Qui a dit que les étudiants ont la vie dure ? Ce jeudi 28 janvier, le restaurant universitaire de Richter troquait son traditionnel steak frites contre un repas signé Pourcel, les célèbres frères qui dirigent, depuis 1988, le très chic Jardin des Sens. Une fois n’est pas coutume, les deux chefs étoilés se pliaient en quatre pour offrir un repas gastronomique à un prix (2,90€) défiant toute concurrence.
Dans la file d’attente à l’extérieur, au milieu des habitués, de nombreux autres sont venus, à l’affût du « bon plan ». C’est le cas de Camille, descendue de la lointaine fac de Lettres « parce que c’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de manger Pourcel ». Une file interminable d’étudiants, qui aura découragé certains pressés à l’image de Damien, habitué du « resto u » qui n’avait pas entendu parler de l’opération. Lui ira « manger une pizza », n’ayant « pas envie d’attendre une heure pour manger ». Dommage pour lui. Car à la sortie, les participants à ce banquet arborent tous un large sourire et les jugements sont unanimes. « Ça valait le coup d’attendre, même une heure » affirme catégorique Alexandre qui avoue toutefois avoir « un peu grugé » pour entrer avec son ami Jean Christophe. Le meilleur plat ? « Le suprême de volaille, répondent-ils en cœur. C’était exceptionnel ! ». « Et les desserts fracassaient ! » renchérit Alex, définitivement conquis.
Un franc succès donc, et une sacrée pagaille à l’intérieur. Béatrice Pili, directrice adjointe du Crous, s’essaie à un périlleux exercice de coordination en plein cœur de la confusion. « Il y a encore plus de monde que ce qu’on avait imaginé » avoue-t-elle tout en apostrophant un étudiant qui essaie de se faufiler avec un plat en plus.
L’objectif de cette opération est de « valoriser les personnels universitaires. Pour l’équipe c’est extra » s’enthousiasme-t-elle. Des chefs de cuisine qui ont suivi un stage au Jardin des sens afin d’apprendre les techniques de quelques-uns des meilleurs cuisiniers de France. À terme, l’objectif est de « montrer le potentiel au niveau de la restauration universitaire » conclut-elle. A quelques mètres de là, Jacques Pourcel fait une apparition remarquée dans une élégante veste de travail noire avant de disparaître à nouveau en cuisine. Sympathique image que ce grand chef s’activant pour une clientèle d’étudiants.
Une bienheureuse initiative, en somme, et que de satisfactions. Une publicité à peu de frais pour le C.R.O.U.S. et les frères Pourcel, et l’occasion pour les étudiants de goûter au très haut niveau de la gastronomie française. Le retour aux boulettes de bœuf s’annonce difficile…