« Les Vélomagg’, je les utilise depuis le début et le système s’est quand même bien amélioré ! », s’exclame Laurent, utilisateur occasionnel de la bicyclette héraultaise. Il est vrai que le système de vélo en libre-service montpelliérain a connu de nombreux soubresauts depuis juin 2007, date de sa création. Laurent se rappelle : « Au début , il y avait peu de stations. Les vélos étaient souvent dégradés, mais le pire, c’était le système de location qui était très compliqué », comme en témoigne un article de Haut Courant paru en 2008.
Depuis 2011, le système a été simplifié par la société héraultaise Smoove avec la possibilité de location via une carte bancaire ou un numéro de téléphone portable. Aujourd’hui, avec 56 vélo-stations et près de 2500 vélos à disposition dont plus de 500 en libre-service, les difficultés pour louer un vélo sont certes moins prégnantes mais toujours présentes. « Le plus difficile c’est de trouver de la place pour rendre son vélo, explique Louise qui vient de finir ses études. Il m’est arrivé de tourner pendant plus de 40 minutes pour trouver un emplacement en station ». Marine, perchée sur son Vélomagg’, confirme :« Dans certaines stations, c’est très compliqué, surtout à partir de 17h ». Un problème qui touche surtout les stations Père Soulas, Observatoire ou encore Saint-Denis. La société Smoove, qui vient de remporter le marché parisien du Vélib’ au nez et à la barbe de JCDecaux, a déjà une solution. Pour remédier aux problèmes de places en stations qui touchent la grande majorité des agglomérations européennes, elle a lancé cette année une expérimentation à Helsinki en utilisant un nouveau dispositif nommé « overflow ». Ce système permettra de parquer son vélo même en cas de station pleine, en l’attachant à ceux déjà présents. « Une super idée ! » pour Marine, étudiante à Montpellier.
Si le système de location de vélo en libre-service montpelliérain a ses adeptes, il peine encore à convaincre de nombreux habitants. Au sein de l’association Vieux biclou, spécialisée dans la réparation de vélo et membre de la Fédération française des usagers de la bicyclette, on n’est pas contre le Vélomagg’, « mais acheter son vélo d’occasion coûtera moins cher que de louer à chaque fois un Vélomagg », explique Jean-Luc, récent membre de l’association. Au milieu des adhérents en pleine réparation de leurs bolides, William, vétéran de l’association témoigne : « Lorsque tu as ton vélo, il est optimisé pour toi et tu vas être vélonome ». Un néologisme que le fringant moustachu d’une soixantaine d’années détaille comme « le fait d’être autonome à vélo et surtout de connaître son fonctionnement ».
Du côté des professionnels de la location de vélo on reconnaît que le la petite reine montpelliéraine est peu chère et pratique. Mais « les Vélomagg’, vous avez vu la tronche qu’ils ont ! », s’exclament David Ardisson, gérant d’Ebike Premium. « Mes clients veulent sortir du vélo ordinaire et avoir un look différent », reprend-il.
Des questions de forme bien loin des préoccupations de la petite start-up montpelliéraine qui vise désormais les marchés du vélo en libre-service de Barcelone et du Luxembourg.
Finalement, partisan du Vélomagg’ ou pas, les Montpelliérains s’accordent sur les bienfaits de la bicyclette. Et comme l’affirme William : « Plus y a de vélos, moins y a de cons sur la route ! ».
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