À savoir la Russie, la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Arménie, le Brunei, la Corée du Sud, l’Irak, la Libye, la Moldavie, Oman, le Qatar, le Soudan et enfin les États-Unis.
De l’autre côté de l’Atlantique, c’est en 1993 que la loi a interdit à tout porteur du virus du Sida de circuler dans le pays. Aucun test n’est effectué sur les passagers. En revanche, cette sélection se fait à l’aéroport. Si des médicaments anti-VIH sont trouvés dans les bagages, les personnes sont refoulées. Le lobbying est important de la part des associations françaises. En 2008, Georges Bush signe l’abrogation de cette loi. Mais sans les décrets d’application. Rien ne se passe. En octobre dernier, Barack Obama a officiellement annoncé la libre-circulation des séropositifs dans le pays à partir du 1er janvier prochain. «Un symbole fort après 16 ans de combat», explique Bastien Vibert, coordinateur de l’association Élus locaux contre le Sida (ELCS). «Les États-Unis ont bien sûr le poids économique qu’on leur connait. On veut se servir de cette réussite comme levier pour les autres pays. Même si on regrette qu’ils refusent toujours la liberté d’installation».
«Un problème de valeur de société»
Si aux Etats-Unis, le test n’est pas obligatoire, il l’est par exemple en Chine. «Je connais une personne française qui a été embauchée sur un poste important en Chine. Quarante examens médicaux ont été nécessaire pour obtenir le permis de travail. Elle s’est avérée séropositive et a dû quitter le pays», raconte-t-il. «En Chine, une modification de la loi sera beaucoup plus difficile à obtenir. Ce n’est pas un problème de santé publique, mais de droit de l’Homme et de valeurs de société. On ne lutte pas contre une maladie en luttant contre les malades. On ne peut dire à une population qu’elle sera en sécurité parce-qu’une loi interdit les malades étrangers d’entrer dans leur pays : tous les pays sont touchés, ceux là autant que les autres». Le problème se résout-il en éloignant l’autre de soi? Aux États-Unis, un fort courant, qui suit le point de vue l’Église, prône l’abstinence comme moyen de prévention. En France, si aucune restriction n’est en place, Jean-Marie Le Pen, Président du Front national, a parlé sans ambiguïté d’«isoler les sidaïques dans des sidatoriums».
On ne parle pas là seulement de treize pays dans le monde. Mais aussi des 93 autres, qui ont mis des mesures prohibitives en place pour lutter contre l’installation de personnes séropositives sur leur territoire. Parmi eux, le Canada, la Bulgarie, l’Australie ou la Suède et les États-Unis. Si les associations saluent la décision américaine, le coup de communication n’est pas exclu. Ils ne peuvent prétendre à une prise de conscience alors qu’ils refusent toujours l’installation. «Le combat est encore long», poursuit Bastien Vibert. «En Égypte, où un test est obligatoire pour un séjour de plus de trois mois, une personne qui avait elle aussi un poste-clé, a été exclue du pays en deux jours, après un test positif au VIH. Elle n’avait pas eu le temps de faire ses valises. Elle ne pourra plus travailler dans un pays arabe. Les séropositifs sont considérés comme des dangers avant d’être des personnes. Pas seulement parce qu’ils sont considérés comme contagieux (ce qui n’est pas le cas), mais parce qu’ils ont fauté».
Cette discrimination à la libre circulation peut également être extrapolée à la vie sociale quotidienne, même si aucune autre loi n’existe dans ce sens. Selon Sida info service, 60% des séropositifs se disent discriminés. L’association a mis en place une ligne Sida Info droit, pour les discriminations au travail. Par ailleurs, selon Bastien Vibert, « de nombreux dentistes refusent de soigner les séropositifs. Certains posent la question au patient quelques minutes après leur entrée dans le cabinet. Plusieurs cas sont passés devant l’ordre des médecins».
Réglementations applicables aux déplacements et aux séjours des personnes vivant avec le VIH/sida