Le gouverneur du Puntland, Yusuf Mumin, a affirmé dimanche ne pas détenir d’informations sur l’identité du journaliste enlevé ou le nom du média pour lequel il travaillait. Mais des contacts plus récents, entre le Ministère des Affaires Etrangères français et les chefs de clans locaux, ont confirmé l’identité de Gwen le Gouil. Des liens sont désormais établis avec les ravisseurs pour que le journaliste soit ramené sain et sauf. Selon Ali Abdi Aware, un gouverneur local du Puntland, « une opération est en cours pour le récupérer ».
Gwen le Gouil, jeune journaliste reporter d’images venait de commencer son enquête sur ce trafic. Il avait proposé son sujet à Arte, qui a accepté le projet.
Gwen est diplômé du CUEJ (centre universitaire d’enseignement du journalisme) de Strasbourg. En 2007, il est lauréat du prix Albert Londres audiovisuel, conjointement avec Anne Poiret et Fabrice Launay. Leur reportage diffusé par France 5, portait sur l’assassinat en 2006 de travailleurs humanitaires sri lankais, travaillant pour l’O.N.G. Action contre la faim et intitulé : « Mutter : un crime contre l’humanitaire ». Gwen vient de monter une petite entreprise de production audiovisuelle avec l’un de ses amis, Jean Laurent Bodinier.
Le trafic part des villes de la région du Puntland, situées sur le littoral du golfe d’Aden, face au Yémen. C’est là que les passeurs emmènent les candidats à l’immigration clandestine, dans des barques de fortune. Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés, il y a eu plus de 26 000 migrants en 2006, par ce canal. Ce trafic, géré par la mafia, rapporte 2 à 3 millions de dollars par an. Les enquêtes autour de ce trafic s’étaient multipliées ces derniers temps, gênant les passeurs et leurs commanditaires.
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