Une actrice X se dévoile en faveur du Sidaction

La lutte contre le SIDA ne se mène pas seulement sur les plateaux télé mais également dans les discothèques. A Montpellier, la Nitro organise un week-end spécial Sidaction. A cette occasion, une actrice de film X, Léa Lazur se produit vendredi pour un show coquin et le lendemain, des centaines de préservatifs seront distribués aux clients du club. Interview avec une actrice qui met ses charmes au service d’une cause parfois mal perçue dans l’industrie pornographique.

Haut Courant : Que pensez-vous du Sidaction ?

Léa Lazur : C’est bien mais il est dommage que ce ne soit pas une action menée tout le temps. Le Sida existe et la lutte contre cela devrait être permanente. Il faudrait faire des reportages dans les magazines spécialisés, en expliquant les pratiques à risque. La prévention ne va pas assez loin ; pour la sécurité routière, il font des campagnes bien plus chocs, il faut faire réagir les gens.

Thierry (son mari) : Faire une soirée avec un show, oui mais il faudrait diffuser des vidéos de prévention durant la soirée, faire venir des médecins pour expliquer aux gens les vrais risques et les conséquences. Porter un ruban rouge n’est pas suffisant, il faut agir.

Haut Courant : Quel peut être votre rôle dans cette lutte ?

Léa Lazur : En France, il y a une volonté de montrer l’exemple. Je suis consciente que les films pornographiques font partie de l’éducation sexuelle de pas mal de jeunes. Pour moi, c’est un gage de sécurité de tourner en France.

100_8053.jpg

Haut Courant : Pourquoi ? La France se distingue-t-elle des autres pays ?

Léa Lazur : Les tournages sans préservatifs sont interdits en France, ainsi que certaines pratiques à risque comme l’éjaculation faciale. On ne tourne plus depuis quelques années sans utiliser de préservatifs. Dans le milieu, nous avons des tests obligatoires, environ tous les quinze jours alors qu’à l’étranger, même si il y a les tests, les acteurs peuvent jouer non-protégés. Les tests réalisés sont complets niveau MST et pas seulement pour le HIV. J’ai déjà refusé de tourner avec un acteur car, même si son test HIV était négatif, il y avait des traces de chlamydiae (bactérie provoquant des infections urinaires et pouvant déboucher sur des troubles de la fertilité chez la femme).

Rocco Siffredi, beaucoup trop « trash »

Haut Courant : Avez-vous déjà tourné sans préservatif ?

Léa Lazur : Je ne suis dans le milieu que depuis un an et je refuse de tourner sans. Les tournages à l’étranger restent plus laxistes comme au Brésil.

Haut Courant : comment cela se passe-t-il à l’étranger ?

Léa Lazur : Il y a davantage de films, plus d’argent, il ne faut pas se leurrer. Une fille aux Etats-Unis, si elle tient physiquement, elle peut enchaîner trois-quatre scènes par jour, et pour beaucoup plus d’argent. D’un autre côté, les acteurs étrangers respectent davantage la femme, ils lui demandent s’il n’y a pas de douleur, si tout se passe bien…bref, ils sont professionnels. Sans faire de généralités, les acteurs français ne pensent qu’à « niquer »… Mais je ne tournerai jamais dans un film de Rocco Siffredi, les scènes deviennent de plus en plus trash. Dans les productions françaises comme celles de Marc Dorcel, il y a un souci esthétique, que la femme soit belle et sexy.

Haut Courant : Peut-on vivre du cinéma pornographique en France?

Léa Lazur : La plupart du temps, les acteurs et les actrices travaillent avec le statut d’intermittents du spectacle. Les tournages sont aléatoires, parfois plusieurs films à la suite et après plus rien. Je fais des shows et des photos pour compléter mes revenus. Pour un show de 15-20 minutes, cela suffit. Après, tout dépend de la personne que je fais monter sur scène mais il n’y a pas de rapports sexuels. Certaines filles le font mais moi pas, je préfère le côté glamour. En plus, question protection, il y a de gros risques.

Ce vendredi à la Nitro, route des plages. Entrée : 14€. Tél : 04 62 22 45 82

En soirée, la place Saint Côme crie famine

Souviens toi l’été dernier… Les terrasses de la place Saint Côme à Montpellier regorgeaient de clients. Trois restaurants se partageaient la surface proche de la Chambre de Commerce et d’Industrie et rivalisaient d’ingéniosité pour rentabiliser leur parcelle. Une mine d’or en pleine saison.

Hors saison, le filon semble tari car il ne reste plus que la Tapaseria, encore qu’elle ne soit pas sur la place même. Les deux autres établissements sont fermés : l’Elysée, installé en juin 2007, connaît des lendemains qui déchantent et ses horaires d’ouverture se réduisent comme une peau de chagrin, le service du soir en a fait les frais. Le second se présentait comme le ténor de la place : le Bistrot Saint Côme. Le colosse -il occupait la moitié de la place- semble être tombé après une décennie. Le propriétaire revend et l’écriteau « fermeture pour travaux » se retrouve placardé comme un avis de décès sur un rideau de fer tout aussi funêbre.

Le soir, la place devient alors presque déserte. Le Fitzpatrick, pub et institution montpelliéraine, joue les résistants et remplit toujours sa terrasse, remerciant la loi du 1er janvier sur l’interdiction de fumer.

Les restaurants eux, toussent encore et attendent des jours meilleurs, avril par exemple qui marquera le début d’une nouvelle saison. En attendant, c’est la petite boutique des douceurs qui va bientôt fermer pour laisser place à un magasin de prêt-à-porter, le deuxième sur la place.

Le sujet ne semble pas préoccupant mais les rues de Montpellier n’ont pas toujours été fréquentables le soir. Si elles le sont, c’est notamment grâce aux bars et restaurants qui sont ouvert en soirée et une partie de la nuit, ce qui amène du passage et tient éloigné les malandrins.

Les résidents de la place saint Côme se félicitent de la baisse de décibels nocturnes mais un commerce nocturne pourrait reprendre sur la place, avec silence car la fumée et les seringues ne font pas de bruit.