copieusement ciré le banc du FC Barcelone, assorti d’un Euro calamiteux, Lilian Thuram et ses 36 ans bien tassés étaient la cible numéro une des recruteurs parisiens décidément en manque d’inspiration. Vendredi dernier, celui-ci annonce qu’une « malformation cardiaque » détectée lors de la visite médicale traditionnelle l’empêchait de s’engager comme prévu au PSG. D’après le docteur Paclet, le médecin des Bleus, il n’y a pas eu « ni d’électrocardiogramme ni d’échographie » avant l’Euro, seule à même de détecter l’hypertrophie cardiaque dont souffre le joueur. Et de se retrancher derrière le secret médical lorsqu’on lui demande si l’encadrement médical des Bleus était au courant.
Platini, le président de la FIFA, à déclaré que la détection tardive du problème cardiaque de Thuram est « grave et surprenant », avant d’ironiser « Si toutes les équipes où il est passé avant ne l’ont pas détectée, c’est peut-être que le club qui veut l’engager aujourd’hui a changé d’avis et a finalement dit ça ».
Toujours est-il que pour le moment, le Paris Saint-Germain ne compte qu’une seule recrue contre une multitude de joueurs sur le départ ou qui souhaitent fuir la capitale. Si rien ne bouge, cette année encore, les banderoles risquent de pleuvoir.