Ils sont trois. Stéphane, Frédo et Christophe. Trois clowns, tous vêtus de rouge. Ils passent au crible toutes nos faiblesses, celles de la société, et les leurs aussi. Cette grand-mère que l’on aime bien mais qu’on ne va jamais voir. Cette capitale qu’il faut aussi regarder comme une ville sale et miséreuse. Cette vieillesse qui nous fait si peur. Ces présomptions incessantes de complots sur tout et n’importe quoi. On ne saura jamais si elles sont fondées. Et ces ouvriers qui passent leur carrière à la chaine d’une usine. Le «charity business» de Bernadette Chirac et autres Restos du cœur n’y échappent pas non plus.
Ils font comme on dit de la chanson française à texte. Avec ironie et une bonne dose d’auto-dérision. C’est comme ça que le public écoute les Wriggles. Mais ce soir, il a vu. Pas que des chanteurs. Des comédiens, des metteurs en scène. Et des bons. Des boules de nerf qui font vivre leurs textes. Ils emportent le public dans leurs délires. Chaque détail est travaillé et peaufiné. Le public est conquis et sous le charme. Il a assisté à un spectacle. Pas à un concert.
Ce sont des clowns parce qu’ils sont drôles, mais aussi parce qu’ils veulent délivrer un message sans se prendre au sérieux et tomber dans le larmoiement. C’est sans doute leur plus grande force.
Un seul regret peut-être. Très peu de nouvelles chansons et de nouvelles créations scéniques depuis leur dernière tournée il y a deux ans, pour la sortie de l’album « Tant pis…Tant mieux ». Mais la magie opère toujours aussi bien. Alors on s’incline.