Giuly, d’une capitale à l’autre

Le Paris Saint-Germain a frappé un grand coup sur le marché des transferts. Ludovic Giuly a été officiellement transféré de l’AS Rome au PSG pour un montant de 2,5 millions d’euros . Le milieu de terrain a été présenté à la presse vendredi au Parc des Princes

Avec les signatures coup sur coup de Sessegnon et de Giuly, le recrutement du club parisien semble enfin se décanter. L’ancien international français (32 ans, 17 sélections) était en négociation depuis plusieurs semaines avec le club et n’attendait plus que l’aval du club romain. Un fax reçu par le président Charles Villeneuve vendredi sellait l’affaire.
En mal de temps de jeu à Rome, le joueur a donc finalement préféré le PSG à l’Olympique de Marseille, longtemps intéressé par la venue de l’ancien monegasque. «Je suis très heureux de jouer à Paris, pour moi c’est un retour (en France). Je vais essayer d’amener mon style de jeu, mon expérience, ma rage sur un terrain. C’est un super challenge, j’ai envie de donner tout ce que j’ai.»
En 2006, Giuly gagne la Ligue des Champions avec le FC Barcelone

Le tendem Giuly-Rothen reconstitué

Après avoir repoussé des offres en provenance du Qatar et de Galatasaray, Ludovic Giuly joura donc sur le flan droit de l’attaque parisienne, ce qui devrait permettre à Paul le Guen d’équilibrer son équipe qui penché largement à gauche la saison dernière. «Il était attaquant droit à Barcelone, à Monaco milieu droit ou attaquant de soutien. Il offre donc plusieurs possibilités. A gauche, on a le tandem Sylvain Armand-Jérôme Rothen, il y a des automatismes de ce côté, on a tendance à plus développer le jeu à gauche. Il peut rééquilibrer les choses. Ca a compté parmi les arguments pour le faire venir,» a déclaré l’entraîneur.

Le tendem de l’AS Monaco qui était parvenu jusqu’en finale de Ligue des Champions en 2003 (perdue 3-0 face à Porto) sera donc reformé dans la Capitale. « Jérôme, je le connais depuis pas mal d’années, c’est un grand joueur, c’est important qu’il soit resté, pour moi, pour le Paris SG.» Débarquant dans un club qui lutte pour le maintient depuis deux saisons, ce lyonnais de naissance a confiance dans l’effectif. « Je suis rassuré parce qu’il y a des bons, des grands joueurs. Je vais voir comment fonctionne le staff, mais je ne suis pas Zorro pour tout changer. Je vais essayer de m’adapter, je vais apprendre petit à petit. C’est normal d’être attendu, ça fait partie du métier. Les responsabilités, je vais les prendre. »

Trezeguet, Giuly, même combat

Consernant l’équipe de France, Giuly ne se fait guère d’illusions. En froid avec le sélectionneur, sa dernière sélections remonte à 2005. «L’équipe de France, il y a pas mal de temps que je suis barré. Tant que Raymond Domenech sera en poste, ce sera difficile pour moi. Si je suis en forme, je verrai, mais ce n’est pas mon objectif numéro ». Giuly, nouvelle victime de Domenech en Equipe de France
Mais à l’inverse de Trezeguet, il n’a pourtant pas annoncé officielement sa retraite internationale.

Le président parisien tient là son premier « grand nom », l’une de ces têtes d’affiche qu’il tenait à attirer à Paris depuis son arrivée pour relancer le club après deux saisons catastrophiques.
Cette première arrivée clinquante va certainement « décoincer » d’autres joueurs selon une source proche du club, et notamment celle de Makelele, milieu de terrain de Chelsea. Le PSG tient là une bonne occasion de prendre un nouveau départ.

Les rats quittent le navire du PSG

D’aucun puisse en douter, le club du Paris Saint-Germain n’est pas un club comme les autres. Dès sa prise de fonction début juin, le nouveau président du club, Charles Villeneuve, était bien décidé à bâtir véritablement une équipe d’anciens combattants : Vieira (32 ans), Giuly (32), Makelele (35), Thuram (36), ou encore Wiltord (34) étaient sur les tablettes. Malheureusement, le co-fondateur de l’irrévérencieuse émission de TF1, « le Droit de Savoir », a sans doute oublié de consulter le manuel du « parfait négociateur ». Retour sur une pré-saison 2008/2009 aussi chaotique que l’exercice précédent.

Lundi 30 juin. Reprise de l’entraînement du PSG au Camp des Loges et déjà plusieurs banderoles assassines, chères aux supporters parisiens, accueillent les joueurs et pour l’heure, la seule recrue Guillaume Hoarau. Cette fois, les ch’tis sont épargnés. C’est le propriétaire du club qui est visé. « Colony, un grand PSG ou dégagez ! » ou « abonnements exorbitants, recrutement inexistants : vous nous prenez pour des cons ! » Le ton est donné. Paul Le Guen, entraîneur confirmé dans ses Charles Villeneuve prend sa retraite... au PSG!fonctions et coutumier du fait, reste stoïque à la vue des messages. « Je ne les découvre pas, je sais qu’il y a beaucoup d’attentes, mais pour évoquer notre ambition, nos objectifs, on va attendre de voir le recrutement». Visiblement, cette année l’ambition parisienne suivra le modèle « Guy Roux » : l’important, c’est d’obtenir les 45 points nécessaires au maintien.

Un recrutement qui patauge

Le Rennais Jimmy Briand ou le Manceau Stéphane Sessegnon sont toujours espérés mais aucun transfert n’est conclu. Mercredi, Paris a indiqué vouloir poursuivre les négociations sur Briand mais le président breton assure que les discutions sont closes entre les deux clubs sur ce dossier avant d’ajouter que « la proposition financière du PSG est très inférieure à la valeur du joueur ».
Le Guen a également fait du recrutement du milieu de terrain lyonnais Mathieu Bodmer une priorité. Le club parisien à fait une offre de 8,5 millions d’euros mais J.M. Aulas ne semble pas vouloir se séparer de l’ex-Lillois acheté voici un an.
Quand à Claude Makelele, Le Guen l’a « rencontré comme l’an dernier et lui a redit son envie de l’avoir dans son effectif », mais là aussi, ça semble coincer. « On espère pouvoir compléter notre effectif le mieux et le plus rapidement possible, mais il y a des éléments que je ne maîtrise pas, je ne suis pas financier. L’idéal, c’est tout de suite, mais je sais comment ça se passe, c’est comme ça tous les ans ». Apparemment, le sort s’acharne contre la capitale.Paul Le Guen a été reconduit dans ses fonctions d'entraîneur

Entre mise à pied et rappel à l’ordre

La préparation du PSG à des allures de cour d’école. Mercredi, la direction parisienne a décidé de mettre à pied Didier Digard et Amara Diane, à titre conservatoire (et non disciplinaire qui aurait suspendu leur salaire), tandis que Souza a été rappelé à l’ordre.
Digard, qui trouvait que son transfert vers Middlesbrough n’allait pas assez vite, s’était lâché dans L’Equipe : « je suis agacé, ça dure depuis trop longtemps, personne n’ose prendre de décisions, ce sont des incompétents au PSG, j’hallucine, ce club marche sur la tête et je ne veux plus y rester ».
De son coté, Diane a engagé un bras de fer avec les dirigeants pour quitter Paris dans les plus bref délais. Le club qatari d’Al Rayyan a approché le joueur mais le PSG n’entend pas le « brader », dixit Alain Roche, responsable du recrutement. L’attaquant ivoirien avait, lui, dénoncé dans Le Parisien « les choses bizarres » qui selon lui, ont lieu au sein du club : « c’est n’importe quoi. En six mois, ma valeur aurait doublé. »
Enfin, concernant l’absence à l’entraînement de Souza, le club a décidé d’un simple rappel à l’ordre après les explications et les excuses présentées par le joueur brésilien.

Le cas Thuram

Tout juste sorti d’une saison où il a copieusement ciré le banc du FC Barcelone, assorti d’un Euro calamiteux, Lilian Thuram et ses 36 ans bien tassés étaient la cible numéro une des recruteurs parisiens décidément en manque d’inspiration. Vendredi dernier, celui-ci annonce qu’une « malformation cardiaque » détectée lors de la visite médicale traditionnelle l’empêchait de s’engager comme prévu au PSG. D’après le docteur Paclet, le médecin des Bleus, il n’y a pas eu « ni d’électrocardiogramme ni d’échographie » avant l’Euro, seule à même de détecter l’hypertrophie cardiaque dont souffre le joueur. A 36 ans, l'homme le plus capé des des bleus va vraisemblablement mettre un terme à sa carrièreEt de se retrancher derrière le secret médical lorsqu’on lui demande si l’encadrement médical des Bleus était au courant.
Platini, le président de la FIFA, à déclaré que la détection tardive du problème cardiaque de Thuram est « grave et surprenant », avant d’ironiser « Si toutes les équipes où il est passé avant ne l’ont pas détectée, c’est peut-être que le club qui veut l’engager aujourd’hui a changé d’avis et a finalement dit ça ».

Toujours est-il que pour le moment, le Paris Saint-Germain ne compte qu’une seule recrue contre une multitude de joueurs sur le départ ou qui souhaitent fuir la capitale. Si rien ne bouge, cette année encore, les banderoles risquent de pleuvoir.

Paul Le Guen tient son Paris sans magie

Le meilleur classement du PSG cette saison reste une neuvième place. Juste après la première journée. Le club parisien occupe maintenant la dix-septième position, à égalité de points avec le premier relégable. Une saison noire qui ressemble comme deux larmes de supporters à la précédente édition. L’homme sur le banc reste le même : Paul Le Guen. Arrivé dans la capitale en janvier 2007 tout juste limogé des Glasgow Rangers, il s’inscrivait alors « dans un projet à long terme » avec le PSG. Mars 2008, l’hiver demeure toujours aussi rude pour les Parisiens. Ils viennent de connaitre leur onzième défaite de la saison : 2-0 contre Rennes, pour le compte de la vingt-huitième journée de Ligue 1. Le spectre de la descente multiplie ses apparitions. Malédiction ou opportunité à saisir?

Que faut-il attendre de Le Guen et du Paris Saint Germain ? La fin de saison s’amorce comme une descente aux enfers de la Ligue 2. Le club de la capitale en division inférieure ? Impensable il y a encore quelques années, cette idée se matérialise de plus en plus chaque saison. Lors de la précédente édition, le PSG s’était fait peur mais s’était sauvé in extremis. Pour 2007/2008, à dix journées de la fin, le PSG compte le même nombre de points que le premier relégable, Sochaux. Et ne doit sa dix-septième place qu’à une meilleure différence de buts : – 5 contre – 8 pour le club doubiste.

Paris paye chère sa première moitié de championnat, et surtout son bilan au Parc : six défaites, six nuls pour seulement deux victoires. Paul Le Guen semble avoir oublié la potion qui rendait magique. Pourtant, il a changé les ingrédients, modifié les doses, essayé différentes formations. Les expérimentés (Rothen, Yépes, Armand, Pauleta, les jeunes (Sakho, N’Gog, Sankharé) semblent au même niveau dans ce qui est de ramener des points dans l’escarcelle parisienne. Il y a aussi les erreurs de casting : Digard, Bourillon, respectivement treize et onze fois dans le onze de départ. Zoumana Camara sort du lot et rassure malgré un début difficile. Les valeurs sûres de Paul Le Guen s’effritent : Landreau, héros du maintien en 2007, accumule les bourdes et Rothen fonctionne en courant alternatif depuis son retour en équipe de France. Enfin, l’ex-entraîneur de Lyon se met à dos les supporters en ne faisant pas jouer Pauleta, un crime de lèse-majesté dans le microcosme parisien, surtout pour lui préférer Luyindula.

La Coupe UEFA : le calice jusqu’à la lie

Paul Le Guen apparaît comme le mauvais transfert du PSG. Il devient facile de tirer sur l’ambulancier, venu au chevet d’un grand malade friand de faux guérisseurs. La multiplication des traitements servent davantage de soins palliatifs que d’électrochocs. Le « projet à long terme » de son entraîneur pourrait être le coup de grâce pour le club de la capitale. La descente en Ligue 2 sonne comme un déshonneur pour les supporters parisiens. Cette éventualité n’est pas forcément un drame. Le club serait alors face à un dilemme : monter une équipe de joueurs mercenaires pour une remontée directe ou bâtir une équipe neuve avec de l’envie, au risque dans ce cas de ne pas remonter tout de suite.

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La Coupe de la Ligue arrive comme une éclaircie dans le ciel d’orage des Parisiens mais là encore, le club prend des risques. La finale à disputer contre Lens, autre mort de faim de Ligue 1 en mal de titres, peut laisser des traces physiques et psychologiques en cas de défaite. En cas de victoire, une qualification en Coupe UEFA serait flatteuse mais une charge en plus.

Au delà de toutes les hypothèses, l’objectif principal du PSG reste le maintien en
Ligue 1. Paul Le Guen garde le gouvernail du navire, cap vers le « long terme ». Un projet que l’entraîneur affectionne puisqu’il avait déjà voulu l’instaurer aux Glasgow Rangers, avant d’être remercié sept mois plus tard. Le PSG va devoir agir mathématiquement : peu importe la direction suivie, tant qu’elle rapporte les points dont le PSG ne peut plus se passer.