Si les vins éveillent parfois nos papilles, lorsque Olivier Poussier nous en parle, ce sont nos oreilles qui se prennent de passion.
Meilleur sommelier du monde 2000, chef sommelier chez Lenôtre depuis 20 ans, patron d’une société de consultants et rédacteur à la Revue du Vin de France, ce parisien était à Montpellier samedi soir, aux caves de Trinque-Fougasse, route de Mende, où il a savamment orchestré un repas conçu par Eric Tapié, chef du Mas de Baumes.
A 139 euros le menu, un diner qui n’était certes pas à la portée de toutes les bourses, mais comme nous le confia un des convives : » ce n’est pas tous les jours qu’on dîne avec le meilleur sommelier du monde ! ».
A la carte : la Grèce aux prémices, la Sicile en entrée, la Croatie puis le Portugal pour les plats, l’Espagne et enfin la Grèce pour boucler la boucle de ce périple gustatif, préparé « mano a mano » par les deux maîtres de tablée. Le tout sur une musique jazz jouée par deux artistes montpelliérains, Julien Ferré au piano et Kévin Inzelrac à la contre-basse. Pour Olivier Poussier, « ce soir, le but c’est de faire découvrir des cépages autochtones », à savoir des catégories rares de vignes, dont les propriétés ne se révèlent qu’en des lieux restreints et avec des climats particuliers.
La rencontre ne fut pas anodine, tant le discours de ce virtuose du goût nous a donné envie d’aller vers davantage de découvertes, pour notre palais comme pour notre culture. Car le titre de meilleur sommelier du monde n’est pas seulement attribué en fonction des capacités à discerner les nombreux vins du monde, mais aussi d’après l’histoire de ces vins, des terroirs et du climat.
Pour terminer, un petit clin d’oeil à nos lecteurs : les deux vins préférés du meilleur sommelier du monde sont le Riesling et le Pinot Noir bourguignon. A consommer avec modération, non pas seulement pour la santé mais encore pour suivre la maxime d’Olivier Poussier : « Boire moins, mais boire bon. »
Franck Michau