On aurait pu croire au remake de la finale de Roland-Garros quelques semaines plus tôt lorsqu’après 1h30 de jeu, Nadal menait déjà deux sets à rien. C’était sans compter sur la ténacité de Federer qui gagnait les troisième et quatrième sets au terme de deux tie- break d’anthologie, avant de plier dans le cinquième, tandis que la nuit s’invitait sur le court.
« Hier, il était le champion de Wimbledon, demain il sera moralement le numéro un » titrait lundi le quotidien sportif espagnol AS. Dimanche soir, le « roi de la terre battue » s’est tranformé en « maître de l’herbe ». Le duel Federer-Nadal a peut-être définitivement basculé en défaveur du Suisse qui, décidément, éprouve toutes les difficultés du monde à jouer contre l’Espagnol.
« Là je suis cassé, ce match me fait très mal »
« La plus dure défaite » de sa carrière. Quelques minutes après la rencontre, le Suisse laissait percevoir une profonde détresse : « Là, je suis cassé. La déception est incomparable avec ma lourde défaite à Roland-Garros. Ici, c’est le désastre. Ce match me fait très mal. » En effet, Roger Federer vit une saison cauchemardesque. Malade (mononucléose) et battu en demi-finale de l’Open d’Australie par Novak Djokovic, humilié par Rafael Nadal à Roland-Garros et dépossédé de son bien dimanche à Wimbledon, le Suisse n’a plus que l’US Open pour éviter une saison blanche en Grand Chelem. Même un cinquième titre à
Flushing Meadows, synonyme de treizième sacre lors d’un tournoi majeur et qui le rapprocherait un peu plus du record de Sampras 14, risque d’être insuffisant pour conserver une place de n°1. Un trône qu’il occupe depuis le 4 février 2004.
Royal Nadal
Proclamé hier « meilleur joueur du monde » par les médias espagnols, « Rafa » a mis fin à cinq ans d’invincilibité du Suisse à Wimbledon. Le Majorquin est devenu le premier Espagnol à remporter le tournoi depuis Manolo Santana en 1966 et le premier à réaliser le doublé Roland-Garros Wimbledon depuis Borg en 1980. En battant Federer dans son « jardin », Nadal, 22 ans, frappe un grand coup sur la hiérarchie du tennis mondial et son sacre de dimanche prouve qu’il n’est pas uniquement le « roi de la terre battue »