Le quotidien communiste La Marseillaise a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Marseille ce matin. Cette décision permet d’assurer les salaires de novembre et de geler les dettes du journal, qui perd plus d’un million d’euros par an. Le quotidien a annoncé lui-même la décision de justice. La faute à des recettes publicitaires trop faibles par rapport aux prévisions, et ce malgré une hausse de 15% des abonnements, a déclaré le président des Editions des Fédérés Pierre Dharréville à nos confrères de Marsactu. Le quotidien mise sur un soutien de l’État et des collectivités locales pour se relancer, au nom du « pluralisme ». Le tribunal doit maintenant examiner la situation économique du journal, qui a six mois pour se relancer selon l’AFP.
La Marseillaise (@lamarsweb) obtient son placement en redressement judiciaire et un délai de six mois pour rebondir
— François Becker (@beckerin_AFP) 28 novembre 2016
90 emplois supprimés depuis avril 2015
Le président des Éditions des Fédérés Pierre Dharréville, par ailleurs secrétaire départemental du Parti communiste des Bouches-du-Rhône, a lancé dès mercredi dernier un appel à l’aide dans les colonnes du quotidien. Sur Twitter, les soutiens du journal [se regroupent sous le hashtag
#MaMarseillaiseVivra->https://twitter.com/search?q=%23MaMarseillaiseVivra&src=tyah].
Solidaires avec les journalistes de La Marseillaise au tribunal du commerce ! @lamarsweb @AmisdelaMars #MaMarseillaiseVivra #Marseille #PACA
— le Ravi (@LeRavijournal) 28 novembre 2016
Le quotidien a déjà subi un redressement judiciaire en avril 2015, après s’être déclaré en cessation de paiements en novembre 2014. 90 emplois sur 210 ont été supprimés, entraînant plusieurs fermetures d’agences locales, notamment à Sète et Béziers. Autant d’éditions locales du quotidien disparues.
Un prix Albert Londres en 2014
Fondé sous l’Occupation en 1943, La Marseillaise débute comme journal clandestin jusqu’au 25 août 1944, date de son premier numéro autorisé. Longtemps d’obédience communiste, il se définit aujourd’hui comme « progressiste » et appartient toujours à une structure dirigée par le secrétaire départemental du PCF 13 Pierre Dharréville. Le quotidien profite de l’attention médiatique pour régler ses comptes avec le Front National et l’extrême-droite, ses ennemis de toujours, dans un éditorial piquant.
La Marseillaise est distribuée dans les Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence, le Var, le Vaucluse, le Gard et l’Hérault. En 2014, le quotidien a vu son reporter Philippe Pujol honoré du prix Albert Londres pour sa série d’articles « Quartiers Shit » sur le quotidien des petits trafics dans les quartiers de Marseille. Le lauréat a depuis fait partie des nombreux journalistes ayant quitté le quotidien marseillais.